Dieux et Monstres

Le cirque

Ils étaient arrivés au cour de la nuit, sous une pluie glaciale. Ils avaient installé leur campement fait de roulottes et de tentes, et au centre un haut chapiteau.

Les habitants du village furent surpris par la troupe. C'était une bonne surprise. Ils découvrirent prophétesse, jongleur, cracheur de feu, feux d'artifice en forme de dragon, de licorne, de phénix, femme reptile, à la beauté époustouflante, homme à deux têtes, trolls, Gobelins farceurs, voltigeurs, des sorts joyeux et amusants, des créatures fantastiques, obéissant à de courageux dresseurs.

Les élèves du château au dessus du village eurent le plaisir de profiter des spectacles, de se faire peur auprès d'une vieille dame qui disait l'avenir, de crier de soulagement à chaque bond réussi d'un somnambule sur sa corde, de hurler fasciné et effrayé quand elle se transforma en un énorme et puissant serpent, rêvant de côtoyer ces créatures magiques venu du monde entier, parfois vu que dans des pages de grimoires.

Quatre jeunes hommes étaient plus intéressés par les feux d'artifice. Ils imaginaient déjà s'en servir pour la fin de leurs études, au mois de juin de cette année. Ces quatre étudiants du château étaient des apprentis sorciers et trois d'entre eux pouvaient se transformer en animaux. L'un d'eux prit la forme d'un rat et se glissa par un petit trou dans la caravane où étaient entreposés les feux d'artifice. Alors qu'il y entrait, à l'abri dans la nuit, ses trois amis virent un étrange groupe pénétrer dans le camps.

Une dizaine d'individus, tous vêtus de longues capes noires, et avec des masques sauf pour celui au centre. C'était d'ailleurs une femme.

— C'est la Maledictus, chuchota le garçon le plus brun, et aux yeux d'un beau gris. Elle se transforme en un immense cobra.

— Que fait-elle avec des Mangemorts ? Murmura celui qui avait des lunettes. D'où ils viennent ?

Sans un mot de plus, ces deux là s'avancèrent alors, en restant plié pour passer inaperçu. Ils suivaient de loin la troupe qui s'arrêta alors devant une roulotte. Il y avait alors un gros monsieur qui offrit un large sourire et tendit la main. Un des personnages masqués lança alors une bourse et un autre tira la femme en avant.

Les deux espions ne surent jamais ce que cette femme avait pu faire pour se retrouver avec des Mangemorts, et surtout pourquoi ces derniers avaient payé le patron de ce cirque. Ils eurent plus important à penser : le vol des feux d'artifice, la déception de voir le cirque disparaître du jour au lendemain, les cours et surtout leur dernier examen.

Le cirque était reparti sur les routes. Il passa quelques jours à Londres, devant une banque particulière, puis rejoignit le continent et entama une longue tournée, jusqu'à l'hiver, où pour la période, la troupe de roulottes profitaient d'un camps de base, perdu au sud du Texas.

L'année suivante, le village revit la troupe et surtout elle. Des élèves de l'école purent s'émerveiller encore. Et pendant trois mois, la communauté de voyageurs côtoya le village. Plusieurs fois, un étrange groupe venait. Ils repartaient alors avec elle, la Maledictus. Elle revenait toujours pour le spectacle.

Une rumeur commença alors à se propager dans le village et jusqu'à Londres : la Maledictus était la confidente d'un dangereux homme.

Pourquoi elle ? Certains racontaient que c'était à cause de sa malédiction, si incroyable et effrayante. D'autres avaient des propos plus obscènes. Mais dans tous les cas, la haine s'installa et surtout la suspicion. Le cirque repartit alors, sans prévenir, comme la première fois.

On ne le revit pas l'année suivante, dans ce coin d'Ecosse. 

Et puis le dangereux personnage disparut.

Le cirque revint des années plus tard. La Maledictus était toujours sur les affiches, mais elle semblait avoir rajeuni. C'était une jeune fille d'une quinzaine d'années tout au plus. Elle dansait, les yeux souvent brumeux, sans sourire, et puis se transformait sous les applaudissements, et le regard triste d'une grand-mère.

Le cirque resta qu'un mois dans les parages. Il avait perdu beaucoup de son panache en quinze ans. Il se présentait aussi dans des petites villes, présentant les créatures comme des chimères et sous d'excellents maquillages. Il gagnait alors bien plus sa croûte. Des gens se plaignaient parfois de vol. Les spectacles ne rapportaient pas autant qu'auparavant.

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On va rencontrer de nouveaux personnages haut en couleur !

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Dans la série des Princes des Ténèbres, descendants de notre mage noir préféré !