BROKEN (Premier brouillon, en pause)

9 - Surprise !

– Tu penses qu'elle dort ou qu'elle fait la morte ?

- Ferme-la idiot ! Si elle ne se réveille pas d'ici trente secondes, je te jure que je lui balance ton verre d'eau à la gueule !

– Tu pourrais être gentil, c'est la première fille que je vois en sous-vêtements dans ton lit ! Bordel, qu'est-ce qui t'arrive mon pote ?

La discussion entre les vieux amis me réveille doucement.

Mais soudain, je me rappelle où et surtout comment je me suis endormie.

Merde...

J'ouvre les yeux d'un coup sec et leur crie de fermer les leurs. Ils sursautent et hurlent de rire en se couvrant les yeux.

Je me lève du lit de Caelan et me précipite vers ma robe que j'ai jetée au sol hier soir. Je l'enfile sans tarder et recoiffe ma tignasse brune.

- Vous pouvez ouvrir les yeux bandes d'idiots !

– Beaucoup mieux, ma belle ! me lance Dallas, je lève les yeux au ciel et récupère mes affaires au sol.

– Et pour préciser, je ne me suis pas endormie en sous-vêtements ! C'est un short et une brassière de sport.

Les joues de Dallas s'empourprent quand il comprend que j'ai entendu ce qu'il a dit à Caelan quelques instants plus tôt. Il tente de cacher son visage en amenant son verre d'eau à ses lèvres.

– Bon, je dois y aller. dis-je en attrapant mon arme à feu.

Je m'apprête à la ranger dans mon holster mais voir Dallas paniquer me fait mourir de rire. Ses yeux s'écarquillent et il s'écarte de mon chemin en couinant comme une fillette.

– T'inquiète pas, mon pote, il n'est pas chargé ! dis-je en appuyant sur la détente pour le lui prouver.

Il pousse un petit cri ce qui nous fait tous les deux ricaner, Caelan et moi, je le dévisage et il me dévisage en retour. Pendant un instant, j'ai presque oublié que je le détestais !

– Je passe dire adieu à quelqu'un et puis je rentre au château. dis-je.

Caelan sait exactement de qui je parle et ça n'a pas l'air de lui plaire.

Il se redresse et se place dans mon chemin.

C'est bon, je me souviens pourquoi je le déteste maintenant.

– Tu as déjà eu dix minutes pour tout lui dire, hier, mais les coups de feu et l'état dans lequel tu étais à la fin m'ont convaincu que ces dix minutes seraient les dernières de votre relation !

Il n'a pas tout à fait tord mais, ça, jamais je ne le dirai tout haut !

– Tu ne peux pas m'empêcher de revoir mon beau-père, Caelan ! dis-je en le contournant.

– Je ne serais pas là pour vous ramasser à la petite cuillère cette fois-ci, princesse.

Il essaye de me rappeler que je joue un rôle très important dans cette société et que je ne peux pas tout laisser tomber. 

Je le déteste. 

Je déteste qu'un simple avis puisse me faire douter. Surtout son avis à lui ! 

Jamais personne ne décidera à nouveau de ce que je dois faire de ma vie. Plus personne ne me gardera enfermée. Plus personne ne lèvera la main sur moi.