Neverglade

2.

N.D.A: La nascar c'est les course de voitures où ils roulent à pleins sur un circuit oval (comme dans Cars)

10 Septembre, 14h30.

Après être descendue de mon train et sortie de cet endroit qui pue la mort, je me mise en route vers la gare routière, afin de chercher le car qui m'emmènerais vivre mon rêve : la vie seule, dans un établissement qui se vante de l'autonomie de ses élèves de 14 à 18 ans.

T'as beaucoup trop lu le prospectus toi.

-Bon bah on se retrouve là-bas Aby ! Lançai-je devant le car.

-Mais viens avec nous Sarah, je te jure qu'ils sont sympas, fais pas la rabat-joie...

-De toute façon j'ai déjà payé ! Dis-je.

C'est surtout que si maman apprends que je suis pas allée dans le car elle me tue.

-Bon d'accord , on se voit ce soir... dit elle en capitulant.

Je monta donc dans un car des plus... puants.

Des sièges défraîchis, une lampe clignotante au milieu de l'allée, des vitres tellement sales qu'on voyait à peine le parking désert au travers.

Des gars et des filles de tous âges, me dévisagèrent avant de poser leur sac sur le siège à côté, comme si j'allais les tuer à l'instant ou je m'asseirait.

Je jeta donc mon dévolu sur une fille d'à peut près mon âge, qui ne m'avait pas remarqué, les yeux fixés sur son film.

Tandis que je posait mon sac dans le compartiment prévu au dessus de nos têtes, la fille enleva ses écouteurs, coupa son téléphone, et me détailla de haut en bas, un air de dégoût peint sur le visage.

Top. Elle me regarde comme si j'avais tué son hamster, qu'est ce qu'elle a ?

-Euh... Tu va bouger, et plus vite que ça.

Merde. C'est réservé.

-Ah, t'attends quelqu'un ? Pardon pardon, je m'en vais.

-J'attends que tu te casse surtout, je reste pas assise à côté d'une fille, surtout une pouf comme toi. Attaqua-t-elle rageusement.

-D'accord ma puce, déjà tu va pas me parler sur ce ton, et tu va te calmer. Si tu veux tant que ça t'asseoir à côté d'un homme, je pense que le chauffeur puant de 80 ans sera ravi de t'avoir sur ses genoux, lui dis-je, toujours debout entre mon siège et celui de devant.

Elle me dévisagea plusieurs secondes, ouvra la bouche comme pour répliquer, mais fini par décider qu'elle n'avais pas envie de se battre, et la referma. Elle remis ses écouteurs, mais je l'entendis chuchoter pour elle même :

-Voilà pourquoi je ne traine pas avec les filles, c'est toujours des histoires.

Je rêve !? Elle m'a insulté en premier cette folle !

Je m'assis, puis entrepris d'envoyer un message à Aby, qui m'a donné son numéro dans le train.

De Sarah, 14h46.
J'ai une folle a côté de moi, on dirait un pit bull en chaleur la fille.

De Abychou, 14h46.
MDRRR, Je t'avais dit que tu aurais du venir avec nous, tu aurais été nettement plus en sécurité.

De sarah, 14h46.
Tu ne m'a toujours pas dit si t'es amis sont des chiens ou non, c'est peut être eux les pit bull.

De Abychou, 14h47.
Si j'avais un chien ça serait un golden retriever d'abord. Je te laisse, je me fais insulter d'accro à son téléphone.

J'éteins mon téléphone, et ouvre un paquet de kinder maxi en regardant le paysage, nettement moins beau que dans le train. Une route uniforme, bordée par de l'herbe encore calcinée par le soleil de l'été, et une forêt au loin.