Lettre au Suicide

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Je peux voir ton sang coulant autrefois dans tes veines couler maintenant sur le sol
Je sens ton regard autrefois submergé par la haine maintenant recouvert de ta froideur
Et tu te tenais là, assis, sentant ton poux s'éteindre, à chaques secondes que tu comptais, espérant ne plus avoir à te réveiller
Tu suppliais le ciel que ceci soit ton dernier instant
Les yeux rivés sur les aiguilles de l'horloge, en attendant que le temps passe, comme il a toujours passé, comme tu espères qu'il n'aura plus jamais à passé selon ce que tu espérais
Je te regarde, comme je ne t'ai jamais regardé
J'ai réalisé à quel point tu me voulais et à quel point tu ne m'auras pas
Nombreux avant toi avaient espéré la même chose en y mettant la même dose
Et tu te doutais que tu irais en enfer si tu réussissais
Mais tu t'en foutais du moment que tu ne te réveillerai plus entre ces quatre murs, fait de pierre, de ciment et de poussière
Tu as longtemps hésité et maintenant tu l'as déjà fait
En attendant, tu repenses à ta vie, aux bons, comme aux mauvais moments
Et tu seras certainement déçu de voir que tu as échoué à me rejoindre
Et seul moi sais que j'aurai bien fait de te garder ici, sur Terre
On se reverra un jour, à une heure, une minute, une seconde précise
Pour l'instant, ce n'est pas encore ton moment de mourir.

Signé, la mort

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