Chapitre 2. La balade pimentée.

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Séla.

Ce matin, je me réveille les yeux collés dus au maquillage que je n'ai pas retiré en rentrant du club. En temps normal, quand je rentre à la maison j'ai ma petite routine. Je retire ma perruque, en passant mes mains dans les cheveux pour retirer cette sensation de gêne au niveau de mon cuir chevelu. Ensuite, je retire mes escarpins, pour pouvoir finir dans la salle de bain, là où je retire toute trace de Trixe.

Mais hier, j'ai terminé plus tard, j'ai dû mettre fin prématurément au contrat d'essai du DJ. Et heureusement que les jumeaux étaient là, car ça ne s'est pas passé comme prévu.

Alors quand je sens la main de mon copain sur moi, je me dis que pour le retirer, ça va être pratiquement impossible. Je ne sais pas à quelle heure il s'est endormi. S'il a essayé de veiller pour m'attendre, s'il a fait une soirée avec ses amis ou s'il s'est couché tôt. Mais au vu de son ronflement, j'opterais plutôt pour le fait qu'il ait fait soirée et qu'il a bu plus que de raison.

Délicatement, j'attrape son index ainsi que son majeur et je soulève l'entièreté de sa main. Je l'entends ronchonner, du coup, j'y vais plus doucement. À ce rythme-là, je vais en avoir pour la journée. Enfin sorti de ses bras, j'avance sur la pointe des pieds vers ma salle de bain pour constater l'étendue des dégâts. C'est bien ce qu'il me semblait. Je ressemble clairement à un panda. J'attrape le nécessaire, et je commence le démaquillage. Ce n'est qu'une fois fini, que je sens les mains encore chaudes de Lyx sur la peau de mon ventre. Je le regarde au travers du miroir, et son sourire vient me donner le mien.

— Comment vas-tu petit ange? Me demande Lyx avec la voix enrouée.

— Bien mieux que la cuite que tu as dû prendre hier.

Ses lèvres viennent se poser sur la peau de mon cou, venant ainsi me donner un frisson de plaisir.

— Et toi alors ? Combien, pour que tu n'aies pas pu te démaquiller ? Scrutant la moindre émotion qui pourrait lui sauter aux yeux.

— Aucun, figure-toi. J'ai su rester sage.

Je me tourne enfin pour pouvoir accrocher mes mains derrière sa nuque. Avec Lyx tout est facile, peut-être même trop. Nous sommes un couple libre. Nous avons le droit de faire ce que nous voulons. Du moment qu'on se protège et que nous ne ramenons personne à la maison. Pour une meilleure entente, nous ne donnons jamais notre identité, tout doit se faire dans mon club. Il le sait depuis le début.

C'est d'ailleurs comme ça que je l'ai rencontré. Je ne voulais pas vraiment me poser dans une relation, mais il a su être convaincant. Il avait les arguments qui m'ont fait changer d'avis. J'ai donc accepté, et me voilà maintenant, depuis trois ans avec lui. Il a persévéré pendant un an. Un an ou je ne voulais rien de sérieux.

Seulement du sexe, à l'état pur. C'était charnel, passionnel, intense. Mais maintenant qu'on vit sous le même toit, nous avons perdu cette petite étincelle qui s'allume seulement quand nous sommes dans mon club. Ce qui est bien trop rare.

J'ai l'impression qu'il pense qu'au lit, seulement Trixe peut le faire fantasmer. Ça en devient lassant et frustrant. J'ai besoin de plus de piment. Je suis Séla, mais au lit j'ai besoin de quelque chose d'explosif. La banalité ne fait pas partie de mon excitation. Je veux ressentir les choses intensément. Je veux que tous mes sens soient décuplés.

Que la sensation prend possession de mon corps. Qu'elle m'envahit comme une drogue, qui viendrait me consumer jusqu'à la dernière passerelle de mon corps. Cette passion qui peut rendre folle une personne, au point d'en réclamer encore et encore sans jamais avoir la sensation d'un trop-plein. Je vis dans l'excès du plaisir consenti. Car à ce moment-là, le partage est essentiel. J'ai bien trop souffert dans ce viol pour n'être qu'une égoïste.

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⏰ Dernière mise à jour : Apr 15 ⏰

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