II. Dark fondation

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Cela faisait deux jours qu'il n'était pas sorti. Deux jours où il était sur son lit à regarder la télé ou à lire. Il s'ennuyait, ne sortait juste pour aller chercher à manger et encore. Il voyait les photos que Zayn lui envoyait avec ses amis, ses sœurs et sa famille. Il l'enviait. Putain ouais il l'enviait vraiment. Et il lui répondait en faisant semblant de trouver tout ça génial, pour ne pas éveiller les soupçons.

Troisième jour. Aujourd'hui il a eu un appel de Zayn, totalement bourré au milieu de l'après-midi. Il lui disait que tout le monde allait bien, et qu'ils sont tous heureux. Il a retrouvé sa famille, et ses amis. Il lui a aussi raconté une histoire comme quoi il avait adopté une vache, parce que ouais, « ses taches étaient si bien proportionnées que je ne pouvais pas faire autrement. » Donc à ce qu'il avait compris il s'était fait engueuler par ses parents et il trouvait ça inadmissible. Les gens pouvaient avoir des chiens pour animaux de compagnie mais pas des vaches. Discrimination.

Quatrième jour. Ce matin Louis reçut un message son médecin traitant lui demandant de faire une prise de sang juste pour vérifier si tout allait bien. Apparemment c'est aussi pour la finale de Lacrosse, chaque joueur doit prouver qu'il est apte à jouer. Ça ne l'enchantait pas vraiment, il n'avait pas envie de sortir de sa chambre d'hôtel.



Cinquième jour. Aujourd'hui Louis sorti enfin de sa chambre pour aller à un hôpital près de là où il habitait pour faire sa prise de sang. Tout était déjà organisé, il avait juste à se présenter à l'accueil, attendre que ce soit son tour, faire la prise de sang et partir. Oui normalement ça devait se passer comme ça. Normalement.

Cela faisait maintenant 35 minutes qu'il attendait, et tout le monde sait que Mr Tomlinson et la patience ça fait deux. Il alla donc encore demander à la dame de l'accueil quand est-ce que c'était son tour. Cette dernière souffla et lui dit d'attendre deux minutes le temps qu'elle informe sa collègue d'une chose et qu'après c'était à son tour. Il acquiesça et s'appuya sur le comptoir. Il regardait autour de lui les gens parler, bouger, quelques-uns pleurait il ne savait pas pourquoi et n'avait sincèrement pas envie de le savoir. Il écouta la conversation de la dame à coté de lui qui téléphonait à sa fille lui indiquant qu'elle allait bien. Pour dire vrai il s'en foutait totalement alors il se tourna et écouta discuter la dame de l'accueil avec une l'infirmière. Elle lui expliquait qu'il fallait à tout prix administrer les soins au plus vite de la patiente en chambre 127.


« La dame de la chambre 127 ? Celle qui vient de sortir des soins intensifs ? »


« Oui, attend je consulte le dossier, c'est Johanna Darling. » Dit l'infirmière d'un ton neutre.

À ce moment le cœur de Louis eut un raté, sa vue se brouilla et ses pensées filaient dans tous les sens. Il était paralysé. Darling, Johanna Darling. Sa mère. Il n'arrivait plus à bouger, trop de choses se bousculaient dans sa tête, pourquoi sa mère était- elle a l'hôpital ? Soins intensifs signifient que c'est grave. Il est arrivé quelque chose de grave à sa mère.
Alors tout d'un coup Louis releva la tête et demanda à une infirmière qui passait où se trouvait la chambre 127.

Louis était devant la porte de la chambre, il ne savait pas quoi faire, il n'avait pas le droit de la voir. IL le lui interdisait. Mais sa mère était surement dans un état grave et IL ne doit surement pas être là alors il prit son courage à deux mains et ouvrit la porte de la chambre doucement.

Vision d'horreur. Une horrible vision d'horreur s'offrait désormais à lui. Sa mère était allongée les yeux fermés dans son lit d'hôpital. Elle avait des pansements sur tout le visage mais on pouvait apercevoir d'énormes bleus tout autour de l'œil. Elle avait la jambe dans le plâtre et de gros bandages sur les bras.

Louis ne pouvait assister à la vue de sa mère dans une telle situation. Il ne pouvait pas le supporter. Il commençait à déjanter.
Il se retourna et courait le plus vite possible afin de sortir de l'hôpital. Il ignorait les appels de la dame de l'accueil, les gens qui lui criaient qu'il était fou, les personnes qu'il bousculait. Il se foutait de tout.
Il courait comme si sa vie en dépendait jusqu'à son hôtel se situant à quelques kilomètres de là. Les larmes coulaient à une vitesse surnaturelle sur ses joues rouges. Il n'arrivait pas à penser correctement tellement ses pensées affluaient dans sa tête, se bousculant, se heurtant, s'entrechoquant. Il arriva dans sa chambre à bout de forces et se laissa tomber sur son lit. Il était tellement fatigué d'avoir couru aussi vite et surtout fatigué du choc émotionnel qu'il venait de subir qu'il s'endormit directement, comme un enfant après une dispute.





L'enfant était recroquevillé en boule au fond de son armoire, sa cachette ou plutôt son refuge. De là il entendait des mots ou des bribes de phrases









                          « NE FAIS PAS CA»,                     

                                                                               « LA DROGUE »,

                      « NOUS DÉTRUIRE »,

                          « ARGENT »,

                                                             « NOTRE FILS »,             « MAL »,

                           « DÉFOULOIR»,   

                   « FRAPPER »,

                                                                « ARRÊTE »,

                                                                                           « TA GUEULE ».











Il ne voulait plus rien entendre, plus les cris de fureur de son père, plus les gémissements de douleur de sa mère. Il se bouchait les oreilles le plus fort possible, jusqu'à se faire des marques rouges. Il ne voulait plus vivre ça. Dans ces moments il s'imaginait être ailleurs, dans la forêt par exemple. Il adorait les forêts. On pouvait jouer, courir, monter aux arbres, mais surtout se cacher.




Louis se réveilla en sursaut au milieu de la nuit, des pensées affluèrent de partout.

Comment s'était elle fait ça ?Est-ce-que c'est à cause de LUI qu'elle est là ?C'était la première fois ? Est-ce qu'IL va recommencer ?

Toute la nuit il pensa, pensa à son passé, à son enfance, à ce qu'il avait vécu, ce qu'il vit, ce qu'il vivra. Il pensa à sa famille, il n'avait plus aucun contact avec eux à cause de LUI.
Il pensa à son père, à sa mère. Sa mère, tout ça c'était pour elle. Il aime sa mère plus que sa propre vie, il fait tout pour elle, tout pour la protéger. Tous ces secrets c'est pour elle.
On nous a toujours dit de profiter de chaque instant, de ne regarder que le présent. On nous a toujours dit que la vie d'enfant était un paradis, que la vie d'adulte était plus difficile que celle d'un enfant, bourrée d'embuches, de problèmes, de difficultés à surmonter. On a toujours fait la comparaison avec le paradis et l'enfer. Mais on ne nous a jamais dit que ce n'était pas toujours vrai.

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⏰ Dernière mise à jour : Jun 29, 2015 ⏰

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The sun of the hell.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant