Harper

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15h00 Hollywood Hills

Dakota

- J'AI FAILLI CREVER ET TU ME DIS QUE TOUT VA BIEN, T'ES MALADE !?

Depuis que nous sommes rentrés, Lewis n'a pas fermé l'œil, trop occupé à se lamenter sur son agression.

— Lewis, je t'ai déjà dit que j'allais la retrouver et la tuer.

— MAIS ELLE M'A TIRÉ DESSUS, DAKOTA !

En même temps, beaucoup de personnes en veulent à Lewis depuis qu'il a pris l'argent du cartel Soon. Lewis s'est placé dans une situation difficile par lui-même ; auparavant, nous vivions paisiblement loin de ces problèmes. Désormais, nous sommes contraints de nous méfier même de nos propres relations.

— Lewis, tant que je serai là, personne ne pourra toucher à ton visage de gosse, m'exaspérai-je.

— Je ne sais pas si je suis plus en sécurité avec toi que dans les mains D'UNE PSYCHOPATHE QUI VEUT MA MORT.

Je ris pendant que Lewis insulte ma lignée familiale. En réalité, Lewis est le frère que je n'ai jamais eu. Il se pourrait que j'en aie un, mais je l'ignore... Ma famille biologique m'est inconnue. J'ai été adopté par les parents de Lewis à l'âge de cinq ans, sans aucun souvenir d'avant cet événement.

Lorsque le père de Lewis est mort, Lewis a dû prendre la relève alors qu'il n'avait que huit ans. Il n'a jamais souhaité devenir chef de gang, mais les King sont régis par des règles strictes. C'est regrettable pour April qu'elle ne puisse pas être chef, car le gang n'autorise pas les femmes à ce poste. Elles peuvent travailler dans le gang, mais pas le diriger. Pour ma part, en tant que Decker et non King, je n'ai aucun droit, bien que Lewis m'accorde certains privilèges.

La sonnette me tira de mes pensées et j'ouvris la porte. Sa sœur arborait un sourire éclatant, me serrant dans ses bras avec chaleur, tandis que sa mère m'accueillait avec un sourire chaleureux, en contraste avec la réserve habituelle de June. April, elle, rayonnait de bonheur, ce qui élargit mon sourire.

— Nous avons entendu parler des événements d'hier, j'espère que tu n'es pas trop traumatisé ? plaisanta April en s'installant dans le canapé.

— Non, je ne suis pas traumatisé.

Il n'avait pas fini sa phrase que je toussotai, provoquant un éclat de rire général.

— Plus sérieusement, nous devons parler de quelque chose, Lewis. Le gang va bien, mais il y a un manque de gardes pour sa défense. Actuellement, le gang est vulnérable et tu prends des risques inutiles, ce qui empire les choses, affirma June.

Je m'appuyai contre le comptoir de la cuisine, absorbant chaque information émanant de la mère de Lewis.

— Mais tu es conscient que personne n'aura le courage de défier le cartel, ils craignent tous trop Dakota, répliqua-t-il en souriant, bien que je ne pus m'empêcher de le contredire :

— C'est possible, mais je ne suis jamais au gang. Il te faut vraiment du personnel, Lewis. Pourquoi ne pas demander à la mafia italienne ? Ils sont nos alliés, non ? Ou alors au réseau des Dickson ?

— Il est prudent de se méfier des réseaux, Dakota. Ils ne sont pas entièrement dignes de confiance. Nous devons rester vigilants et observer chaque mouvement autour de nous, répondit-elle.

— Et puis, les Dickson dirigent deux gangs, dont un est inconnu de tous, donc franchement, ce n'est vraiment pas la meilleure idée, ajouta April après sa mère.

J'acquiesçai et croisai le regard de Lewis, plongé dans ses pensées. À quoi pouvait-il bien penser ?

— Et si nous engagions un mercenaire ? Il pourrait assurer notre protection, et Dakota pourrait collaborer avec le gang pour nouer des liens avec la mafia italienne.

— Ce n'est pas une idée à écarter, mais si le mercenaire décide de ne pas te protéger et finit par te tuer ? Dakota ne pourra rien faire, fit remarquer sa mère.

— Maman, je porterai une arme sur moi, je sais comment l'utiliser. Dakota me l'a appris, tu te rappelles ? Il se tourna vers moi et je me remémorai ce moment.

« - TU VA ME BUTTER, LEWIS ! hurla sa sœur qui passait devant le balcon.

— Je sais, c'est pour ça que je te vise, couillonne !

Je fis un croche-pied à Lewis, qui tomba au sol. En tombant, il pressa la détente et atteignit la pomme située à quelques mètres de là.

— Tu vois quand tu veux ?

— MAIS C'EST PAS JUSTE, TU M'AS POUSSÉ !?!

Son ton de voix me désespérait, et je lui arrachai l'arme des mains, ce qui le fit tressaillir. »

— D'accord, je contacterai les services dès que tu m'auras donné ton accord, ptit con.

— Et moi, j'appelle un mercenaire pour t'exploser la tête, April.

Leurs voix me ramenaient à la réalité ; j'adorais me remémorer nos souvenirs d'enfance, c'était amusant. On était déjà trois cons à l'époque, et je ne changerais ça pour rien au monde.

17h00 Hollywood Hills

Dakota

> De blondinet 

April m'a dit de te dire d'ouvrir à la jeune femme si elle arrive ; c'est une mercenaire et elle sera accompagnée de deux hommes. Je rentre bientôt.

 > A blondinnet 

 Si elle me bute ou autre je te baise Lewis.

Juste à cet instant, quelqu'un frappa à la porte. Je saisis mon arme sur le comptoir et la glissai dans ma ceinture.

Bah quoi ? Par précaution, c'est tout.

Je demeurai calme et ouvris la porte à une jeune femme blonde aux yeux marron. Les traits de son visage m'étaient étrangement familiers, mais sans m'y attarder, je lui adressai un sourire qu'elle ne me rendit pas. J'entamai alors la conversation.

- Vous êtes la mercenaire ?

- Oui, je m'appelle... elle marqua un temps de pause et reprit, Je m'appelle Harper.

- Enchanté Harper, moi c'est Dakota Decker, protecteur de Lewis King, le chef du réseau King. Entrez, je vous prie.

Elle se retourna brièvement, enlaça ses compagnons et leur donna un bout de papier, avant de s'élancer dans la maison pour l'explorer.

- Je vais rester seule ici avec Lewis ?

Sa question me fit lever un sourcil et je lui répondis :

- Oui ? Enfin, tu devras peut-être l'amener au cartel de temps en temps, mais oui, tu passeras la majeure partie de ton temps ici.

- Mais c'est immense ! s'exclama-t-elle. Comment je vais faire pour ne pas me perdre ?

- Je peux te faire visiter si tu veux. Lewis arrivera dans quelques minutes avec sa meilleure amie.

Elle sourit et hocha la tête, alors je débutai la visite par le salon, suivie de la cuisine, du balcon, puis de la chambre de Lewis qui comprenait une salle de bains attenante. En ouvrant la porte de sa chambre, je dévoilai un lit double, une salle de bains, et une grande baie vitrée donnant sur la piscine à débordement dans le jardin. Elle se tourna vers moi, les yeux pétillants de joie.

- C'est magnifique, merci beaucoup !

Je ne pus réprimer un sourire et je fermai doucement la porte, la laissant seule pour explorer sa nouvelle chambre.

Will you knowOù les histoires vivent. Découvrez maintenant