Chapitre 2

8 1 0
                                    


Je me réveillai en sursaut. Maudit réveil ! Je me levai malgré moi. Je descendis déjeuner et trouvai mon frère.

« Mais c'est mon petit Chewbacca préféré ! me lança Izaak, Ta tête au réveil est toujours aussi drôle !

-Chut, je dors éveillée, grognai-je, passe-moi la confiture et tais-toi. »

Il me tira la langue avec un sourire en coin.

« Comment ça s'est passé hier, au fait ? Tu t'es fait des amis ? me questionna-t-il

-Oui ! » Et je lui racontai tout : Railey, les racistes du bus, Saëlia, le porte-clés. Au moment du bus, il grimaça. J'omis de lui dire que Saëlia avait des yeux à mourir.

« Je suis désolé que vous ayez à subir ce genre de cons. S'ils recommencent, mets ton téléphone sur audio, me conseilla­-t-il, on pourra aller voir la police, si ton amie est d'accord.

-Merci, Iza.

-Allez, me dit-il en se levant, file t'habiller maintenant, on va être en retard ! »

Je me regardai dans le miroir. Blonde, cheveux au carré, ondulés et indomptables le matin. De grands yeux bleus et une cicatrice à la bouche. La cicatrice ... Elle est là depuis que « ÇA » est arrivé. Mais je me fous assez de mon apparence. Ma vie a été assez simple jusqu'alors. Une famille, un chat, des livres. Pas vraiment d'amis. J'ai toujours eu un décalage avec les gens de mon âge. Mes parents travaillent dans des associations humanitaires. Ils voient des gens qui souffrent des actes humains, du réchauffement climatique, et de la misère. Pourquoi ces idées ne dépassent pas les murs de chez moi ? Pourquoi ? Pourquoi au collège tout le monde s'en fout ? Ils ferment tous les yeux. Voilà pourquoi je n'arrivai pas à m'intégrer. Mes yeux étaient grands ouverts. Alors, tout le collège, j'ai fui. Fui dans les livres. J'avais espoir qu'au lycée, le décalage disparaisse. Visiblement, avec Railey, aucun décalage. Mon frère me tira de mes pensées. Il fallait y aller. Je descendis en dévalant les escaliers et attrapai le porte-clés Stitch au passage.

L'air était plus frais qu'hier. On se dirigeait vers l'arrêt de bus quand j'aperçus Saëlia du coin de l'œil. Je dis à mon frère que je le rejoindrai dans cinq minutes, qu'il avance sans moi.

« Saëlia ! Attends ! criai-je, en courant pour le rejoindre.

Les joues rosies par l'effort, je lui tendis le porte-clés. Je levai les yeux, guettant une réaction.

-Ah ! Merci, je croyais l'avoir perdu.

Il le prit et nos doigts s'effleurèrent au passage. Nos regards se croisèrent. Mon Dieu ! Que ses yeux étaient beaux !

-Vraiment merci, Maëlle. J'y tiens à ce porte-clés,souffla-il, avec un sourire, demande moi ce que tu veux.

-Tant que ça ! M'étonnai-je, mais au fond, je voyais que trop bien ce qu'il voulait dire.

-Un simple objet peut devenir une bouée à laquelle s'accrocher, quand tout change, expliqua-il d'une voix lugubre.

Je me demandai ce qui avait changé dans sa vie pour tenir à ce point à ce porte-clés.

-Bon, si tu insistes, offre moi un verre à la cafète du lycée un de ces jours, lui proposai-je.

-Ça marche ! Il retrouva son sourire et nous continuâmes vers l'arrêt de bus.

Je le surpris à m'observer. Mais je ne pouvais pas lui reprocher, j'avais fait la même chose, hier.

-Tu avais remarqué que Madame Davis, veut ne nous faire travailler que sur des chansons ? lui-demandai-je

Montre moi tes cicatricesWhere stories live. Discover now