𝓒𝓱𝓪𝓹𝓲𝓽𝓻𝓮 2✔️

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Lundi :

Le lendemain matin, je dus me tier du lit pour aller m'habiller et me coiffer, prise par une atroce migraine me rappelant l'alcool de la veille.
Ça serait le parfait moment pour me dire que " l'on récolte ce que l'on sème Nell".

Plus jamais. Aujourd'hui les cours reprenaient, finis les vacances de Noël bonjour le mois de janvier ! J'ajustai mon manteau en laine gris autour de moi, essayant de me protéger du froid mordant qui me piquait la peau dès que je sortais dehors. Mon sac à dos, lourd de livres et de cahiers, pesait sur mes épaules, chaque pas résonnant sur le trottoir gelé comme un rappel des responsabilités qui m'attendaient.

Après avoir passé la nuit à repasser ma discussion d'hier avec Héléna en boucle, j'ai décidé de me reprendre en main. Si ce n'est pas pour moi, alors pour elle.

Me voilà donc prête à partir pour me retrouver le cul sur une chaise pendant huit heures, à l'université de Lettres. Une filière plus ou moins intéressante puisque j'étais déjà à ma troisième année de licence, mais certains cours devenaient redondants et je n'arrivais plus à suivre. Mais si je veux avoir la possibilité un jour de m'améliorer dans mes écrits, je me devais de m'impliquer, écrire un bon livre ça demande du temps, du travail et de l'implication.

Jallais retrouver cette salle de classe vaste, avec de grandes fenêtres laissant entrer une lumière froide et blanche de janvier. Les rangées de pupitres en bois usés portant les marques d'années de gribouillages d'étudiants ennuyés. Les murs recouverts d'affiches colorées de poètes et d'auteurs célèbres, ajoutant une touche de vie à l'atmosphère studieuse.. Le craquement des vieux sièges et le murmure constant des discussions des étudiants créaient une ambiance familière qui m'ennuyait d'avance.

Le deuxième semestre allait commencer et j'avais déjà cette affreuse boule au ventre. Face à l'idée de devoir me retrouver au milieu de tous ces étudiants, mon corps se tendait déjà de frustration.

J'étais assez solitaire, j'aimais la compagnie, mais je savais également m'en passer. Ce qui était bien c'etait que Tim mon camarade de classe ne me le reprochait pas et semblait compréhensif à ce sujet. Il pouvait m'arriver de ne pas parler de la journée et entre nous, c'était OK.

J'appréhendais déjà cette journée et priais pour ne pas avoir à parler à qui que ça soit. Enfin, si mes démons ne venaient pas m'interromprent dans mon introspection, et quand je parlais de démon, je parlais bien évidemment de Simon.

J'avais opté pour un simple jean noir, accompagné d'une chemise blanche et de petites bottines noires reflétant mon état d'esprit pragmatique et ma préférence pour la simplicité. J'attachais mes cheveux bruns comme à mon habitude en un simple chignon non soigné, ne pouvant pas discipliner mes boucles avec un coup de brosse.

Voyant qu'il me restait du temps, je décidai de regarder des vieux dessins animés. Que ce soit les Mini-justiciers, les Ratz, Oggy et les cafards ! Je me souvenais que Simon se moquait en disant que je regardais des dessins animés bizarres. Pourtant, mon enfance entière était dans ces films. Et si regarder des dessins animés à 22 ans, c'était être une enfant, dans ce cas, je le clame haut et fort : je suis une enfant !

J'attrapais mon téléphone à la recherche d'une distraction qui pourrait me faire passer les dix minutes qu'il me restait, avant de monter dans ma voiture.

Mais tout semblait toujours aussi lassant et fade sur les réseaux. Plus rien n'avait de sens sur ces plateformes.

Pathétique.

Entre quelques selfies et des likes. Des conneries et des bêtises incessantes. Passez-moi la corde plutôt mourir que de voir mon enfant faire des tiktoks à neuf ans.

Takotsubo Où les histoires vivent. Découvrez maintenant