00. Ouverture.

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RUNE

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RUNE.



Vancouver ; Est ; Port Coquitlam
Colombie-Britannique, Canada.



Il y a une voix qui ne cesse jamais de parler à l'intérieur de mon crâne, et c'est la voix...

Il ne m'en faut pas beaucoup pour redescendre et oublier ce texte que je connais dorénavant par cœur.

C'est comme si la terre s'ouvrait à nouveau en entendant le cliquetis de plusieurs lourdes portes métalliques. Mes yeux explorent les longues façades grises. Ici, l'atmosphère a un côté automnal ; l'automne s'installe à l'intérieur reflétant l'extérieur. J'espère qu'à l'extérieur mes mains sauront se retenir, je n'ai jamais eu à enfoncer autant de têtes au sol dans un même lieu.

Mais c'est bien connu, on ne vit pas en prison, on survit et chacun doit se débrouiller tout seul. Gardiens contre détenus, détenus contre gardiens, détenus contre détenus, fabrication d'armes à partir d'objets ordinaires. Personne n'est en sécurité, même la nuit quand les cellules sont censées être fermées à double tour.

La prison est un endroit rude, et je ne veut pas banaliser les crimes qui conduisent des personnes ici, ni prétendre que tout le monde mérite une seconde chance. Il y a des êtres qui sont aujourd'hui ici pour des actes impardonnables, et bien entendu que eux doivent rester là. Malgré tout ça, il y a aussi des personnes avec qui j'ai partagé cet endroit et qui ne mérite pas d'y être car comme moi ils sont tous simplement des personnes innocentes est ont été incarcérés à tort.

Le sang dans mes veines a pourri, et même l'éclat de soleil que je vois à travers une fenêtre ne pourrait rien faire pour cela.

Ma tête baissée me permet d'avoir vue sur mon torse qui s'affaisse en même temps que j'expire.

Je devrais me sentir mieux, pourtant ce n'est pas le cas.

La prison abîme.

Sa mort m'a abîmé.

Mes pas qui suivent le garde sont comme mécaniques et robotiques. Je sais aussi que mon corps est tendu comme étant supporter par un nuage gris qui ne me quitte plus.

Arrivant hors de la partie principale de la prison, là où se trouvent les cellules sans vie et sans espoir, nous arrivons dans les sections où il y a plusieurs bureaux. Le garde en question que je suis depuis toute à l'heure m'indique une chaise, il a des papiers à récupérer que je dois signer.

Bordel, je déteste ce sentiment d'avoir l'oxygène comprimé dans ma poitrine, comme si j'apprenais à respirer à nouveau.

De manière nonchalante, je m'assois sur la chaise qu'il m'a indiquée, avant de balancer ma tête en arrière et de regarder le plafond pendant quelques secondes et de baisser la tête à nouveau pour regarder ce qui se passe devant moi. Des téléphones sonnent, personne ne se presse pour y répondre, l'imprimante s'active et crache beaucoup de papiers qu'un garde attend patiemment en se grattant la barbe. Il prend aussi le temps de prendre le crayon coincé derrière son oreille avant que son regard s'éternise sur un papier calé dans ses mains.

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