Chapitre 4

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Vito se dirigea dans la pièce où était la jeune femme tout en râlant, suivi de près par Kenneth qui tenait fermement la mallette d'argent.

- Si c'est encore une blague de mauvais goût Andrea c'est pas la peine. Tu as détruit ma voiture alors que tu savais très bien que...

Il arrêta sa phrase brusquement et se figea devant la trouvaille de son acolyte. "Putain..." lâcha-t-il à voix basse, les yeux écarquillés. Andrea, un grand sourire aux lèvres, se tenait contre un char de combat M60 Patton datant d'il y a quelques années.

- Alors chef ? On arrête les pleurnicheries et on s'y met ?

- Attends une seconde. Déjà, tu sais comment on pilote cet engin toi ? Parce que moi c'est pas dans mes compétences.

- Bien sûr que je sais conduire un tank. Tu oublies à qui tu parles quand même, je sais tout faire.

Après quelques secondes d'hésitation et de réflexion, Vittorio accepta avec réticence l'idée de sa complice, et aida le jeune Kenny blessé à monter puis à s'installer aux côtés d'Andrea à l'intérieur du char d'assaut. Il leur envoya ensuite la mallette d'argent puis se figea au-dessus de la trappe et les fixa du regard.

- Andrea. Je sais que tu vas y arriver mais je compte sur toi pour sortir le petit de ce merdier et le ramener à la maison. Kenny, ménage toi au maximum et surveille bien cette mallette. On se retrouve plus tard.

A peine eut-il fini sa phrase qu'il ferma la trappe du char et qu'il sauta à terre. Il récupéra un fusil mitrailleur qui trainait sur le sol et quitta la pièce à pas rapides.

- Mais qu'est-ce qu'il fout ? s'époumona Kenneth.

- Kenny... Ne t'inquiètes pas pour lui, il va s'en sortir. Il faut qu'on y aille, répondit froidement la jeune femme, cachant son inquiétude.

Les coups de feux et les hurlements résonnaient dans tous les couloirs du fort d'El Presidio. Vito, lui, marchait à tâtons jusqu'au moment où il entendit des voix murmurer en espagnol dans une petite pièce. Il s'approcha discrètement de l'encadrement de la porte, mitrailleuse en avant, puis bondit d'un coup, s'apprêtant à arroser ses ennemis se tenant debout devant lui, mais il ne tira pas et baissa son arme. Les hommes présents dans la pièce n'étaient pas des soldats à la solde de Pablo Aguilar Fuentes, mais seulement une poignée de prisonniers qui étaient enfermés avec Kenneth et qui s'étaient retranchés dans cette petite pièce pour panser quelques blessures.

El salvador! hurlèrent ils tous en cœur en apercevant le mafieux.

Hola les gars ! Vous comprenez l'anglais ?

- Moi un petit peu señorrépondit un petit homme portant des lunettes rondes.

- Parfait. Tout le monde va bien ? Vous avez de quoi vous soigner ?

Si, nous sommes passés à l'infirmerie juste avant de venir nous cacher ici. On a réussi à éliminer une bonne partie des soldats du fort, mais il reste encore les plus tenaces.

- Bon. J'ai une question importante. Où est Pablo Fuentes ?

- J'ai entendu dire qu'il s'était retranché dans son bureau avec son homme de main, mais je ne vous conseille pas de vous aventurer par là-bas señor.

- Pourquoi ça ? Vous n'avez pas peur d'affronter des dizaines et des dizaines de soldats armés jusqu'au dents mais vous tremblez à l'idée d'en tuer deux de plus ?

- C'est pas ça gringolança un jeune homme occupé à se bander le bras. Les soldats c'est pas un problème, c'est juste des hommes comme nous, c'est facile. Fuentes et Rebollo c'est pas des hommes comme nous.

La Cité des AngesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant