CHAPITRE XI

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TW : mort détaillée.
P

renez soin de vous !


ASTREA

New York, Etats-Unis
16 octobre 2023


«This is what happens to traitors»

Je crois que ça fait maintenant deux jours que nous sommes enfermés dans cette pièce. Deux jours que Naël refuse à nouveau de m'adresser la parole depuis que j'ai voulu en savoir plus sur sa famille. Deux jours que j'attends désespérément que quelqu'un passe la porte en nous annonçant qu'il vient nous libérer. Deux jours que Thomas passe une fois de temps en temps pour m'amener de l'insuline. Deux jours que je me noie dans mes souvenirs.

« — Laissez-moi sortir, je vous en supplie !

— T'aimes pas être enfermée ? Pauvre petite.

Leurs rires me glacent le sang alors que je frappais encore et encore sur la porte en bois. Je commençais à suffoquer. J'ai toujours été claustrophobe. Et ils le savent très bien.

— S'il vous plaît !

— Ca t'apprendras à pas nous écouter ! On t'avait dit de ne pas attirer l'attention de cette nouvelle famille !

— Je ne l'ai pas fait exprès. Vous devez me croire, je n'ai rien fait.

— Demain, tu refuseras la demande d'adoption, c'est clair ?

Mes pleurs s'intensifient mais j'acquiesce tout de même. La porte s'ouvre soudainement et je manque de tomber. Mais il me rattrape à temps et m'empoigne la gorge.

— Je ferais en sorte que tu ne brilles jamais, petite étoile.»

Ce flashback de l'orphelinat me revient en boucle dès que j'ai le malheur de fermer les yeux. Il ne fait que me hanter. Il hante mes nuits, mes journées, mon passé, mes peurs, mes angoisses.. tout mon être est hanté par le simple souvenir de tout ce qu'il m'a fait endurer.

Tout ce stress et cette angoisse est très mauvais pour moi et je le ressens très rapidement. Ma soif et ma faim sont excessives. Je le ressens, même après le dernier passage de Thomas avec de la nourriture. Je suis également très fatiguée et très faible physiquement. Et tous ces symptômes ne mènent qu'à une seule conclusion : je suis en train de faire une crise d'hyperglycémie. Et c'est à ce moment que je réalise que Thomas n'était pas venu depuis ce matin. Je n'ai pas eu d'insuline depuis plus de douze heures, minimum, et je suis affreusement stressée. Ce mélange est tout, sauf positif pour ma santé.

Je tente de me relever pour aller voir à la porte. Peut-être que si je l'appelle, il arrivera.

— Tu fous quoi, gamine ?

Le son de sa voix me fait l'effet d'une douche froide.

— J'ai... J'ai besoin d'insuline...

— Et tu crois que crier son nom le fera venir plus vite ?

Je baisse la tête et déglutis mais dès que mes yeux se ferment, je perds l'équilibre et me rattrape de justesse à la porte blindée.

— Attends... T'en as besoin à quel point ?

Je commence à respirer de plus en plus vite tandis que mes jambes se mirent à trembler et ma vision commence à devenir floue.

— Astréa, tu en as besoin à quel point ?

ASTREAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant