𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝐈𝐈

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ARÉS

—  Arès, tu m'écoutes ? m'interroge la voix de mon meilleur ami. 

Je tourne la tête dans sa direction en fronçant les sourcils, avant de lui répondre d'un ton blasé :

—  Non.

Il souffle en se pinçant l'arrêt du nez.

—  Putain, c'est quoi ton problème ? C'est encore ta mission, c'est ça ?

Je sors du SUV en claquant la portière derrière moi.

Ma mission, elle est ma mission, la protéger, c'est ça, ma mission.

J'ai forcé Tyler a m'accompagner à cette soirée d'étudiants, c'est sûrement ça qui le rend un peu grincheux.

La musique de merde résonne dans mes oreilles et une immense foule se dresse devant moi,  mais encore une fois, je ne vois qu'elle. Elle se déhanche sur la musique accompagnée d'un garçon qui lui colle toujours au cul et de sa meilleure amie.

Adossé contre un mur, je l'épie. Depuis le début de la soirée, je la vois enchaîner les verres, encore et encore sans jamais s'arrêter, comme si c'était de l'eau. Elle va faire un coma éthylique si elle continue comme ça.

Pourquoi ne s'arrête-t-elle pas ?

C'est finalement la voix de Tyler qui me sort de mes pensées :

— T'as eu des nouvelles de Connor ?

— Non, je marmonne d'une voix rocailleuse. 

— C'est malsain ce que tu fais, tu le sais ?

Je me tourne vers lui tout en le foudroyant du regard.

— J'en ai rien à branler ! je lui crache d'une voix cinglante.

Bien évidemment que je le sais. Je ne devrais pas, mais c'est plus fort que moi...

— Les gens parlent, Arès... Si tu continues de te rapprocher d'elle comme ça, tu vas finir par la mettre en danger plus qu'elle ne l'est déjà.

Ça m'énerve de me l'avouer mais ce con a entièrement raison. Jamais je n'aurai dû intégrer son lycée de bourge, et jamais je ne devrais me tenir aussi proche d'elle. Je devais me tenir éloigné, la protéger à distance, comme convenu.

Pourquoi j'en suis pas incapable alors ?

Je ne prends pas la peine de lui répondre et me dirige vers la bar pour me servir un verre. J'en ai bien besoin.

Alors que j'allais ressortir pour rejoindre Tyler, verre à la main, je la voie, elle titube dans ma direction.

Non. Je ne devrais pas.

Putain c'est quoi ce bout de tissu qui lui sert de robe ? Et si elle était en danger à cause de moi ?

Des bruits de verres retentissent ce qui me fait immédiatement relever la tête.

C'est elle.

Son verre lui a glissé des mains, il est maintenant brisé en mille morceaux sur le sol. Peu préoccupée, elle continue sa course.

Je l'aperçois maintenant de près, seulement quelques mètres nous séparent. Elle porte une petite robe blanche à fleurs qui lui arrive au-dessus du genoux, ses longs cheveux blonds sont réunis en une seule tresse et ses grands yeux bleus sont dilatés, signe qu'elle est clairement défoncée.

Je devrais m'en aller. C'est la meilleure décision.

— Merde y a... plus de verre... je l'entends murmurer. 

𝐃𝐄𝐀𝐃𝐋𝐘 𝐆𝐀𝐌𝐄𝐒 [ EN PAUSE ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant