Chapitre 14 : L'humain n'est qu'un seul peuple.

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- Siège des Nations Unis, New-York, Mai 2000 -
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- Vous êtes sûre que vous ne voulez pas qu'on vous accompagne ?

- Sûre, assura-t-elle en regardant le bâtiment à travers la fenêtre. Je ne sais pas pour combien de temps j'en aurais, alors rentrez après que je sois parti.

- Très bien, accepta le conducteur.

Elle salua ses hommes d'un hochement de tête avant de sortir de la Dodge Challenger.

C'est vêtue d'une tenue noire et de son masque, que Megan pénétra illégalement dans la salle de l'Assemblée Générale des Nations Unies, telle la Mort frappant à la porte du condamné.

C'était un moment solennelle pour elle qui aurait un jour pu siéger à l'une des chaises de cette organisation après sa création - après tout, elle avait participé au retour de la "paix". Mais les choses en avaient été autrement.

Son entrée ne fût pas des plus discrète. Ce qui eût pour effet de braquer tous les regards sur elle.

Elle descendit lentement les escaliers avec une assurance frôlant l'arrogance, avant de s'arrêter à mi-chemin.

- Salut, s'amusa-t-elle d'une voix portante, résonnant dans toute la salle, les poings sur les hanches.

- Ne vous approchez pas, commença le Secrétaire d'État qui se trouvait en contrebas, au fond de la salle.

- J'ai connu des accueils un peu plus chaleureux, s'attrista-t-elle faussement.

- Vous n'êtes pas la bienvenue ici, Pandore, déclara-t-il d'un ton péremptoire.

- Le contraire m'aurait étonnée.

- Je ne sais pas ce que vous voulez mais-

- Dites aux hommes embusqués un peu partout de ne pas ouvrir le feu, l'interrompit-elle. Je n'ai pas l'intention de tuer qui que ce soit, en revanche, si je reçois une balle, je risque fort de m'énerver.

Le Secrétaire d'État, Kofi Annan, donna l'ordre de ne pas ouvrir le feu. Megan lui offrit un léger hochement de tête, avant de descendre les marches pour venir s'installer devant le bureau réservé à ce dernier, dévisagée par une centaine de paires d'yeux.

Sa soudaine apparition en ce jour si important en avait fait blêmir plus d'un. De là où elle était, elle pouvait voir les bouches s'ouvrir et se fermer de façon continue.

Une véritable basse-cour.

- Je ne m'attendais pas à ce que ma visite vous face autant d'effet. Pour les ignorants qui ne savent pas qui je suis en revanche, je m'appelle Pandore, s'enquit-elle en mimant une révérence.

- Qu'est-ce que cette terroriste fait ici !

Megan gratifia l'ambassadeur Allemand d'un regard assassin qui fît taire toute l'assemblée.

- Je suis revenue aux États-Unis pour régler une affaire de famille mais, coup de chance, une session à été organisée, alors je me suis dis que j'allais passer, badina-t-elle en haussant les épaules. J'ai beaucoup de choses à vous dire, dommage qu'on soit si peu, mais bon, il y a des caméras alors je suppose que tout ce qui va être dit sera connu de tous.

- De quoi voulez-vous nous parler ? se questionna Annan en tentant de dissimulé le tremblement de sa voix.

- Nous serons dans huit mois au vingt-et-unième siècle. Le vingtième siècle a été marqué par les découvertes, mais aussi par la mort ! Malheureusement, le siècle à venir ne sera toujours pas celui qui marquera l'avènement d'un monde meilleur, j'en ai bien peur. Je suis née en temps de guerre, je n'ai malheureusement connue que ça : la mort, la tristesse, les complots, mais aussi l'espoir, l'amitié et l'amour. Je me souviens d'un temps où les rires des enfants résonnaient dans les rues, d'un temps où les couples inondaient les parcs, d'un temps de découvertes, où les gens s'amusaient et vivaient au jour le jour. Il y a un mot pour désigner ça en japonais, "Ukiyo" qui se traduit par "Vivre dans le moment, détaché des soucis de la vie". Les gens étaient....ignorants et naïfs, imaginatifs, mais ce qui les rendaient attachants je trouve, c'était leur pragmatisme et la force de leur conviction. Ils vivaient simplement et étaient vrais, pas de prise de tête. Bien évidemment tout n'était pas rose, mais ce n'était pas comme aujourd'hui.

°~○ Remember Me ●~°Où les histoires vivent. Découvrez maintenant