Plusieurs jours se sont écoulés depuis l’altercation entre Joséphine et Descamps. Alors que Joséphine avait presque oublié sa rencontre avec le jeune homme, ce dernier avait au contraire ruminé encore et encore l’image de la jeune femme dans sa tête. A chaque fois que l’horrible sensation d’humiliation qu’il avait ressenti lui revenait aussi violente que la gifle qu’elle lui avait lancé, il ne pouvait s’empêcher de serrer les points. Il avait au fil de ces derniers jours développé une haine quasiment viscérale pour elle, sans que Joséphine s’en doute. Vous vous rappelez ? Elle se souvient même plus de lui. Enfin, presque plus.
Sur le route menant au lycée, Henry se mordait les doigts à l'idée de recroiser Descamps. Après la gifle monumentale que lui avait rendue Joséphine, il devait être bien en rogne. Les mains moites, il lança un coup d'œil à Joséphine. La jeune femme marchait fièrement devant lui, vêtu d’une robe blanche ainsi que d’un petit pull bleu déposé sur ses épaules. Ses cheveux bruns, soigneusement bouclés, reboudissaient au rythme de ses pas. Remarquant le trouble du garçon, elle ralentit, posant une main encourageante sur son épaule.
– Tu as peur de recroiser l’autre goujat de la dernière fois ?
– Parce que toi, tu n’as pas peur ?
A ça remarque, Joséphine hésita. Il est vrai que le regard du jeune homme l’avait troublé, mais des types comme lui, qui se croyait au-dessus des lois, elle en avait côtoyé pleins à Paris. Ce n’était pas lui qui allait lui faire peur et gâcher cette journée qu’elle attendait tant depuis trois mois. Elle tourna la tête de droite à gauche, un sourire lumineux scotché au visage.
Ne voulant pas être davantage moqué pour être arrivé avec une fille, bien que ce soit sa cousine, dès la rentrée, Henry laissa Joséphine poursuivre son entrée dans le lycée seule, inventant une excuse. Pas le moins du monde stressée, Joséphine s’avança face au portails en ferraille qui s’élevait face à elle. Les lettres, inscrivant Lycée Voltaire, brillaient fièrement au sommet de l’entrée. Muni d’une curiosité débordante, elle observa les élèves qui rentraient au compte-goutte. Pour l'instant elle n’aperçu aucune fille, alors que cette idée devrait la mettre mal à l’aise, elle fut au contraire soulagée. Lorsqu’elle vivait encore à Paris avec ses parents, elle avait pour seuls amis deux garçons de son âge. Voisin de palier depuis leur tendre enfance, il avait été bercer quasiment ensemble. Les jumeaux avaient toujours été des plus doux avec elle, son père avait même tendance à dire à qui souhaitait l’entendre que c’était sa fille qui martyrisait les garçons et non l’inverse. S’ils l’avaient vu ainsi, redouté de voir des être appartenant à la gente féminine, ils se seraient bien foutu d’elle, pensa-t-elle en prenant un grande inspiration.
Ça y est. Le moment pour elle de rentrer au lycée était enfin arrivé. D’une démarche qu’elle espérait assuré, elle franchit l’entrée sous les rayons doux du soleil matinale. Des chuchotements envahirent rapidement la cour. Pas un garçon ne la fixait pas. Le trac commença à lui nouer le ventre, elle ne s'attendait pas à attirer autant l’attention. Voulant à tout prix se réfugier, elle gagna rapidement l’endroit où se trouvait la feuille d’affichage, sur laquelle étaient inscrits à quelle classe appartenaient les élèves. Alors qu’elle cherchait difficilement son nom, sentant les regards des élèves lui brûler le dos, elle fut rejointe par une autre jeune fille. Les souvenirs de son premier contact avec une fille de son âge lui revenant en tête, elle avala difficilement sa salive en observant la nouvelle élèves du coin de l’oeil. Ses cheveux blond étaient attachés en deux tresses relevés, du fait de sa position elle n’arrivait pas à percevoir la couleur de ses yeux. Devait-elle la saluer ? Lui sourire ? Alors qu’une centaine de questions lui passait par la tête, une voix féminine s’éleva dans son dos la faisant sursauter.
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Effet papillon - Mixte 1963 (Descamps x OC)
FanfictionD'après Evan Treborn, le simple battement d'ailes d'un papillon peut engendrer un typhon à l'autre bout du monde. Alors qu'est-ce qu'un coup de poing, en plein dans le visage de Joseph Descamps, pourrait engendrer ?