La jalousie.
C'était le mot. Depuis qu'elle avait été témoin de la scène entre son adjoint et « catwoman », elle ressentait des choses désagréables et elle avait du mal à se contenir.
Elle avait beau être avec Antoine, se sentir bien avec lui, elle était jalouse et elle refusait à peine à se l'avouer.
Sauf qu'il fallait quand même continuer à travailler avec Pascal. Son adjoint. Son capitaine. Et dans sa tête, c'était la merde. Tout l'agaçait. La situation. Sarah. Pascal. Elle-même.Elle se leva et prit la route pour le commissariat, comme tous les matins. Elle avait sa tête des mauvais jours, ça n'allait pas être une bonne journée. Elle allait tenter de se contenir et de rester professionnelle. A son arrivée, elle salua donc ses collègues, de manière charmante, ne laissant à aucun moment laisser poindre ses sentiments négatifs. Puis Pascal arriva. C'était un peu plus compliqué. Le saluer sans qu'il ne se rende compte de rien, comme si de rien n'était.
- Bonjour commissaire
- Bonjour Pascal. C'était un peu froid comme accueil, mais ça passait. Pas si mal que ça se dit-elle.
La matinée était calme, pas de meurtre, pas de drame, juste de la paperasse. Au moins, elle allait limiter les contacts avec Pascal, ce serait sans doute plus simple.
Chacun dans leur bureau, elle ne pouvait s'empêcher de lui jeter des coups d'œil régulièrement. Elle le vit pianoter sur son portable, il souriait. Il était à tomber son sourire, mais il n'était pas pour elle. Il n'était plus pour elle. Elle était avec Antoine, elle était bien avec lui. Pourquoi ça l'agaçait autant ? Quand elle les avait vu s'embrasser la première fois, ça l'avait chamboulée, sans doute un peu par fierté aussi. Elle se souvenait de toutes les tentatives de Pascal. Il ne lâchera jamais.. Tu parles. Il avait fini par se lasser, il lui avait déjà dit que c'était fini les dragouillages il y a quelques années, elle ne pouvait pas faire l'innocente.- Allez on se concentre se dit-elle à elle-même. Elle replongea dans ses dossiers.
Pascal de son côté ne savait plus trop comment gérer Florence. Elle lui semblait distante, en permanence sur la défensive, limite agacée. Il répondait à Sarah sur son téléphone, il l'aimait bien cette jeune femme. Intelligente, sexy, intéressante, passionnée. Ils s'étaient rencontrés dans un bar et contre toute attente, ils s'étaient revus. Au départ en amis, et puis de manière plus intime. Il était bien avec elle. Et pourtant... Il repensa à la première fois qu'il avait vu Florence avec son Antoine. Elle voulait être seule. Tu parles... Ca l'avait bien emmerdé, agacé même. Pourtant il avait l'air bien le Antoine, plutôt sympa. Quelque chose avait été abîmé entre eux, et ça semblait achever de se déchirer. Elle lui manquait. Leur relation, leur complicité, leur confiance à toute épreuve. Ca lui manquait. Il sentait que ça leur échappait pour de bon et ca ne lui plaisait pas. Mais il ne savait plus comment faire. Il jeta un œil vers Florence, elle semblait hyper concentrée sur ses dossiers.
Il fallait qu'ils se parlent, d'une manière ou d'une autre. Il fallait qu'ils se parlent avant d'atteindre un point de non retour.La fin de journée arriva et Pascal décida de se bouger. Il toqua au bureau de Florence qui leva les yeux de ses dossiers.
- Oui Pascal ?
- Commissaire, je suis désolé, je .. est-ce que je peux vous parler ?
- Oui bien sûr c'est à quel sujet ?
Il s'assit face à son bureau et planta son regard dans le sien. Il ne savait plus ce qu'il y voyait. Mais ce n'était plus le regard rieur qu'elle avait avant à son égard.
- Voilà je me demandais... Ca va vous sembler étrange, mais je m'inquiète... Est-ce que ça va ?
- Bah oui ça va bien, merci. Et vous ?