Chapitre 3 : Oeil pour oeil, dent pour dent

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Pendant que Joséphine était doucement en train de faire connaissance avec des jeunes filles de sont âge, appréciant même leur discussion et ne pensant plus aux mauvais souvenirs qu’elle avait, Descamps ne la quittait pas des yeux. Il fulminait de colère. N’ayant plus faim, il s’apprêta à quitter la cafétéria lorsqu’une idée lui vint soudainement en tête. Voyant ses lèvres s’étirer en un grand sourire, ses amis se doutèrent qu’ils avaient trouvé un moyen de se venger. Les trois adolescents débarrassèrent rapidement leur plateau, avant de se rendre en salle de classe. Une fois en classe, Descamps expliqua son plan à ses amis. Dupin se chargea de remplir la bassine tandis qu’un garçon sortit dans le couloir faire le guet. Vergoux resta en arrière, il ne le sentait pas. Ca allait mal finir cette histoire.

Henri, assis à son bureau, les regardaient sans oser intervenir, appréhendant les conséquences de leur acte. Annick à ses côtés, se demandaient qu’est ce qu’ils avaient encore en tête. Elle espérait que cela ne perturbe pas trop le cours. Alors qu’elle s’apprêtait à poser la question qui démangeait toutes les langues. Un garçon rentra précipitamment dans la salle, s’exclamant : «Elle est là !». Immédiatement, Dupin s’empressa de poser la bassin au sommet de la porte. Tous retenaient leur respiration. Quand la porte s'ouvrit, la bassine tomba avec fracas, répandant son contenu sur Michèle. Joséphine, à ses côtés, se prit quelques éclaboussures, mais ce n’était rien en comparaison de l’état dans lequel se trouvait sa nouvelle «amie». Pendant les secondes qui suivirent, une sensation de flottement envahit la pièce. Michèle, complètement livide, observa sa robe. Le tissu trempé par le liquide, était devenu complètement transparent. Lorsqu’elle releva la tête, son regard croisa celui de Descamps. Bien que le plan du jeune homme n'ait pas marché comme il le souhaitait, cela ne changeait en rien à la sadique satisfaction qu’il ressentait en voyant Michèle chancelante. C’était bien fait pour elle, pensa-t-il en ricanant. 

– Enfile ça, intima Joséphine à Michèle en lui tendant son pull. 

Elle avait du mal à garder son calme. Rien que de voir le sourire de satisfaction scotché au visage de Descamp, cela suffisait à lui faire grincer des dents. Simone prit le relais en aidant Michèle à enfiler le pull de Joséphine, puis elle interpella la professeur d’anglais qui arrivait dans le couloir. L’enseignante prit tout de suite la jeune fille sous son aile, proposant de l’amener à l’infirmerie. Dès que leurs silhouettes disparurent dans le couloir, Descamps marcha lentement, d’une démarche presque féline, en direction de Joséphine. Les mains enfoncés dans les poches de son pantalon et ses cheveux en batailles lui donnaient un air décontracté et parfois même un air angélique, avec ses petites lunettes. Mais en cet instant, Descamps étaient loin de ressembler à un ange, bien au contraire même. 

– Je suis plutôt déçu, mormona-t-il en faisant la moue

Leurs visages étaient si proches que Joséphine pouvait apercevoir la couleur de ses yeux derrière les minces verres de ses binocles. Il jubilait de la situation.

– J’avais préparé cette eau rien que pour toi, vu que tu ne veux pas me les montrer…

Du menton, il désigne sa poitrine.  Dû aux éclaboussures qu’elle avait malencontreusement reçues plus tôt, sa robe était devenue transparente par endroit, laissant apparaître la dentelle de son soutien gorge. Ne pouvant davantage supporter son sourire et ses remarques puériles, Joséphine poussa Descamps de toutes ses forces. S’attendant à ce que la jeune fille réplique, il se rattrapa au bureau de Pichon. A son tour, il poussa Joséphine sous les acclamations des autres élèves. Fulminante, elle leva la main, s'apprêtant à lui donner une gifle. Mais, avant même d’avoir pu esquisser le moindre mouvement, un jeune homme, qu’elle reconnut avoir aperçu dans le couloir un peu plus tôt, la poussa brutalement contre le pupitre dédié aux professeurs. Aveuglé par la colère, il se mit à frapper dans le tas. Dupin fut le premier à se prendre un coup. Rapidement, des garçons se mirent à essayer de les séparer. Laubrac, empêcha Belkacem de se prendre lui aussi un coup au visage, mais ce geste lui voua un violent coup de coude dans la pommette. Henri attrapa Joséphine, l’attirant dans sa direction avant qu’un autre garçon s’écrase sur le pupitre à la place exacte où elle se trouvait précédemment. 

Effet papillon - Mixte 1963 (Descamps x OC)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant