CHAPITRE VIII

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ASTREA

New York, Etats-Unis
7 Octobre 2023

«Welcome to the madmen, Beautiful.»

Le froid de l'automne commence à s'installer petit à petit. J'ai dû ranger robes et vêtements d'été pour laisser la place aux pulls et aux jeans. 

L'automne est une saison que j'apprécie beaucoup. Elle est calme, apaisante et je dirais même triste. On voit les feuilles perdre leur éclat. Elles ternissent jusqu'à devenir brune. Elles sèchent, tombent et se perdent dans la foule. Un peu comme moi. 

Toute ma vie, d'aussi loin que je peux me souvenir, c'est-à-dire 7 ans, on m'a toujours comparé à une étoile. Il y avait les personnes comme Everly et Malia, ou même quelques-uns de mes professeurs de collège, qui étaient persuadés que je brillerai et excellerai dans tout ce que j'entreprendrai. D'autres pensaient que je finirais par perdre de mon éclat et me perdre dans le fin fond de la galaxie. 

Au final, les étoiles et les feuilles ne sont pas si différentes. 

— On y va.

Je soupire et lève la tête de mon dessin entamé la veille. Je m'étais réfugiée dans un parc près du lycée juste après avoir finis les cours, puisque mon dernier a été annulé, en attendant que mes nounous viennent me chercher. Je n'ai pas eu le temps de faire un trait de crayon que le bouffon de service s'était déjà ramené et se tenait devant moi, l'expression fermée et impassible.

— Tu n'as pas envie de prendre l'air un petit peu ? Tu m'étonnes que tu sois aussi désagréable si l'air que tu respires n'est que celui de ton palace et celui de ton casque. 

Il ne prend pas la peine de répondre mais contre toute attente, il s'assoit à côté de moi sur le banc, le regard perdu sur l'horizon. Quelle mouche l'a piqué ? 

Quoique, je m'en fiche.

Je reporte mon attention sur ma feuille grisée par mon crayon de papier et continue à dessiner, me perdant dans mes pensées.

— Tu dessines ?

— Non, je prépare un roulé au chocolat.

Il me lance un regard ennuyé avant d'attraper mon carnet de dessin.

— Mais rends-le moi !

— Il paraît que le carnet de dessin d'un artiste est en réalité son journal intime. 

Je soupire et lève les yeux au ciel. Je me penche pour rattraper ce qui m'appartient mais grâce à son long bras, il me rend la tâche impossible. J'abandonne et croise les bras, feignant de bouder comme une petite fille de cinq ans.

— Je ne savais pas que tu dessinais.

Sa voix est plus douce que d'habitude. C'est étrange et... frustrant. 

— Tu ne sais pas tout de moi. À vrai dire, tu ne sais rien du tout. 

— Oh crois-moi, j'en sais bien plus que tu ne le penses. 

— Peu importe. 

Il jette un œil à mon dessin et semble l'observer attentivement. Même si je ne devrais pas m'en préoccuper, j'aimerais tout de même savoir ce qu'il en pense.

— C'est très... chaotique.

— C'est ce que j'aime dessiner. 

Il hoche la tête et tourne mon dessin dans plusieurs sens. Est-ce qu'il dessine aussi ? 

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