01|𝙻𝙸𝙱𝚁𝙴... 𝙾𝚄 𝙿𝙰𝚂

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𝐀𝐌𝐁𝐈𝐀𝐍𝐂𝐄 : 𝐓𝐖𝐎 𝐅𝐄𝐄𝐓 - 𝐋𝐎𝐒𝐓 𝐓𝐇𝐄 𝐆𝐀𝐌𝐄

🕸️





𝗖𝗢𝗟𝗘



Un...

Deux...

Trois...

Quatres...

Cinq.

Cinq p'tites secondes et je perds complètement le contrôle. L'impact du dos de William contre le mur résonne dans un bruit sinistre dans le silence de la salle de visite. Mes mains se crispent autour du col de sa chemise, la colère déforme chacun des traits de mon visage, mes mâchoires serrées, mes yeux injectés de rage. Mon cœur bat à tout rompre, pulsant dans ma poitrine, l'adrénaline inondant mes veines, me rendant presque aveugle à tout sauf à cette rage qui bouillonne en moi.

William, lui, ne montre aucune peur. Au contraire, un sourire amusé s'étire sur ses lèvres, il trouve la situation divertissante. Ses yeux pétillent d'un éclat moqueur, défiant ma colère. Pourtant, l'impact de la violence lui arrache quelques grimaces, trahissant une douleur qu'il tente de dissimuler. Ses muscles se tendent légèrement, mais il garde une posture décontractée, presque provocante. Même au cœur de cette brutalite il joue ses cartes en sa faveur, prêt à se moquer de moi. Il savoure le moment, jouant avec la ligne entre la douleur et le plaisir.

— T'as été bien niqué comme une salope, Reyes.

Le regard moqueur du quinquagénaire me donne envie de l'étrangler avec les menottes qui retiennent mes poignets prisonniers mais je reste immobile. Je sais que je suis piégé, et ce vieux sait exactement comment me toucher là où ça fait mal.

Sans douceur, je le lâche, et ses pieds retrouvent le sol avec un bruit sourd. William Flynn, malgré ses années, a une carrure imposante. Ses muscles sont encore bien dessinés, trahissant un passé où il devait se battre pour se faire respecter. Mais là, face à moi, je le domine complètement, et malgré sa stature, il ne représente qu'une frêle silhouette. Cette image me donne envie de lui faire payer son arrogance, de lui rappeler que c'est moi qui tiens les rênes ici.

Je pourrais le faire plier, le réduire à néant si je le voulais. Mais il a un plan en tête, et je le sais. Il tente de retourner la situation. Il sait que la force brute ne suffira pas, alors il sort son atout, le seul qui peut vraiment me toucher : mon petit frère. Son sourire satisfait, un mélange de défi et de menace ne présage rien de bon. Il pense avoir déjà gagné. 

— Combien il te doit ?

Un sourire s'étire sur le visage du vieux, révélant des dents blanches comme la porcelaine, mais ce sourire cache quelque chose de bien plus sombre. Chaque geste qu'il fait a une élégance naturelle, renforcée par son costume trois pièces parfaitement ajusté. William, avec son goût pour les belles choses, ne se rend pas compte qu'il est en réalité un agent de la déchéance. Quand il touche ces objets admirables, une ombre semble les envelopper, comme si la beauté perdait son éclat sous le poids de son désir. Derrière son apparence séduisante se cache un danger sournois. Les objets qui l'entourent, bien que magnifiques, portent une marque de malheur, comme si chaque pièce de sa collection était une âme piégée, condamnée à se faner lentement, tout comme ceux qui l'entoure.

C'est un homme dont le luxe n'est qu'un masque cachant une noirceur dévorante, prête à engloutir tout ce qui l'entoure.

Il se met à admirer ses ongles d'un air désinvolte, lissant les bords impeccables avec une attention presque maniaque, prolongeant ainsi le suspense.

SHAMELESS  Où les histoires vivent. Découvrez maintenant