PDV de Leandro

Je marchais depuis plusieurs minutes à la recherche d'un abri. J'en avais assez, il y avait des branches et des feuilles partout.

Logique tu es dans une forêt ! Tu voulais qu'il y ait quoi ? Des immeubles ?

Pas sûr que le sarcasme m'aiderait beaucoup mais au moins je n'étais plus tout seul. Quand je pense que là maintenant tout de suite je devrais être en train de travailler dans mon nouveau poste et pas être perdue dans une forêt tout ce qu'il y a de plus bancale. Mais non seulement j'étais perdu, mais en plus j'étais perdu avec quelqu'un d'autre ! Avec une fille ! Et pas n'importe quelle fille ? Non celle que j'avais repérée depuis l'aéroport.

Je n'avais aucune idée de comment elle s'appelait mais en tout cas elle était jolie. Très jolie même. Et elle avait l'air intelligente. Malheureusement c'était une gosse de riche, et les gosses de riches ne comprennent pas la souffrance qu'endure des gars comme moi pour avoir de l'argent.

Je suis issue d'une famille pauvre, ma mère avait à peine de quoi nous nourrir malgré les trois boulots qu'elle enchaînait. On était une famille de 4 enfants et j'étais le deuxième. Quant à mon grand frère il était malade, sa maladie n'avait pas de nom. Elle était orpheline.

J'avais beau tout faire pour eux, cela faisait des années que je voulais me barrer de la maison. Pas pour toujours, mais avoir un travail suffisamment bien payé pour envoyer le plus d'argent possible à ma famille. Jusque là j'avais réussi, normalement là j'étais en direction d'une réunion importante et où étais je là maintenant ! Perdu dans une forêt au milieu de nulle part !

Je marchais toujours quand je tombais enfin sur une cabane, il y avait un ruisseau juste en face et si je me débrouillais bien je saurais comment faire un feu pour que l'on puisse manger. Il fallait que je note cet endroit et que j'aille chercher cette fille : Caelie.

Elle s'était blessée en plus. Comment j'allais faire avec cette fille ? Elle semblait enchainée par les catastrophes ? Quand j'arrivais près d'elle je la voyais parler.... toute seule ?

- Alors Princesse je t'ai manqué ? lui demandais-je pour m'annoncer

Elle me répondit qu'elle pensait que j'allais l'abandonner.

Jamais Mi Corazon. Je resterais avec toi tout le temps que la vie nous laissera être ensemble.

- Non, je suis bien là. Et j'ai trouvé une cabane, tu peux marcher ? lui demandais-je

- Non toujours pas, et je crois que ma jambe à gonfler. me répondit-elle

Je me baissais et la pris sur mon dos. Elle n'était pas du tout lourde et sa peau était toute douce. Bien qu'elle ait quelques blessures aux genoux sûrement dû à la chute de l'avion. Quant à moi j'avais un mal de tête grandissant mais je préférais serrer les dents et ne rien dire avant qu'elle ne s'inquiète pour rien.

On commença à marcher jusqu'à la cabane que j'avais repérée. Quand j'ouvris la porte je la déposais sur le seul lit qu'il y avait. Pour une cabane il était relativement grand. Bon on ne pouvait pas y dormir à deux, mais c'était un vrai lit de camp. Pas mal non?

- Repose-toi je vais faire du feu pour faire à manger. lui dis-je une fois qu'elle fut réveillée, la pauvre c'était évanouie à l'instant où je l'avais pris dans mes bras

- Merci... murmura-t-elle

- De rien, mi Corazón.

- Tu as changé le surnom ? me demanda-t-elle amusée

Je restais un moment choqué, elle m'avait entendue ? Et pourquoi étais-je si perplexe ?

- Oui je préfère Mi Corazon. lançais-je avant de sortir

- Moi aussi, moi aussi.

Je croyais avoir rêvé mais c'est bien ce qu'elle avait dit.

Non Leandro! Tu ne dois pas t'attacher à cette fille. Concentre-toi sur ta survie point ! Tu n'as pas que ça à faire !

La petite voix avait raison. Pour l'heure il fallait que je prépare le repas de ce soir. Et si possible un moyen d'appeler les secours. Quant à elle et son renard violet.... Bref !

Je sorti de la maison pour aller chercher du petit bois. Il faisait noir et je n'avais qu'une mini lampe de poche que ma mère avait absolument tenue à mettre dans mon sac. Au début je rigolais en lui disant que cela ne servirait à rien que je serais dans un hôtel et qu'il y aurait de l'électricité mais maintenant je suis heureux qu'elle ait pensé à la mettre dans mon sac.

Cela faisait plusieurs minutes que je marchais tout seul dans le noir et je n'avais toujours pas trouvé de quoi manger. Je sentais mon ventre gargouiller, il fallait absolument que je mange. C'était vital sinon j'allais vraiment tomber.

Heureusement pour moi, à peine vingt pas plus loin, je découvrais un buisson avec des fruits. Est-ce qu'ils étaient bons? Ça ressemblait à...

Des fraises des bois! C'était des fraises de bois! Dieu soit loué! Merci Seigneur ! Je prenais tout ce que je pouvais dans ma main, dans mon t-shirt. Il fallait que j'en prenne le plus possible.

Alors que je remplissais mes poches avec mon t-shirt j'entendis un bruit derrière moi. Je me retournais et découvris un petit animal violet.

- Le renard de Caelie! Cette fille n'étais pas folle !

Je n'arrivais pas à le croire.

- Viens avec moi! m'ordonna-t-il

Je le suivis naturellement et il me conduit près d'une ruche.

- Tends ta main !

Je fis ce qu'il me disait.

Les abeilles ne donnent leur miel qu'à ceux qui sont dignes. En protégeant ta compagne tu as hérité de ce délicieux miel. Prenez soin de vous au revoir!

A ces mots le renard disparut et je me retrouvais de nouveau devant la cabane. Comment ai-je fait pour en arriver là ? Je n'en avais pas la moindre idée, mais au moins on avait de quoi manger.

Je rentrais dans la cabane en lançant un :

- Je suis rentré !

Caelie se mit debout et accourue vers moi. Je déposais tout ce que j'avais, le miel et les fruits et je l'ai pris dans mes bras.

- Tu m'as manqué ! me dit-elle en me faisant un bisou sur la joue

Elle avait l'air d'aller bien, ses yeux rayonnaient. Elle était vraiment différente de ce matin, comme quoi la douleur pouvait nous rapprocher.

Ne tombe pas amoureux Leandro ! Ne sois pas amoureux ! La survie avant tout !

- Tu as faim Caelie ? demandais-je en lui tendant des fruits

- Oui je meurs de faim ! répondit-elle comme un enfant

Nous nous sommes assis sur le lit et nous avons commencé à manger. Mes paupières étaient lourdes j'avais vraiment besoin de dormir. De plus, je devais trouver un moyen de sortir de ce pétrin. Nous n'allions pas rester toute notre vie dans cette forêt ! Quelqu'un viendrait sûrement nous sauver. J'en étais certain.

Je m'endormis avec cette pensée. Nous allions être sauvés en attendant il suffisait juste que l'on survive.

Bois de Rose Où les histoires vivent. Découvrez maintenant