Tension et Proposition

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Point de vue de Gabriel :


Comme si je me réveillai d'un cauchemar en sursaut, quelques gouttes de sueurs perlaient sur mon front, ma respiration était légèrement saccadée. Je me rappelai la sensation de panique, que j'avais éprouvé avant de me noyer, mais à mon plus grand étonnement, je n'avais ressenti aucune douleur. En me redressant, je remarquai encore ce satané sol à damier rouge et noir, mais à la différence, en face de moi se dressait une porte noire en fer. Mélissa et Félix étaient allongés à ma gauche et semblaient tout deux endormis.


Félix se réveilla à son tour brusquement, tandis que Mélissa ne bougeait toujours pas. Inquiet, je posai ma main sur son épaule, la glissant près de sa gorge, pour vérifier les battements de son cœur. Sa peau était chaude et son pouls était de plus en plus rapide. Je sentis tout à coup, son corps se crisper et tressaillir sous mes doigts, son souffle s'accéléra puis elle ouvrit les yeux et prit une grande inspiration.

-Tu vas bien ? lui demandai-je aussitôt soucieux.

-Oui... Je vais bien... reprit-elle en prenant de grandes bouffées d'air.

Je l'aidai à se redresser délicatement.

-Comment se fait-il que je n'aie rien ressenti pendant la noyade ? demanda Félix déboussolé.

Je compris alors ce qu'elle avait fait et pourquoi elle était dans cet état. Elle avait enduré ma souffrance, celle de Félix et la sienne. En récupérant notre douleur, pour nous préserver de la torture de la noyade.

-Pourquoi t'es-tu infligé ça ! Tu n'aurais jamais dû ! criai-je hors de moi.

-Je n'avais pas le choix je ne pouvais pas te voir souffrir, se défendit Mélissa, profondément choquée par ma réaction.

-Et que penses-tu que je ressente à présent en songeant à ce que tu as enduré ? me surpris-je à dire.

Je venais de penser à voix haute sans m'en rendre compte. L'idée qu'elle ait pu souffrir autant me faisait visiblement bien plus mal que je ne pouvais me l'avouer.

-C'était mon choix ! J'en avais le pouvoir et si je devais le refaire, je le referais ! me répondit-elle effrontément.

J'étais profondément troublé par le courage et la force dont elle avait fait preuve, mais par-dessus tout en colère contre elle, c'est moi qui aurais dû prendre sa douleur. Si j'en avais eu le pouvoir je l'aurais pris mille fois.

-Tu pourrais simplement dire merci ? renchérit Mélissa visiblement offensée.

Je lui lançai un regard impassible en réponse, ce qui eut l'air de la blesser au plus haut point.

La tension aurait pu se faire ressentir jusqu'au Royaume des Cieux. Félix était resté silencieux face à l'intensité de notre échange. Puis, dans une manœuvre désespérée, il rompit finalement ce silence.

-Merci princesse, je vous en suis très reconnaissant, ajouta Félix qui aurait surement préféré être n'importe où plutôt qu'ici.

-Je vous en prie Félix, dit-elle tout en me défiant du regard.

-Où sommes-nous ? demanda Mélissa en essayant de clore le débat.

-On doit sûrement être dans les cachots du palais d'Isa, répondit Félix en essayant d'ouvrir la porte, mais elle resta verrouillée.

Quelques minutes après, le métal de la porte se plia en éventail. Je découvris juste derrière, Alec suivi d'Alize et de l'un de mes gardes démons. Tous les trois le souffle court, ils semblaient sortir d'une expérience traumatisante.

Ange et Démon : Entre ciel et terreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant