Cléo

38 1 2
                                    

Les hommes me font peur. Ils te traitent mal, te frappent, t'insultent, te font espérer pour au final te laisser tomber et après ils viennent s'excuser alors qu'ils t'ont brisé. Ils te la mettent tous à l'envers. Le pire dans tout ça c'est qu'on subit, on ne ressort jamais la même après le passage d'un homme dans notre vie. Et c'est mon cas, surtout après le passage de mon père...

MON PASSÉ

Depuis petite j'ai toujours été "la fille à papa", il était gentil avec moi à cette époque. Mais je ne savais pas, ni ma mère, ma sœur, qui il était vraiment. Mon frère lui, n'a pas voulu ouvrir les yeux sur la situation. Il a vécu lui aussi es traumatismes, mais il a préféré faire comme si de rien était.

Mon père n'était pas souvent à la maison car il travaillait beaucoup, alors tout se passait bien à la maison, on était heureux. Mais un jour, il eu un accident de scooter en allant au travail, j'avais 12 ans. Il s'était cassé l'épaule alors il est resté à la maison durant des années. On était seul, seul avec lui à la maison.

Tout a dégénéré du jour au lendemain, il a commencé à être méchant physiquement avec mon frère, mais cela ne durera pas car c'était l'aîné, le seul garçon, alors il eu droit à des excuses rapidement.

Ensuite c'était au tour de ma sœur, celle qui a le plus endurée. Elle est si forte et je l'admire pour avoir su se reconstruire après ça (même si nous n'oublierons jamais ce qu'il nous a fait). C'était dispute sur dispute. Personne ne discutait pour résoudre les problèmes, car dès qu'il était dans la pièce, après avoir bu et fumé, c'était dangereux. Il n'était plus le même, je ne le reconnaissais plus. Il était fou et on avait tous peur. Ma sœur subissait, c'est bien pour cela qu'actuellement je suis la seule à savoir certaines choses de son passé.

Les cris résonnaient dans l'appartement. Personne ne voulait aller manger, car on savait tous ce qui nous attendait une fois franchis la porte du salon.

Un jour, ce fut la goûte de trop pour ma sœur. Ma mère lui dit de s'en aller et d'aller habiter avec son copain de l'époque. Qu'est ce que j'aurais aimé partir avec elle ce jour là, j'ai cru qu'elle m'abandonnait, mais en grandissant j'ai compris qu'elle n'a pas eu le choix.

Mon frère partit quelques temps après, même si au debut il ne voulait pas car il ne voulait pas nous laisser seules avec mon père. J'étais maintenant seule face au monstre qui me hantait depuis déjà quelques mois maintenant.

J'étais souvent malade à cette époque, j'étais en 6ème. Le problème c'était que je me retrouvais seule avec mon géniteur, chez moi. Quand le repas du midi arrivait, je savais ce que j'allais subir. Il venait de boire et de fumer, je m'asseyais sur ma chaise, il me servait à manger et il s'asseyait à son tour. Et ça commençait.

-Tu ne vas jamais réussir dans la vie si tu continues à être tout le temps absente, tu es une bonne à rien. Regarde ton frère et ta sœur, eux ils ont réussi mais toi tu ne réussiras jamais. TU ES UNE FEIGNANTE.

-D'accord.

Je ne réagissais plus, j'étais vide, je voulais juste être heureuse moi. J'aurais voulu avoir un père aimant.

- Ne me regarde pas comme ça, baisse les yeux ! Tu n'as toujours pas compris qu'ils étaient mieux que toi ? POURQUOI TU NE REAGIS PAS QUAND JE TE PARLE ?

Il leva la main sur moi, encore, mais je ne devais pas parler. De toute façon j'étais vide de l'intérieur.

-Si tu en parles à ta mère tu es morte, EST-CE QUE C'EST CLAIR ?

Je ne pouvais que acquiescer, j'avais peur, j'étais tétanisée. Le pire je pense, c'est quand je voulais lui dire, quand il était sobre, toutes les choses qu'il a fait qui m'ont fait du mal, mais qu'il niait. Il me disait qu'il n'avait jamais fais ça, qu'il ne s'en rappelait plus. Je n'ai donc jamais eu d'excuses, ni de discussions à cœur ouvert. Ça finissait toujours en cri et en dispute. Alors je me suis toujours tu.

Sparks Of Faith: Crossed Path of Love and ReligionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant