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PDV de Leandro

La semaine avait filé à toute allure et nous étions de nouveau samedi soir. Il était temps pour moi d'affronter mon adversaire. Même si j'étais devenu plus fort je me doutais que le combat serait rude. Je ne devais pas baisser les bras alors que j'étais si près du but. Tout le monde comptait sur moi, je ne devais pas les décevoir, je ne pouvais pas. De plus, j'avais un groupe de pom-poms girls attitré qui scandait mon nom et me suppliait de gagner. J'avais même reçu la sympathie de certains gars qui voulaient me combattre au meilleur de ma forme et l'arbitre s'adonnait à son jeu favori pour me lyncher. Bien que ses encouragements soient bizarres voire carrément étranges j'étais touché de cette marque de sympathie.

On m'avait même donné des gâteaux au miel que j'avais partagé avec Caelie. Elle semblait aller mieux, ce matin quand je me suis réveillé elle fredonnait une chanson vêtue de mon haut de sport. Je la contemplais de loin hypnotisé par sa beauté. Si je devais faire la liste de toutes les bonnes choses qui me sont arrivées dans la vie, Caelie est de loin la meilleure chose.

Si ce combat pouvait l'aider dans sa quête, je suis prêt à tout. J'étais dans les "vestiaires" attendant que l'arbitre m'appelle quand j'ai reçu un message de Yohei.

*Conversation - La sauvage - *
~ Coucou Leandro. J'ai appris de source sûre que tu allais te battre aujourd'hui. Alors avec l'équipe on t'a préparé une petite vidéo pour t'encourager.  ~
~Vidéo ~

Je lançais la vidéo qui commençait par Yohei en train de râler, quand elle fixa l'objectif elle me lança un clin d'œil et un sourire : Je suis sûre que tu vas gagner. De toute façon si tu gagnes pas j'aide Caelie à te faire disparaître.

- Yohei c'est une vidéo d'encouragements. rappel Nami
- Je l'encourage.
- Bah bien sûr ! Vas-y Leandro, tu peux le faire ! On croit en toi !

Puis l'appareil passa à Alejandro qui fixa l'objectif gêné. Depuis ses révélations on s'était considérablement éloigner.

- Salut mec ! Faut que tu déchires tout. Je suis sûr que tu as ce qu'il faut. Bon ok t'es pas aussi fort que moi mais ça viendra.
- Quel crâneur. railla Yohei

Calypso apparu quelques secondes et murmura :

- Bonne chance Leandro.
Avant de sortir du champ. Nami et Yohei m'envoyèrent des bisous et la vidéo s'arrêta.

~Merci beaucoup les amis. je vais réussir grâce à vous.~
~ De rien ! Bonne chance ! ~
*Fin de la conversation - La Sauvage - *

On m'appela et je me présenta sur le ring une assurance renouvelée. Caelie était à côté du ring en scandant mon nom d'une voix forte. Je respira un bon coup et me jeta à corps perdu dans la bagarre. L'homme que je combattrais se nommait Pablo, il avait 34 ans et était beaucoup plus grand et plus gros que moi. Je soufflais, je devais vraiment les attirés, je suis sûr qu'il va tenter de m'aplatir comme une crêpe. Une fois le coup d'envoie lancer mes prédictions s'avérèrent juste.

Comme l'autre, il prit son élan sur les élastiques du ring pour me foncer dessus. Je fus plus rapide que lui et m'écarta rapidement lui donnant un coup dans l'estomac en passant. Il rugit de douleur en tombant de l'autre côté, il se releva et me jeta un regard noir.
Super  Leandro tu l'as énervé. J'espère que tu es content.
Tu crois vraiment que c'est le moment de me faire des reproches ?
C'est toujours le moment.
Super.

Il fallait que je fuis rapidement sinon il n'allait faire qu'une bouchée de moi. Je devrais trouver un plan et vite, très vite. Je ne pouvais pas courir indéfiniment, je risquais de m'épuiser inutilement. D'abord je devais l'observer, il faisait toujours le même mouvement d'abord à gauche, puis à droite puis encore à gauche. Si je trouvais un moyen de l'embrouiller , je réussirais peut-être à gagner. Je devais l'attirer. Comment faire ? Je me rappelais d'un entraînement avec Caelie.

*Quelques jours plus tôt*

Aujourd'hui on va apprendre la provocation.
- Je maîtrise très bien ce point-là.
- Je le sais. Tu passes ta vie à me provoquer. La provocation est quelque chose de très important dans le monde de la boxe. Quand on provoque on crée une sorte de blessure pour que l'autre se sente obligé de réagir. Pour cela, il n'utilise pas toute la partie rationnelle de son cerveau. Il agit comme un mâle et prend souvent des décisions stupides. Ce qui fait qu'il est moins vigilant et me laisse le loisir de la vaincre. On pourrait utiliser la flagornerie mais ce serait inutile, le mieux c'est la provocation.

Ça avait intérêt à fonctionner sinon j'étais mort.

- Hé ! Gros tas de graisse ! hurlais-je
- C'est de moi que tu parles ? demande-t-il
- De qui d'autre ?

Il se retourne mais nous étions que deux dans le ring.

- C'est bien à toi que je parle. En plus d'être gros tu es stupide.

Il fonça sur moi et je me décala sur la droite lui donnant un coup de poing dans le ventre. Il tomba et eut le souffle coupé, l'arbitre commença le décompte mais je m'amusais trop pour qu'il puisse perdre maintenant.

- Tu vas vraiment laisser un gringalet comme moi gagner ? La honte ! 

Il se releva d'un bond et me fonça à nouveau dessus, j'encaissa un coup de poing dans le ventre les dents serrés. Il allait tenter de me déséquilibrer. Si je touche le sol, je suis mort. En un clin d'œil je m'extrais de sa poigne sous les hurlements du public et fonça à l'autre bout de l'arène.

- Tu es vraiment lent ! le taclait-je de l'autre côté

Franchement Leandro tu vas vraiment mourir.
Pas du tout.
Pourtant tu flirtes avec la mort.

Je serrais les dents pendant qu'il s'approchait de moi. J'envoya un autre coup de poing dans son ventre, puis enchaîna une rafale de coups. Je ne lui laissais aucun répit, il fallait que je gagne ce combat. Il tomba et je me précipita pour le plaquer au sol, c'était l'heure du décompte il ne fallait pas que je le laisse s'échapper.

Malheureusement arrivé à 1 il se libéra et me plaque à son tour. Le compte à rebours repris et je cherchai à m'échapper, il y avait une lueur cruelle dans son regard. Ce type n'était pas simplement un participant, il en avait personnellement contre moi je le voyais à la façon de ses pupilles de briller. Je ne pensais pas le connaître mais une chose est sûre, lui il me connaissait et il m'en voulait à mort sans jeu de mots. Si j'échoue il ne se contenterait pas de me plaquer sur le sol il me tuerait.

Il m'envoya un coup de poing qui me fit vaciller puis il chercha à m'attraper par le coup. Je l'esquive de justesse et étouffe un cri à la vue du sang qui coulait de mon bras. Les spectateurs étaient plus excités que tout à l'heure hurlant le nom de mon rival. J'entendais même quelques uns ma mort. Où est-ce que j'étais tombé ? Mon instinct de survie s'était réveillé, il fallait à tout prix que je gagne ou sinon j'allais mourir.

D'un seul coup mes coups étaient plus précis, mes déplacements plus fluides. Le public hurlait de joie et d'excitation, ces gens étaient vraiment barges. Comment on pouvait se réjouir d'une tentative de meurtre ? Il fonça de nouveau sur moi cette fois avec des crochets à chaque main, s'il me touchait c'était mort pour moi. Ce qui fait que je devais le tuer avant.

La mort ne me répugnait pas, j'avais dû me défendre à l'orphelinat mais c'est la première fois que j'allais tuer quelqu'un devant Caeli et une partie de moi ne voulait pas qu'elle assiste à cette partie de moi. Personne ne voudrait que sa copine soit témoin de sa violence, cependant je n'avais pas le choix. Si je voulais sortir d'ici je devais le tuer. Je respirais un bon coup et me préparai à l'assaut. Mes coups se firent plus rapide, je frappais là où je savais qu'il ne se remettrait pas. J'avais passé toute mon enfance à étudier le corps humain, je posais des questions précises.

Bien que la prof me regardait bizarrement elle était trop heureuse que quelqu'un s'intéresse à son cours qu'elle m'a tout expliqué. Aujourd'hui presque deux ans plus tard j'étais heureux de pouvoir le  mettre en pratique. Je l'attaquai au cou et aux côtes, coup de poings à gauche, à droite au centre. Je ressemblais à un monstre, plus de sentiments, plus de larmes. Quand mon adversaire tomba raide mort, le public m'applaudis pendant que l'arbitre me désignait vainqueur. J'entendis très distinctement mon cœur battre à la chamade. Une fois libéré, je fonça vers les vestiaires et m'écroula en plus. J'hurla de rage.

Bois de Rose Où les histoires vivent. Découvrez maintenant