Chapitre 6 : Fuir la guerre.

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- Bergen, Norvège, 1952 -
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Fuir la guerre, les guerres.

C'était son objectif depuis maintenant six ans. Six longues années à tenter de se reconstruire, reprendre une vie "normale", loin des armes, des ordres et de la mort.

En soit, loin des Hommes.

Car elle l'avait bien compris, les Hommes étaient quasiment incapables de vivre en paix avec les siens.

La Norvège lui était donc apparue comme une évidence. Un pays calme, sans que rien ne puisse la replonger en Enfer.

Le climat lui rappelait des souvenirs d'enfance, la neige, l'eau, la nature.

Elle avait trop longtemps côtoyé la civilisation, au point d'en oublier ses origines.

Les humains restaient pour elle une énigme. À peine sortis d'une guerre dévastatrice, qu'ils en recommençaient une autre. Il parlait de paix en faisant la guerre.

Quelque chose s'était définitivement brisé en eux, la destruction était inscrit au plus profond de leur âme.

Fort de ce constat, elle préféra s'en éloigner, et se jura après la mort de son meilleur ami - mort en héros pour l'humanité, mais que l'humanité avait poignardé dans le dos - qu'elle ne reprendrait plus les armes. La guerre lui avait bien trop pris.

Elle avait changé d'identité, pour s'appeler Ruth Olsen, et avait changé de vie.

Fuir, un acte de lâcheté, mais qui avait parfois du bon. C'était ce qu'elle faisait le mieux à vrai dire, fuir.

Lorsque son clan avait tué sa famille, elle avait fuit avec son oncle. Puis lorsque les humains avaient tué son oncle, elle avait fuit seule.

Elle se souvenue alors de ce que sa mère lui avait un jour enseigné, après qu'elle avait dû se battre avec des oméga.

"Ne laisse jamais tes adversaires voir que tu as peur, ne leur montre pas que tu as peur ou que tu as mal. Leur montrer tes faiblesses ne fera que les inciter à continuer. Montre leur ta force et ils arrêteront."

Fuir signifiait-il qu'on avait peur ?

Sûrement.

Non.

Pas dans son cas. Elle ne fuyait pas parce-qu'elle avait peur, mais parce-qu'elle voulait la paix.

En y réfléchissant bien, elle n'avait jamais fuit parce-qu'elle avait peur, au contraire, elle fuyait parce-que les gens avaient peur d'elle.

La jeune femme souffla légèrement du nez avant de se lever de son rocking-chair, et se prépara pour sortir.

Établie dans les hauteurs de Bergen, là où la mer rencontrait les montagnes, la jeune femme avait élu domicile dans une petite maison loin des gens, et vivait grâce à ce que lui donnait son potager, et ses chasses.

Ses seules interactions avec les habitants, étaient lorsqu'elle se rendait en ville pour visiter le marché, et s'acheter du chocolat.

Cela l'occupait.

Le bruits des bateaux, la mer, les éclats de rires des gens, entendre les enfants courir, les odeurs.

Les bons moments de la vie.

Après avoir enfilé une robe et mit la main sur son bandeau pour cacher ses yeux, Megan descendit la colline jusqu'à la ville.

Elle pouvait déjà entendre l'effervescence de la ville habitait par les Hommes de là où elle était. Ce n'est qu'après que son pied se soit posé sur le sol pavé de pierre, qu'elle fût vraiment sur leur territoire.

°~○ Remember Me ●~°Où les histoires vivent. Découvrez maintenant