Un morceau de Sélénite [En Cours]

2. Une adolescence chaotique

Je n'aurai jamais pensé qu'en rentrant dans l'adolescence, mon monde allait être autant chamboulé.

Je suis cette fille qui rêvait grand (et qui rêve toujours grand), qui rêvait de cette adolescence dont ses livres lui faisaient des éloges à ce sujet.
Cette fille qui croyait que tout allait être mieux, meilleur que son enfance.

Mais elle s'est trompée.
Elle n'a pas ouvert la bonne porte.

Au contraire, elle est entrée dans une pièce remplie de trahisons, de moqueries, d'injustice, de fausses amitiés et j'en passe.

Je ne vais pas dire que mon adolescence n'a pas eu de bons moments mais elle a été plus remplie de mauvais souvenirs que de bons.
Enfin, il n'y en a pas eu beaucoup.

Malheureusement dans cette période de ma vie, je n'ai pas été la fille exemplaire, loin de là.

Je suis surtout entrée dans la phase de "rébellion", comme on dit et j'en ai fait voir des mûres et des pas mûres à mes parents. Ils ont morflé et ont vu de toutes les couleurs avec moi.

Arrivée au collège, en 6e, tout allait pour le mieux, jusqu'au moment où j'ai décidé de changer, de changer de look. J'ai décidé de faire des mèches, et celles-ci m'ont donné un look de "vieille" et non pas celui que j'attendais.

Y'en a pour m'embêter qui ont décidé de me surnommer "la fausse blonde".
Mais ce qui revenait toujours c'était les moqueries sur mon poids.

Mais bon, j'ai laissé couler ces moqueries.

Le pire n'a pas été cette année là, mais les autres.
Surtout à la maison.

La puberté a été la pire période pour moi, je m'étais développée trop rapidement, ce qui m'en a causé des problèmes.
Je ne rentrais plus dans mes vêtements. Ma poitrine était bien trop développée pour mon âge. Je prenais du poids. Je m'habillais comme les grands, etc.

Tout était en grand, au point où je faisais du L/XL, je mettais du 42/44, j'ai dû suivre un régime alimentaire, un centre d'amincissement. On me qualifiait de "trop en surpoid pour son âge", "trop grosse", "baleine" et j'en passe.

Ce n'était pas une excellente période pour moi.

Du coup, je me réfugiais dans la nourriture, je m'énervais plus facilement. Je me renfermais, je me trouvais "grosse", "laide", "vieille fille" (car je m'habillais comme telle), etc.

Je n'arrivais pas à me trouver belle, me trouver jolie. Tout ce qui me venait en tête, c'était ces chiffres sur la balance, ces paroles dites par le médecin, ces moqueries par les autres mais surtout les paroles de maman.

Inconsciemment, elle faisait comme les autres, elle me disait de ne pas manger ça ou ça car j'allais grossir, que je devais faire un régime, que j'avais trop grossi, et que j'allais être bien plus grosse qu'elle si je continuais.

Je le sais aujourd'hui que c'était pas méchant, en tout cas elle ne pensait pas à mal, juste que c'était pour mon bien.
Mais à ce moment là, cela m'avait fait bien plus de mal que ce que les autres avaient bien pu me dire.

Alors après ça, à la moindre remarque qu'elle me faisait, je me disputais avec elle, je m'emportais bien trop vite. Je devenais impulsive, colérique, rebelle, méchante.
Je n'étais plus cette petite fille douce, loin de là, j'étais devenue une mauvaise fille.

Je ne suis pas fière de cela, je me dis que j'aurais pu agir autrement. Mais bon je n'étais qu'une enfant après tout.

Puis est venue le moment des amitiés, celles que l'on qualifie de fausses.
Cette amitié que tu prenais très à cœur dans laquelle tu te donnais à 100%, mais dans laquelle tu étais la seule à le faire. Eux, t'utilisaient.