CHAPITRE 9: Une rencontre inattendu

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Wingardium ? Non, c'est impossible !

Ce que l'on voyait valait de loin un film d'horreur.

La lumière faiblissait en même temps que les contours de la « porte », qui elle devenait de plus en plus nette. Je jetai de nouveau un coup d'œil à travers sans pour autant oser la franchir. La première chose que je remarquais était le feu. Il y avait le feu un peu partout.

Je me sentais déchirée de l'intérieur. Ma planète, c'était mon monde qui partait en feu. Sur le coup, je ne me rendis pas compte de la possession que j'ai sentie. C'est bel et bien mon monde qui virait au barbecue géant, il fallait intervenir.

Je pris mon courage à deux mains, au sens propre du terme. J'attrapai Jainie et nous traversâmes ensemble. C'était comme traverser de l'eau sans se mouiller. Une fois de l'autre coté, je me sentais toute bizarre. Je me sentais vivante. C'était comme si on me gonfla d'air frais, malgré l'odeur grasse de la cendre et du feu. Je compris alors. Le fait d'avoir posé les pieds sur ma terre natale, ce sol différent, m'avait donné plus de force. Je sentais mes sens se décupler en moi. J'entendais les morceaux de cailloux dévalant les sentiers en terres battus. Je percevais au loin un cri. Humain ? Non. C'était semblable a l'imitation d'un perroquet, mais en plus vilain et nettement moins attrayant. Je sentais l'odeur acre de la fumée et je voyais les cendres tomber du ciel tel des milliers de flocons sortis d'enfer. Tout cela m'est venu en moins de quelques secondes. Je lâchai la main de Jainie, surprise, et fis quelques pas, prudente.

- Putain de merde, dit Jainie

Elle lâcha d'autres jurons auxquels je préfère ne pas penser.

Je continuais d'avancer prudemment sans un mot. J'avais tous les sens en alerte. Ca sentait le danger a plein nez. Je ne me doutais pas le moins du monde de ce qui était sur le point de m'arriver. Sans même m'en rendre compte, je me jetais sur Jainie et la poussa de toutes mes forces. Elle retomba lourdement sur le sol dur et sal juste avant que la porte ne se referme. A peine quelques secondes plus tard, un énorme rochait fendait l'air à une vitesse impressionnante. Sans m'en rendre compte, je venais de sauver Jainie d'une mort certaine, une mort qui maintenant m'était destinée. On dirait que le temps ralentissait. J'aperçus un petit homme tout rond, haut comme 5 pommes. On aurait dit un nain, mais un très petit nain alors. Il ressemblait vaguement a celui qui avait poussé Naniliane au bord de la falaise.

Naniliane ! Ca a fait TILT dans ma tête. J'allais donc mourir sans avoir fait quoi que ce soit pour aider les pauvres innocents qui vivaient ici. Je ne voulais pas mourir, pas ici, pas maintenant.

De toutes mes forces, j'essayais de bouger pour éviter le rocher. Je n'y arrivais pas. Mes pieds étaient comme paralysés.

- Anaelle, mais bouge bon sang !, hurlais ma copine

Je me retournais un peu et lui répondis, hurlant a mon tour mon désespoir :

- Je n'y arrive pas, je ne sais pas pourquoi

Elle se releva et se dirigea vers moi. Elle me tira de toutes ses forces, et bien sur sans aucun résultat. Mes pieds étaient comme aimantés au sol. Je vis le rocher se rapprocher de plus en plus.

- SORS D'ICI, criais-je

- Non, pas sans toi

Tête de mule, pensais-je intérieurement. Elle refusait de sauver sa vie.

- Va-t-en je te dis, pars, soufflais-je

- Non. On n'abandonne pas ses meilleurs amis. Tu es ma meilleure amie, dit-elle avec un ton déterminée. Tu sautes je saute. Tu te souviens.

Elle prit ma main, et je vis des larmes couler sur ses joues.

- Rappelle toi, tu sautes, je saute. Ca a toujours été comme sa. On sautera ensemble.

J'avais chaud au cœur en entendant ça. Mais, cela n'à durer qu'une seconde a peine. Le rocher allait nous tuer. La réalité me frappa comme un seau d'eau glacé.

- Pardonne-moi, je ne voulais pas t'entrainer dans toute cette histoire. Je suis désolée, murmurais-je à bout de force.

Jainie ne dit rien. Elle m'étreignit avec force, comme un au revoir. On ferma les yeux, acceptant notre sort, notre mort.

Au moment ou aurait du être aplati sur le sol comme des crêpes avec des organes étalés un peu partout sur le sol macabre et souillé de cendre, nous avons été projetées dans les air. Le choc fut terrible. Je sentis mes os craquer. A l'instant même ou nous touchions le sol, nous fumes de nouveau projetées encore plus loin.

Vu le bruit assourdissant et épouvantable qui me déchirait les tympans, ça devait être une explosion ou une bombe. Selon moi, c'est le rocher qui a explosé en arrivant à destination.

D'un coup, je sentais un poids dur moi. J'ouvris les yeux et fit face à de fins yeux jaunes perçants, dures, mais aimants et protecteurs. Je les fixais, non, je les admirais. J'ai du ouvrir la bouche sans m'en rendre compte parce que Yeux Jaunes a dit quelque chose comme :

- Si tu ne la ferme pas, tu vas avaler toute cette cendre

Pour toute réponse, je clignais des yeux et fermais ma bouche.

Le monde perduOù les histoires vivent. Découvrez maintenant