La nuit resplendissait de ses milliers d'étoiles. Le ciel était d'une calme beauté, illuminant l'obscurité depuis le fin fond de la voie lactée. Cela faisait quelques heures que le soleil s'était couché. En ce mois à l'embrasure des jours printaniers, le froid commençait à s'en aller. La chaleur se faisait discrète, mais les cœurs les plus avisés avaient le don de la repérer même quand la neige continuait de tomber.
Il était très tard lorsque le jeune homme termina son entraînement. Tous les pensionnaires dormaient à poings fermés, et aucun bruit ne retentissait au milieu de ces longs couloirs faiblement éclairés.
Tout doucement, il ouvrit la porte de son dortoir. Il n'y avait pas de fenêtre ici, mais il lui semblait distinguer par delà les murs de pierre cet immense ciel étoilé. Douce mélancolie provoquée par ce semblant de vision, venant se mêler à sa fatigue visible sur ses traits, à son regard qui dans la nuit noire s'adoucissait.
Une heure propice à l'introspection en ce calme olympien, où les divinités faisaient tomber les parures, ces visages portés à même la scène dans cette pièce de théâtre que sa vie semblait être.
Une simple lueur illuminait les lieux de sa faible lumière. Celle-ci ressemblait à s'y méprendre à celle des astres qu'il croyait apercevoir. Féerique ambiance, douce et tendre, portée par un vent lointain, depuis le pays des rêves où la réalité s'oublie, et où la magie prend vie.
Un peu plus loin dans cette petite pièce, un souffle léger se mélangeait au silence de la nuit. Dormant paisiblement, son camarade de chambrée était là, les yeux clos, confortablement installé sous ses couvertures.
Le jeune garçon avait rejoint les bras de Morphée depuis de longues minutes maintenant. Un pays plus accueillant et moins dur que son quotidien, dureté pour laquelle il avait une grande part de responsabilités.
Il s'avança un peu plus en sa direction. Sur ses joues, quelques traces étaient toujours visibles, prouvant qu'il avait pleuré avant de dormir. Pourtant, son visage semblait paisible. De quel monde rêvait-il ? Quel univers venait-il de créer ?
Certains jours, comme celui-ci, il se demandait : la vie de son ami ne serait-elle pas plus belle s'il s'en allait ? S'il lui permettait de déployer ses ailes, au lieu de les lui couper au vol ?
Un étrange sentiment de remords commença à lui serrer le cœur. Il n'avait pas l'habitude de ressentir ce genre de choses. L'impact de ses actions et de son comportement sur les autres ne lui importait guère. Qu'importe de faire souffrir autrui, son âme vengeresse le demandait sans cesse. Pourtant, sous le regard étincelant des étoiles, il avait l'amère impression de culpabiliser. De s'en vouloir d'avoir consumé à petit feu le seul être qu'il avait réellement su apprécier.
La nuit continuait d'avancer, devenant si profonde qu'il se demandait presque si, un jour, le soleil pourrait de nouveau briller. Les ténèbres de son cœur étaient peut-être les plus dures à dissiper. Mais cette douce symphonie étoilée avait bien d'étranges pouvoirs qu'il ne pouvait expliquer.
Ces drôles d'impulsions, ces battement irréguliers pourtant si harmonieux qui le poussait à se laisser aller à ses propres émotions, à laisser parler cette part de lui qu'il gardait normalement sous silence.
Cet élan de tendresse qui ne lui ressemblait guère, la douceur insoupçonnée venant s'entremêler entre ses souvenirs et ses rêves, entre les mèches des cheveux bouclés qu'il était venu caresser.
Ses yeux bleus clairs étaient rivés sur lui, qui nageait dans un sommeil si profond qu'il ne pouvait être réveillé par ce léger contact. Alors, pendant quelques instants encore, le blond continua, veillant à son chevet comme s'il voulait protéger ses rêves.
Son souffle était paisible, et, dans ce ciel étoilé qui brillait tout autour de lui, un nouveau monde prenait vie. Cette magie que lui seul était capable de maîtriser, capable d'éclairer l'obscurité et de faire fondre, le temps d'un précieux instant, l'épaisse couche de glace qui retenait son cœur. Un souhait inaudible, depuis le fin fond de ses rêves si loin de sa réalité. Cette réalité qui semblait être un rêve tant la nuit était douce, tant le temps s'arrêtait, tant cette incantation se dessinait sur ses lèvres qui l'appelaient.
Un vœu scellé dans le songe d'un nuit étoilé, au contact d'un serment aux notes presque sucrées, au contact de son souffle chaud et calme qui au sien était venu se mêler. Des mots d'une tendresse infinie qui n'existaient que dans les contes de fées, des maux et des remords qu'il avait pas l'habitude d'écouter.
Un dernier contact, une dernière parole, sous les yeux des étoiles, sous leur lueur étincelante. Une ultime preuve d'amour derrière le masque de haine ; le souhait silencieux et partagé de rester jusqu'au bout du rêve à ses côtés.
VOUS LISEZ
My Beautiful You • 𝙗𝙡𝙪𝙚 𝙡𝙤𝙘𝙠
Proză scurtăUne nuit étoilée par delà l'horizon de son cœur, où la beauté ses yeux clos se fondait dans celle des cieux. © Fanfiction basée sur Blue Lock écrite et imaginée par Luna Moon. L'univers et les personnages appartiennent à Muneyuki Kaneshiro et Yusuke...