kazutora

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je voulais

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je voulais...
...
sauver Chifuyu...

D'une démarche faussement nonchalante, Kazutora foula à nouveau le monde extérieur. Il inspira brièvement pour laisser l'air frais s'infiltrer dans ses poumons, chassant la vieille odeur de renfermé et de chaussettes sales qu'il avait connue durant ces dernières années.
Les rayons du soleil lui brulaient la rétine mais après tous ces moments passés dans cette piaule sombre, le jeune homme vivait cette lumière fulgurante comme une délivrance.

Sa vie pouvait enfin prendre un nouveau tournant.
Du moins c'était ce qu'on ne cessait de lui répéter, attendant de lui qu'il se comporte comme un bon garçon et qu'il ne remette jamais les pieds dans la délinquance, bien que ce soit le seul monde qu'il ait jamais connu.

Et puis... ce séjour forcé n'effaçait en rien ses actes, même si la peine subie en conséquence était supposément purgée.
En réalité, les mains de Kazutora étaient tachées de sang et ce, à jamais. Nul emprisonnement, nulle condamnation ne pourrait jamais rien y changer.
Même sa propre mort ne semblait pas assez efficace pour remettre de l'ordre dans toutes les vies qu'il avait pu briser.

Son air détaché fut brisé par le bruit d'un klaxon, qui lui était visiblement adressé puisqu'après tout, personne d'autre ne se trouvait en ses lieux.
Méfiant, il s'approcha de la voiture sombre, retenant un mouvement de recul lorsque la vitre du conducteur s'abaissa, découvrant un visage qu'il aurait cru ne jamais revoir.
Et surtout pas dans de telles conditions.

— Toi...

— Kazutora. Ça faisait un bail... Tu veux que je t'emmènes quelque part ?

L'intéressé n'était pas dupe. Le ton faussement détaché de celui qui avait été le partenaire de feu son ami Baji n'avait aucunes raisons de se montrer aussi amical envers lui.
Du moins, Kazutora ne voyait pas encore quelles pourraient être les dites raisons si elles existaient.

Mais quand il se mis à lui parler du Toman et de ce qu'il était devenu, en plus de ressentir le goût amer de la culpabilité, Kazutora fut pris d'une nostalgie aigre qu'il dissimula cependant, jugeant qu'elle serait sûrement perçue comme malvenue.
Il n'y pouvait rien si ce simple nom suffisait à lui rappeler la seule période de sa vie où tout n'allait pas encore si mal, où il parvenait à dégager quelques instants plus lumineux que les autres pour s'en satisfaire et parvenir à éclater du même rire bruyant que ses amis.

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Amis, peut-être qu'ils ne l'étaient pas vraiment devenus, peut-être qu'ils le seraient un jour, cependant.

Chifuyu avait fait énormément d'efforts pour réintégrer Kazutora à la vie active. Certes de manière intéressée puisque le jeune homme avait un plan et un objectif qui l'obnubilaient.
Mais c'était tout de même des gestes dont il aurait pu se passer et pour lesquels l'ancien prisonnier lui était infiniment reconnaissant.

Sa vie n'était pas devenue aussi calme que ce qu'on lui avait intimé à sa sortie, mais d'un autre côté, c'était une possibilité qu'il n'avait jamais envisagée.
Sauf peut-être dans ses rêves les plus tendres, lorsqu'il se demandait ce que sa vie serait devenu et qui serait il actuellement s'il avait connu une famille aimante et un entourage plus pacifique.

D'un mouvement expert, il s'alluma une cigarette, la laissant tranquillement se consumer entre ses doigts tandis qu'un faible sourire étirait ses lèvres tandis qu'il songeait à tout le bonheur que lui apportait tout de même sa nouvelle vie.

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Non. Non. Non non non.

Pas maintenant, pas encore.
Était-il condamné à perdre inlassablement tous ceux qu'il aimait ?

Ses jambes se courbèrent, le lâchant purement et simplement pour l'envoyer s'écrouler genoux à terre.
Ses mains tremblantes encadrèrent maladroitement le visage sanguinolant de celui qui était devenu son acolyte, les maculant d'une souillure pour laquelle il n'était cette fois ci pas responsable.

Ironique que la perte qui lui fasse le plus mal soit celle dont il n'était point coupable.
Ses larmes reflétaient elles enfin les deux âmes qu'il avait arrachées au cours des précédentes années ?
Ou n'était elle dédiée qu'à ce valeureux jeune homme qui lui avait tendu la main alors qu'il aurait aussi bien pu lui faire sauter la cervelle ?

À vrai dire Hanemiya s'en fichait.
Obtenir des réponses n'effacerait nullement sa peine, c'était une chose qu'il avait intégrée il y a quelques temps maintenant.

Alors il se releva, arme au poing. Poing serré.
Yeux rougis d'avoir tant pleuré qui demeurerait cachés sous les mèches décolorées qui lui rappelaient le peu de souvenirs heureux qu'il possédait.

Il allait accomplir les derniers vœux de feu ses amis.
Et après cela il pourrait enfin estimer avoir accompli une bonne chose.
Son destin se terminerait ainsi, de la plus simple des manières.

Probablement sur un des plus hauts toits de la ville, le vide lui ouvrant ses bras, permettant à ce triste personnage de se jeter dans ceux qu'il n'avait pourtant pas tant connus.

La mort avait toujours fait partie intégrante de sa vie après tout.
Quoi de plus logique que de mettre fin à ses jours malheureux pour rejoindre ceux qui auraient mérité d'être heureux ?

Cette fois ci, personne ne le retiendrait.
Et personne ne le blâmerait. 


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la saint-valentin ne peut pas se faire sans que je partage un os un peu sad, et cette année, j'ai décidé de sortir un three shots, pour marquer le coup et lancer en beauté ce compte qui dort depuis l'an dernier

bisous la team, passez une bonne saintval'

ASTÉRISMEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant