Quelques instants plus tôt, des bruits se faisaient entendre, venant de la chambre à coucher d'une jeune fleur. Sur le sol gisaient des vêtements retirés à la hâte ; de la porte vers le lit, une chemise et un jean, une robe noire, un soutien, un caleçon et un string. Les draps de lit défaits, elle s'était allongée à côté de son homme. Respirant encore bruyamment, ils reprenaient doucement leur souffle. Soudainement, elle regarda vers lui. Il la dévorait des yeux. Elle sourit, puis lui fit un bisou sur la joue. A son tour, il la prit dans ses bras, et puis la chatouilla, ce qui la fit rire.
─ Arrête !! Lança-t-elle en riant à l'homme à ses côtés.
─ Vas-y, tu paies combien ? Répondit celui-ci.
Elle réfléchit un temps, se tourna face à lui, fit une petite grimace avant de lui tirer la langue, puis de s'enfuir. L'homme ensuite se leva, et la poursuivit dans tout l'appartement. Elle riait, lui aussi. Leur bonheur semblait palpable dans la chaleur de la nuit. Ils couraient comme des gosses qui voulaient s'amuser et ne penser à rien. À rien d'autre qu'à eux deux. À rien d'autre qu'au bonheur qu'ils semblaient éprouver.
Et ainsi, ce bonheur les mena vers la douche. La jeune femme s'adossa contre le mur à l'entrée. Vint ensuite le conjoint. Tous deux respiraient forts, excités qu'ils étaient à l'idée d'être tous les deux. Lentement, il lui bloqua la fuite, posant ses mains au mur, s'approchant d'elle en fixant son regard, le temps de s'offrir une dernière bouffée d'air, et puis il l'embrassa.
Tendrement, de manière si suave que leurs langues semblaient danser en prenant tout leur temps. Leurs deux corps dévêtus s'unissant comme un seul, leurs doigts s'entremêlèrent, avant que la main masculine ne s'écarte de l'étreinte. Celle-ci se promena doucement sur le corps dénudé de la demoiselle. De son bras à son cou, de son cou à son cœur, de son cœur au bas ventre puis vers l'intérieur de son corps. A peine sursauta-t-elle. Il semblait connaître par cœur ce chemin. Et elle, de son côté, se mordit la lèvre pour ne pas faire de bruits, quand sa main resserra son étreinte sur son homme. Il lui baisa le cou en faisant ces mouvements qu'il faisait de ses doigts, ceux-ci qui, lentement, devenaient plus agiles. Et ceci jusqu'à ce soubresaut que la fleur ressentit. Et là, il s'écarta et ensuite ricana, la fixant dans les yeux, tout aussi transpirant que la jeune fleur était.
─ T'as vu ce que t'as fait ? Lui dit-elle à mi-voix, les jambes tremblantes.
Il sourit, se moqua et lui reprit la main.
─ Promis, je le refais encore si t'es sage.
Noëlle fit la moue. Karl explosa de rire. La tenant par la main, il l'attira à lui et tous les deux entrèrent dans la douche. La porte se referma lentement derrière eux, étouffant en même temps le bruit de l'eau qui coulait sur leur corps, le temps de se rafraîchir...
Quelques instants plus tard, ils étaient ressortis, revigorés et amoureux. Noëlle s'adossa contre le chevet du lit et accueillit son amant près d'elle. Sans dire un mot, il lui caressa la jambe de la cheville jusqu'à la naissance de la cuisse avant d'y poser lentement sa tête, encore humide. À cet instant, la jeune fleur fût prise de légers frissons pendant qu'il la regardait dans les yeux.
— Tu vois ce que tu fais, lui dit-elle ?
— Je t'excite, non ? Dit-il joueur. Tu en veux peut-être plus, Nono.
Le sourire en coin qu'il affichait ne laissait rien présager d'autre que ces instants où il arrivait à la faire imploser juste avec quelques doigts ou plus, si l'envie lui prenait. Elle savait ce qu'il avait en tête mieux que quiconque. Depuis toutes ces années où ils se connaissaient, elle était pour lui, la voix de la raison. Et cette voix avait toujours — ou presque — réussi à se faire entendre. Depuis le collège, elle avait été amoureuse de lui, allant jusqu'à passer sur ses défauts, son côté racaille, comme elle aimait à le dire. Malgré ses nombreux accès de colère, il n'avait jamais levé la main sur elle. Jamais jusqu'à ce qu'il se calme complètement. Sa vie de méchant s'était arrêtée et cela, c'était à elle qu'il le devait. Au final, elle avait réussi là où toutes les autres filles populaires n'étaient pas arrivées : lui donner envie de rester.
VOUS LISEZ
WEEKEND AVANT SUICIDE
Teen FictionNe jamais sous-estimer le ressentiment que quelqu'un peut garder. Ne jamais sous-estimer la rancœur car le temps n'efface jamais vraiment les séquelles. Elles restent jusqu'à ce que qu'on les ravive, pour s'enflammer de plus belle. Encore pire, si e...