Comme une évidence //Paul Lahote x Male! Oc//

V.

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"Peut-t-on vraiment croire aux âmes-soeur, 

alors que dans ce monde seul l'apparence compte ?"

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Can't Help Falling In Love - Elvis Presley

   Son retour au lycée, le jeudi qui suit, le laisse perplexe. Darwen n'est pas le genre d'élève à attirer l'attention, mais il semble que depuis l'accident de voiture, ses camarades de classe se sont -enfin- rendu compte qu'il existe. Cependant, ce n'est pas parce qu'ils se comportent différemment à présent, qu'il sera sympathique avec eux.

Darwen aime être seul.

   Baillant de fatigue, l'adolescent essaie de rester concentré sur le tableur noir face à lui, alors qu'au dehors le jour ne s'est pas encore levé. Le temps s'est encore assombri en ce mois de février, la neige est solidement accrochée au sol.

Il faudra encore plusieurs mois avant qu'une lueur de soleil arrive à Forks.

Voyant qu'il perd le fil de sa concentration, Darwen se force à fixer le visage ridé de son professeur d'Anglais, Monsieur Berty.

Que le temps lui semble long quand il s'ennuie.

   Un doigt vient tapoter son épaule, lui provoquant un grand sursaut de frayeur. Tournant la tête vers sa voisine de classe, Kate Bishop. Une jeune adolescente, au visage encore enfantin, les joues pleines, de longs cheveux blonds et des yeux bleus clairs. Les deux adolescents ont toujours été dans la même classe depuis la primaire, mais c'est bien la première fois - d'après les souvenirs de Darwen - qu'ils se parlent. Souriant à son camarade de classe, la jeune femme remet une mèche de cheveux derrière son oreille... Darwen déteste les cheveux longs.

Kate gigote sur sa chaise pour se rapprocher de son camarade, qui se recule aussitôt.

— Tu veux bien manger avec nous ce midi ? demande-t-elle en jetant un rapide coup d'œil au professeur d'Anglais, un peu trop absorbé sur son tableau, pour faire attention à eux.

— Qui, nous ?

— Moi, Eden, Katrine et Luna.

— Non. Je préfère mon coin, seul.

— On peut venir à ta table ? On aimerait bien faire connaissance avec toi. Ton bras va mieux ?

— Je m'en fiche. Et oui.

— Super ! s'exclame-t-elle un peu trop fort.

   Monsieur Berty, se tourne vers eux, les sourcils froncés, mais n'ajoute rien. De son côté, Darwen fulmine d'énervement sachant que ce midi ses habitudes seront changées. Pourquoi personne ne veut comprendre qu'il aime être seul ? Pourquoi est-ce si difficile à comprendre ?

   Le cours lui apparut interminable. Alors quand la sonnerie retentit, le garçon se presse de sortir de la salle pour aller prendre un bol d'air frais, avant d'entrer en enfer. C'est-à-dire, le cours de Monsieur Wagner. Il ne lui a pas manqué durant son absence.

   L'adolescent traverse le couloir à grands pas, et alors qu'il tourne dans un couloir, son corps rentre en collision avec quelque chose de froid et de dur. Tombant à la renverse, ses fesses claquent contre le carrelage et son bras -non blessé- tient son autre bras -blessé- pour éviter qu'il se déboîte de nouveau. Levant la tête, les sourcils encore plus foncés que d'habitude, ses pupilles sombres tombent sur des dorées. Légèrement troublé par cette étrange couleur d'yeux, Darwen examine la personne debout face à lui.