Tu me regardes en silence
Je ne vois que de la tristesse dans tes yeux
Qu'as-tu bien pu vivre pour exprimer une telle souffrance ?
Qui a bien pu te faire autant de mal ?
Seul ton silence me répond
Souhaites-tu éviter d'en parler ou m'épargner ?
Que cache ton histoire de si terrible,
De si effroyable que s'en est ineffable ?
Meurtrier de ton propre sang
Meurtri par ta propre famille
Ils t'ont haïs de toutes leurs forces
Tu t'es même haïs à force, pour les avoir cru
De toi ils ont fait leur bouc-émissaire
Par nécessité contre cette cruelle réalité
Te voilà perdu dans cette boucle de culpabilité
De qui était-ce la faute ?
La tienne pour avoir été là, pour avoir survécu
Ou la leur, après être devenu fous de douleur
D'avoir tout tenté pour te détruire
De t'avoir brisé en tellement de morceaux
Que même tes larmes ne coulaient plus
Chacun de tes appels résonnaient dans le vide
Chaque sonnerie devenait insupportable
Et tous ceux que tu as appelés à l'aide,
Tous n'ont été que spectateurs de ta douleur
Pendant des heures, des jours, des mois, des années
Tu t'es laissé sombrer dans ces mensonges
Tu t'es laissé tomber dans cette solitude accablante
Dans cet inévitable flot indistinct de cris et d'insultes,
D'accusations et de malédictions qui te poursuivent
Et pourtant, tu ne gardes aucune rancœur contre eux
Tu ne leur en veux pas, tu es allé au-delà
Pour tenter de tout oublier, de trouver un équilibre
Oublier les cris, les coups, les deuils et toi-même
Oublier tous ces cauchemars que tu as vécus
Tout refouler dans le néant
Laisser tes larmes te guider
Laisser la pluie tout effacer
Brouiller des traces qui ne partiront jamais
Flouter des visages que tu n'oublieras jamais
Altérer une réalité que tu n'as jamais voulue vivre
Mais tu n'as pas abandonné, tu ne t'es pas abandonné
Car depuis longtemps habitué à la souffrance,
Tu as une fois encore recollé les morceaux de ton être
Des fissures de plus, des cicatrices qui ne s'effaceront jamais
Faites de mensonges, de haine et de trahisons
D'un cœur brisé après avoir trop longtemps espérer
Espérer que tous ces malheurs prennent fin
Espérer mourir enfin
Tu avais depuis longtemps sombré loin dans les abymes
Tu avais chuté plus bas que ces enfers dont tu as voulu te défaire
Tu ne dois ta survie qu'au courant qui t'a emporté
Tu t'es échoué sur une terre que tu ne connais plus
Loin de tous ceux que tu as connus
Lentement tu te lèves, puisqu'il faut bien vivre encore
Lentement tu marches, puisqu'il faut bien avancer à nouveau
Lentement tu te reconstruis, puisqu'il faut bien faire avec
Jamais plus tu ne seras celui que tu étais avant
Toute cette haine, toutes ces trahisons, tous ces mensonges
Tous ces cauchemars, toutes ces calamités
Elles t'ont marqué au fer rouge, plus rouge que ton sang
Des cicatrices que tu devras éternellement porter
Des traces qui ne disparaitront jamais
Malgré tous tes efforts, tout ce que tu pourrais faire contre elles
Elles sont une partie de toi au même titre que ceux qui t'ont brisé
Jamais plus tu ne seras brisé à nouveau par ce que tu as déjà vécu
La douleur ne sera qu'une plainte sourde et atténuée
Tu as enfin trouvé la détermination d'avancer
Car de tes ailes lestées de plomb
Tu as souhaité voir le ciel une fois de plus
Et tu as tout fait pour te sortir de cette solitude écrasante
Tu as tout fait pour tenter de vivre à nouveau
Car tu as toujours voulu veiller sur quelqu'un, compter pour quelqu'un
Alors laisse-moi être cet inconnu que tu recherches désespérément
Laisse-moi te faire rire comme personne ne l'a fait avant
Laisse-moi être ce quelqu'un dont tu as tant besoin
Ce quelqu'un qui t'écouterait, te comprendrait enfin
Une aide que tu as toujours espérée et qui enfin te parvient
Laisse-moi te sortir du gouffre où tu demeures encore
Laisse-moi être là pour toi comme tu as toujours voulu que quelqu'un le soit pour toi
VOUS LISEZ
Recueil de poèmes
PoezieUn recueil de poèmes écrits de façon livres traitant de sujets plutôt déprimants la plupart du temps.