chapitre 1: Álfur

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Je crois bien que cette fête aura ma peau. Cinq mois que je suis arrivée à Londres et cinq mois que je veux aller lui parler sans y parvenir. 

Il est brun, immense, mortellement sexy et je ne suis qu’une Islandaise beaucoup trop peu confiante pour lui avouer l’immense crush que je nourris pour lui.

Je ne peux pas le nier, je suis tombée folle amoureuse de ce mec a qui je n’ai jamais adressé la parole. Ce soir encore je l’observe discrètement — du moins je l’espère — en buvant mon verre de Virgin Mojito. Son air blasé le rend encore plus séduisant et mes intestins font des loopings quand il replace une mèche de ses cheveux longs derrière son oreille.

Je suis ridicule bordel.

La musique pulse dans l’appartement où se déroule la soirée organisée par James, son meilleur ami. Quelqu’un me bouscule et me fait sursauter. Mon verre se déverse sur ma robe et l'abruti ne se retourne même pas pour s’excuser. Je pousse un gémissement exaspéré qui attire immédiatement des regards curieux sur moi, dont le sien.

La chaleur qui envahit mes joues ne passe pas inaperçue, il sourit en coin en me voyant m’empourprer et ma raison s’envole dans l’orage gris de ses yeux. Je ne réfléchis même pas et lui lance le regard le plus noir que je suis capable de produire. Comme pour le défier de se moquer. 

Il hausse un sourcil mais ne détourne pas les yeux. Ce mec est suicidaire ou complément inconscient, je ne vois pas d'autres solutions. Ce combat silencieux est subitement interrompu par James qui me fait face avec des feuilles d’essuie tout et un sourire amusé.

— Pour t’essuyer.

Prise au dépourvu, je le remercie en bégayant avant d'éponger le jus de fruit comme je le peux en tapotant mon décolleté. Quand je relève les yeux vers le grand gars châtain. Je remarque sans mal qu’il fixe la naissance de ma poitrine en rougissant.  

— T’es pas discret, Clay.

Il tousse légèrement et reprends son air espiègle, sûrement pour se redonner contenance.

— Tu ne l'es pas non plus, tu bouffe Nico des yeux à la moindre occasion. 

Mes joues rosissent à nouveau et je soupire. Si James Clay m’as remarquée, l’autre dois surement m’avoir grillée aussi.

— Et donc? Je lance avec un peu trop de véhémence pour être crédible.

— Et donc, j’en déduis que je n’ai aucune chance. 

Si je pouvais me transformer en souris et me planquer, je le ferais sans hésiter. James le comprend bien puisqu’il n’insiste pas et me laisse tranquille après m’avoir sourit avec amusement. 

Je soupire, essaie de reprendre contenance et m'étouffe presque avec ma propre salive quand une voix se fait entendre juste derrière moi.

— Tout va bien? 

Comme dans un film, je me retourne lentement pour lui faire face. Enfin, face à son torse plutôt, je suis obligée de lever la tête pour croiser à nouveau ses yeux gris qui me font rougir instantanément. Nicholas Star me regarde avec une pointe d’inquiétude et je comprends que ma vie est foutue.

Virgin Mojito et orage de printempsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant