18

166 3 0
                                    

Aiden

Des femmes dansaient dans mes rêves, elles dansaient sur la musique why i love you de JAY-Z. Je rêve de faire l'amour sur cette musique. Le seul souci, c'est que cette musique ne s'arrête pas lorsque j'ouvre les yeux. De plus, dans mes souvenirs, j'étais censé dormir dans le canapé, et là, je suis dans ma chambre. Je prends quelques minutes pour m'étirer, me rappelant petit à petit les souvenirs de la veille. Ça y est, ça me revient, j'ai couché avec Tyana. Ça aura été moins compliqué que ce que je m'imaginais. Le problème, c'est que ça aurait dû être un coup d'un soir et elle repart le lendemain. Et je sens qu'elle est toujours là. Je pose mes mains sur mon visage, prenant conscience de ce qui s'était passé. J'ai clairement été à l'encontre de ce que je m'étais dit la veille. J'étais censé la sortir de ma vie pour éviter qu'elle n'en sache trop. Je me lève de mon lit pour enfiler un jogging gris et je me dirige ensuite vers la cuisine. Plus je descends les escaliers, plus la musique est forte. Ce n'est qu'une fois que j'ai la cuisine dans mon champ de vision que je comprends ce qu'il se passe. Mes yeux se posent sur Tyana, encore en tee-shirt et string, en train de danser pendant qu'elle prépare quelque chose à manger. Cette vision est juste magnifique. Son fessier bouge de gauche à droite au rythme de la musique. Ses cheveux attachés en chignon menacent de tomber dans son dos. Elle est très séduisante quand elle se lâche, lorsqu'elle ne pense pas être observée.

Je passe derrière Tyana pour attraper une tasse dans le placard au-dessus de sa tête. La blonde sursauta et manqua de faire tomber le pancake qui est dans la poêle. Je me sers un café, sans faire attention à elle. Je ne suis déjà pas d'humeur le matin, mais aujourd'hui, c'est pire. Je n'aime pas me contredire et hier, je l'ai fait. J'ai été faible, seulement en la voyant presque nue. J'ai écouté ma, sans faire attention aux conséquences, qui peuvent me coûter très cher.

- HEY, bien dormi ? Me demanda Tyana avec son plus beau sourire.

Je l'observe, portant mon regard sur ses fossettes. Je ne savais pas que le sexe pouvait rendre aimable à ce point. Je détourne mon regard d'elle, puis je me dirige vers la terrasse du salon en prenant soin de fermer la baie vitrée derrière moi avant d'allumer une cigarette. Même si j'ai bien envie d'un pancake, il est hors de question que je lui donne ne serait-ce qu'un peu d'attention. Je me contente donc de mon petit café-clope habituel.

- Bonjour ! Cria Liana

Liana et Aiko venaient de se réveiller également, sûrement en entendant la musique comme moi. Pourquoi faut-il que ses deux femmes soient autant énergiques au réveil ? Aiko vient me rejoindre sur la terrasse pour fumer également. Lorsqu'on habitait ensemble, on avait l'habitude de fumer en silence au réveil, mais je sens qu'aujourd'hui, le silence n'est pas invité à notre rituel.

- Salut Mec, ça va ? Me demande Aiko une fois qu'il est installé sur la chaise à côté de moi, un pancake dans son autre main.

Je me tourne vers lui en lui lançant mon plus beau regard noir, histoire de lui faire comprendre que je n'ai pas envie de parler.

- Au fait, j'ai été me chercher un verre d'eau cette nuit, tu n'étais pas dans le canapé, tu as dormi où ?

C'est dingue d'avoir soif comme ça la nuit ! J'écrase ma cigarette à peine entamée, puis je rentre. Je dépose ma tasse dans l'évier, me contentant de lever la main pour dire bonjour à Liana, beaucoup trop en forme pour moi. Je file dans ma chambre pour prendre une douche et m'habiller. J'avais pas eu le temps de finir de faire parler les gars qu'on a attrapés hier, je n'en étais même pas à la moitié du chemin. Malheureusement pour eux, je ne suis pas de bonne humeur, donc pas patient. Aujourd'hui, ils vont avoir deux choix, parler ou mourir.

- Aiko, tu prendras les clés de la maison, je les récupérerai au salon. Dis-je en quittant la maison.

Tout le long de la route, je repense à cette nuit. Que j'ai couché avec Tyana ne m'étonne pas, mais la douceur de mes gestes au début, m'être concentré sur son plaisir et le baiser de fin ne sont pas dans mes habitudes. Je n'aurais jamais dû m'aventurer dans cette quête. C'était une erreur, cette fille était une erreur...

*

J'entre dans la cave où sont coincés les 4 hommes. Leurs téléphones ne nous ont donné que quelques noms supplémentaires que mes hommes sont en quête de retrouver. Si ça continue, on aurait tout le gang au QG sans jamais avoir le chef.

- Bon, je ne suis pas de bonne humeur, donc aujourd'hui, c'est simple. Dis-je en attrapant un Nagant M1895. Soit vous parlez, soit vous mourez. On va faire ça à la façon de la Roulette russe.

Je mets une balle dans le barillet, puis je pose l'arme sur le front du plus faible.

- Je veux l'adresse du QG.

L'homme observe ses collègues, il tremble. Je le sens, car l'arme tremble également. Ça ne vient clairement pas de moi. J'aime sentir la peur monter en lui, ça me permet de me sentir puissant, craint. Ce que je n'avais pas été durant mon enfance. J'étais le petit gros, le gentil, le naïf. Celui à qui on vole son goûter, celui avec qui personne ne veut être en équipe en sport. Le faible. Un jour, j'en ai eu assez. Je venais d'entrer au lycée, et il y avait ce garçon, idolâtre par toutes les filles, craint des autres garçons. Le populaire avec qui il faut être ami. Même lorsqu'il toussait, les filles le contemplaient avec amour et envie. Il ne voulait d'aucune d'elles, toutes étaient sous son charme, mais il ne voyait qu'une fille, celle qui ne l'idolait pas. Un jour, il a décidé que ça serait moi, son souffre douleur. J'avais le droit aux croche-pattes dans les couloirs, aux lancées de bouts de papier avec des insultes dessus. Les rires dès que je passais dans le couloir. Je ne disais rien et encaissais, comme un grand. Je souriais et faisais mine que ça m'amusait aussi. J'ai fini par avoir un déclic, quand je l'ai vue s'approcher de ma sœur en m'injuriant, lui disant qu'elle n'avait pas de chance de m'avoir, qu'à sa place, il aurait honte de moi. Elle me défendait, comme elle le pouvait. Ce n'est que lorsque j'ai vu ma sœur pleurer face aux méchancetés qu'il lui disait sur moi que j'ai vrillé. Il pouvait s'attaquer à moi, je m'en fichais, mais pas à elle. J'ai foncé sur lui, prenant toute la haine que j'avais accumulée depuis des années. Je lui ai sauté dessus, le faisant tomber, mes poings se ruaient sur lui, sans s'arrêter. Ma sœur m'a attrapé le poignet. On a couru comme si notre vie en dépendait. Une fois à la maison, je me suis juré d'être le plus fort et le plus craint, pour elle, ma petite sœur, mon rayon de soleil.

À compter de ce jour, je me suis tué au sport, j'ai mangé équilibré, j'ai fait une poussée de croissance qui m'a permis d'atteindre les 1 m 90. Aujourd'hui, je fais toujours plus de 100 kg, mais plus de 100 kg de muscle, que j'entretiens avec toujours autant d'assiduité. Puis j'ai découvert la vie de mon père et j'ai plongé dedans. J'ai appris à me battre, à tirer, et j'ai pris confiance en moi.

Ça fait déjà quelques minutes que l'homme n'a pas dit un mot. J'appuie alors sur la gachette du revolver, ce qui vaut à celui-ci un sursaut.

- Un premier chanceux, t'as une seconde chance, ne la gâche pas. Dis-je sur un ton calme, mais froid.

Je garde le revolver sur son front qui commence à luir de transpiration. Il a peur, il tremble. Cet homme ne tiendra pas bien longtemps, et je vais continuer de le torturer pour qu'il me donne un indice. Les 3 autres le fixent d'un regard assassin, ils connaissent son taux de résistance, c'est sûr. Je relève la tête de l'homme avec mon canon, puis le redirige sur sa tempe cette fois-ci.

- On me regarde quand je parle ! Où est votre QG ? 

- Il n'en sait rien, c'est nouveau. M'interpelle une voix sur le côté, le blondinet.

Je presse la détente et la balle part transpercer sa cervelle, éclaboussant le mur d'à côté. Je me déplace vers un autre homme, laissant la tête du premier basculer en arrière. Je remets une balle dans le barillet, puis c'est reparti. L'arme se trouve entre les 2 yeux du second homme.

- Pas de chance ! Dis-je en haussant les épaules. À toi.

L'homme lève automatiquement la tête pour me regarder dans les yeux. Son regard noir rencontre le mien, les sourcils froncés. Il est relativement calme comparé au premier, prêt à mourir pour son gang.

Pourquoi moi [EN RÉÉCRITURE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant