CHAPITRE IV

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Mardi matin, bureaux Peterson.

— On voyait rien à proprement parlé, elle a pris que son buste en photo. Mais on voyait clairement qu'elle était nue, et ça laissait bien suggérer ses seins quoi.

— ATTENDS. ATTENDS. ATTENDS. Je comprends rien là. Elle lui a envoyé une photo d'elle toute nue ?! Genre à poil ?! En tenue d'Eve ?! Genre... dénudée comme un ver ?!

Elle me dépite.

— Oui Isabella bravo, je te félicite, c'est ce que nue veut dire. Sans vêtements si tu préfères !

— Mais pour quoi faire en fait ? Elle disait quoi ? Qu'est-ce qu'elle voulait ?

C'est parti, l'interrogatoire commence.

— Du calme commissaire Lespi. Elle a rien écrit, elle a juste envoyé sa vieille photo là, et quand elle a vu qu'il ne l'avait pas regardé, elle a envoyé un message lui demandant s'il était trop occupé ce soir.

— Olà olà, ça sent pas bon du tout cette histoire. C'est qui cette connasse ?

Bon, elle s'emballe un peu là. Quoique.

— C'est une de nos amies, enfin si je peux toujours dire ça. Quand on était à l'université, on avait une petite bande de copains, je t'en avais déjà parlé. Et Marie en l'occurrence, c'est l'une des seules avec qui on a encore gardé contact aujourd'hui.

Assise sur son bureau, ses jambes balancent dans le vide. Une gourde de compote de pomme dans la bouche, elle me regarde et plisse les yeux, attendant patiemment la suite de l'histoire. Quelle enfant... À vrai dire, les deux nattes de chaque côté de son doux visage, ne la hissent pas au top de la maturité non plus.

— Mais tu sais, c'est la fille que j'étais partie chercher à la gare à sept heures du matin, quand les métros étaient tous en panne ! continué-je.

— AH MAIS ATTENDS ! STOP.

Elle marque un arrêt et lève son index vers le ciel. Ses yeux s'écarquillent.

En portant mon index devant ma bouche, je lui prie de bien vouloir arrêter de hurler. On est au bureau, et j'aimerais bien que William et Ben ne soient pas au courant de toute ma vie privée.

— La bande de potes genre... celle dans laquelle Alec avait déjà couché avec deux filles, il y a 3 ans ? chuchote-t-elle cette fois.

— Non en vérité, c'était il y 4 ans.

Comme si c'était utile de le préciser.

— Ah oui pardonne-moi, ça change tout ! Non mais c'est fou, c'est quoi ce bourbier ? Il en dit quoi Alec ?

— Bah, je lui en ai pas encore parlé... avoué-je, un peu honteuse.

Choquée, elle manque de s'étouffer avec sa compote. Son visage devient rouge, et des larmes apparaissent dans le vert de ses yeux.

— PARDON ?! reprend-t-elle, entre deux quintes de toux. Mais t'attends quoi meuf ?

Il faut vraiment qu'elle arrête de crier comme ça.

Et si demainOù les histoires vivent. Découvrez maintenant