Que tout partent en fumée (Saoirse × Neptune)

mini-chapitre 2

Les yeux toujours fermés, Neptune posa sa main sur celle que Saoirse avait sur sa joue, appréciant pour quelques secondes encore son contact avant de le rompre.

-”Je ne suis pas là pour toi.”
-”Je le sais.” soupira Saoirse. “Mais laisse moi au moins apprécier le moment.”
-”Le moment où tu ne t'ai pas interposée quand ils m'ont emmené à Agener ?”

Un silence tomba et Saoirse serra le poing.
Elle savait que la discussion serait dure, mais ça ne voulait pas dire que ça serait moins douloureux.

-”Je ne pouvais pas.”
-”Tu as toujours une excuse.” Les mots sortent accompagnés d'un rire nerveux.
-”Ils venaient d'emmener mon frère ! Que voulais tu que je fasse ?!” La capitaine de guerre s'énerva.

La mâchoire aussi serrée que son poing , Saoirse tenta de reprendre le contrôle de ses émotions.
Elle savait qu'elle était en partie en tort mais refusait de l’accepter à voix haute.

-”Tu m'as vraiment manquée.” Essaye une nouvelle fois la brune.
-”Oh arrête,  on sait très bien toutes les deux que si tu m'as demandé de venir ce n'est pas pour ça.”

Neptune se sentait en colère.
Elle savait très bien que dès lors qu'elles s'étaient reconnues, Saoirse voudrait discuter , mais ça n'avait en rien pour sujet leur relation passée.

Un silence pesant tombe entre les deux jeunes femmes .
La prêtresse était visiblement contrariée Alors que la femme plus grande en face d'elle cherchait une façon de la calmée ou d'au moins relancer un dialogue.

-"Comment va-t-il ?” Demanda finalement Saoirse, n'espérant aucune réponse.

Neptune laissa planer le silence encore quelques secondes avant de céder.

-”Il va bien.” Dit-elle fâchée.
-”Tant mieux.” Soupira la capitaine de guerre.

Saoirse était en quelque sorte soulagée.
Bien que son frère soit en prison ,elle se réjouit de savoir qu'il n'était pas mal en point.

-”Et toi ? Comment est-ce que tu vas ?”
-” J'irais Peut être mieux si je n'avais pas perdu autant de temps dans une prison paumée dans la neige !” Grogna Neptune à son interlocutrice.

La femme plus grande fronça les sourcils , prête à s'énerver à nouveaux pour les reproches qui lui son fait.

-”Mais ça aurait pu être pire je suppose.” Dit Neptune dans un soupir. “Alors , je vais plutôt bien. Merci de t'en soucier. Pour une fois.”

Les derniers mots de la Clerc avaient été marmonnés mais Saoirse les avait bien entendus.
Sa patience n'était déjà pas bien grande , mais lorsqu'il s'agissait de la prêtresse c'est comme si elle n'avait plus aucune limite.

Et pourtant , elle ne sentait aucune envie de blesser dans cette remarque , mais plutôt de la tristesse.
Pour une fois , la femme au bras mécanique décida de ne pas répliquer par une pique .

-”Je me souciais de toi.” La plus grande des deux s'approcha prudemment de l'autre. “Je me soucie toujours de toi.” La main valide de Saoirse saisit affectueusement celle de Neptune. “Je n'ai jamais cessé de penser à toi.”
-”Arrête.” Murmura La Clerc.
-”Tu m'as manquée.”

Dans l'espoir de se détacher du contacte de Saoirse,  Neptune fit quelques pas en arrière, obligeant la plus grande à lui lacher la main.
Décidée à convaincre l'adoratrice du chat borgne, la brune suivit l'autre fille jusqu'à ce que son dos se retrouve collé contre un des mur de pierres du château.

-”S'il te plaît.” Le souffle court , Neptune posa sa main au-dessus de la poitrine de Saoirse,  sentant son cœur battre.
-”Neptune.” Saoirse commença mais se fit vite coupée par une Neptune plus confuse que en colère.
-"Ça suffit! Je ne pensais même pas te recroiser un jour.” La capitaine de guerre reste silencieuse. “Et là tu es…” Neptune agite ses bras dans le peu d'espace qu'il reste entre elles . “ Là et tu agis comme si tout était…”

Les mots de la plus petite se fondirent dans le silence de la nuit.
Alors que Saoirse se rapprochait encore,  réduisant l'espace entre elles , le cœur battant et le souffle court.

-”Comme si tout était ?”

Sans attendre une seconde de plus et n'écoutant plus sa raison , Neptune attrapa amoureusement le visage de Saoirse avant de poser ses lèvres sur les siennes.
D'un geste assuré, la brune attrapa la taille de la Clerc avec sa seule main valide et la tira contre elle , voulant la garder un peu plus longtemps.