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Une fois la petite voiture de location trouvée, je m'installe au volant avec un frisson d'indépendance parcourant mon échine. Je prends un véhicule avec une boite manuelle, il est hors de question que je galère pendant des heures avec une boite automatique. Il me faut bien dix bonnes minutes pour m’habituer aux routes américaines et à leur code de la route, que j’avais pourtant pris soin d’étudier avant de partir afin d’éviter un accident. Jacksonville est une ville que je ne connais absolument pas. Même si je voyais à quoi ressemblait la Floride en général, jamais je n’aurais sélectionné cet endroit si nous n’avions pas fait de tirage au sort avec Camille. Un sentiment de liberté – d’être loin de tout présage funeste et des ombres du passé qui m’avaient poursuivie durant des mois – m’envahit.

Une fois l’adresse entrée dans le GPS, je prends le chemin direction l’hôtel où je résiderais temporairement. Il faut que je trouve une solution rapidement, car je ne pourrais pas séjourner indéfiniment dans un endroit si impersonnel et surtout l'hôtel que j’ai trouvé coûte assez cher… Dans mon top 1 de chose à faire, c'est de dénicher un appartement en location et dont le prix ne serait pas trop élevé.
Peut-être allais-je devoir me mettre en colocation, je ne suis pas une fan absolue de ce genre d'arrangements, cependant s’il le fallait je le ferais. Je baisse un peu la clim et descends ma fenêtre pour admirer la vue qui s’offre à moi.

Le contraste entre la France et cette partie des États-Unis m'apparaît dès les premières minutes sur la route. Les larges avenues, les structures imposantes des ponts et la décontraction palpable des autres automobilistes m'impressionnent. Le patron du bar où je vais travailler m’a autorisé à venir embaucher que le surlendemain de mon arrivée, pour me laisser le temps de m’adapter au décalage horaire et d’explorer un peu les environs. J’avais envoyé mon CV dans deux autres établissements : une librairie et un café-librairie tout simple et à l’ambiance cosy.
Les deux derniers établissements n’avaient pas donné suite et ce fut le bar qui me répondit vite et avec un salaire très intéressant. Après avoir passé un entretien, assez long via Skype, et plusieurs échanges de mails, Monsieur Jones m'a laissé ma chance et j'ai promis de passer au bar me présenter. 

Le soleil décline de plus en plus sur le paysage, et j’apprécie le vent sur mon visage qui permet de faire descendre la chaleur humide de Jacksonville. Je me gare devant l’hôtel, et ce dernier est plus charmant que je l’imaginais, avec ses palmiers élancés saluant chaleureusement les nouveaux arrivants. Une dame m’accueille assez froidement, et me tend ma clé. Elle a un fort accent, et j’ai besoin de plusieurs minutes pour bien m’habituer. Je lui demande poliment de répéter, et cette dernière lève les yeux au ciel d’agacement.

— Vous aurez accès au petit déjeuner de 7h00 à 10h30, si vous venez après, vous n’aurez rien inutile de nous le demander. Si vous souhaitez déjeuner ou dîner ici, merci de nous prévenir la veille.

— Pas de soucis. Merci madame, lui réponds-je avec un grand sourire. 

La chambre est un peu plus petite que ce que les photos du site internet laissaient présager, mais elle n'est pas sans charme. Elle dispose de tout le nécessaire pour se laver et le lit semble moelleux et confortable, me donnant envie de m'y effondrer. Cependant, une bonne douche et des vêtements plus adaptés aux températures extérieures s'imposent. Je relève mes longs cheveux noirs et ondulés en un chignon rapide et simple. Une fois prête, je décide de sortir prendre l'air et de découvrir un peu les environs.

Jacksonville s'étend devant moi, ses rues animées, son front de mer que je peux deviner non loin. Je ne veux pas m’imposer d’horaire ou quoi, je marche sans but, laissant ma curiosité me guider. Mon ventre commence à crier famine, et c’est alors que je le vis : un petit restaurant. Ses lumières tamisées lui confèrent une ambiance cosy et chaleureuse. Poussée par une pulsion inattendue, je franchis la porte et m'installe à une table. Je suis accueillie par le serveur, un grand homme à la peau mate et aux yeux marrons pétillants. Il m'aborde avec un large sourire et me tend le menu. Je le parcours rapidement des yeux avant de commander un burger maison avec des frites.

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⏰ Dernière mise à jour : Mar 22 ⏰

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Seconde chance [EN COURS]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant