La douleur est de trop, et la noirceur de la pièce, me plongeant dans des ténèbres sans fin, où le temps lui-même est inexistant, c'est effarant.
Je viens de recevoir encore la visite d'un « client », plus cruel que ce gars chauve encore, mais ce dernier agissait sous le coup d'une colère sans précédent. Ma manche de chemise est déchiré par sa faute à ce nouvel acheteur, j'en pleure encore.
Qui sera t'il le prochain ?! Combien de temps je serais encore ici ?! Jusqu'à ma mort... ?
Sincèrement, comment je pourrais survivre sur la durée avec de tel blessures ? J'en ai maintenant non seulement sur ma jambe, mais aussi sur mon haut de corps, qui doit être sans doute couvert de bleus, voire peut-être de lésions ; et maintenant sur mes bras !
Les larmes n'arrêtent pas de couler, non seulement aux dégâts causés sur ma personne, et d'avoir été le témoin d'une scène sombre, est ce que ma mère sait que j'ai disparu ? Est-ce qu'elle peut se contrôler émotionnellement sur le fait que son second fils ait disparu sans laisser de traces ? Ou bien, pleure t'elle ?..
La porte s'ouvrit, je me fis encore éblouir par la lumière qui s'active ; cette fois-ci, ce n'est pas encore un « acheteur », mais, une dame, avec un masque, ainsi qu'une assiette dans sa main et...comme une carafe.
-Ton repas, disait-elle d'un ton froid.
Je ne répondis point, bercé par mes sentiments et de ce qu'avait dit l'homme d'affaire ,mais la regarde d'une manière méfiante.
-Tu me regardes comme si j'allais faire quelque chose, petit objet, mais crois-moi, je pourrais être la pire des raclures en ce moment si j'avais « payé », me disait-elle avec mépris.
Elle jette le plateau, mais pose la carafe, faisant que la nourriture s'envole dans les airs un instant, avant de retomber dans plusieurs endroits ou l'assiette se casse. Un morceau de céramique manquant même de se projeter sur moi.
-Oh, et, bonne appétit, finissait-elle de dire avant de repartir et que la porte se referme, mais cette fois-ci, la lumière restant allumée.
En regardant bien, le « repas » me semble quelque peu pauvre, mais est-ce que c'est mangeable ? Vais-je être empoisonné par ces trucs ?
Prenons le risque malgré tout...je suis bien amoché, il faut que mon corps puisse récupérer et panser.. Mais...l'assiette est brisé, et tout est par terre, sur ce sol froid, de pierre.
En regardant précisément la salle maintenant avec la lumière, tout est triste, c'est vide ; juste ma personne et cette chaîne dans le mur, ainsi que quelques gouttes de sang sur la terre.
Pour profiter de cet éclat avant tout ,je préfère constater les blessures sur mon corps ; Mes bras possèdent des bleus, les mains toujours menottés et je sens toujours à l'intérieur de ma gorge ce goût ferreux de sang recraché.
C'est là où ce qui est caché par mes vêtements m'inquiète ; suis-je vraiment autant blessé que ce que ton mental aurait imaginé dans le noir avec ce désespoir grandissant ? C'est ce qui m'effraie le plus; voir l'étendue des dégâts à mon corps, alors que cette lumière est là pour « m'éclairer ».
Prenant une inspiration difficile, je décide de déboutonner ma chemise au maximum, je ne pourrais pas l'enlever, c'est certains, mais au moins tirer un peu.
Une fois cela fait, l'horreur des dégâts ; des ecchymoses de partout, tout en comprenant que cette difficulté de respirer aussi vient d'un choc vers le thorax. Le pire, c'est en regardant sur les mains, au niveau des poignées ; les menottes laissent des traces dessus. Tout me semble atroce à regarder, non seulement mon entravement est réel, mais ma vraie prison sera la douleur.
Si tout cela persiste, mon corps sera beaucoup trop blessé pour pouvoir bouger, et si par une once de miracle je pourrais encore bouger, le faible fil qui retient ma mobilité sera cassé, une bonne fois pour toute.
Je serais alors sans doute jeté, voire même mort ! Ce...C'est...Je désespère....Rien ne me sauvera.
-. - - - . -. ...
Après ce déjeuner, où bien même ce dîner pauvre tout en désespérant sévèrement de mon sort, la lumière s'éteignit une quatrième fois. Sincèrement... le compteur électrique s'amuse aussi à être sadique ?
D'autant plus que cette fois-ci, il y a toujours des morceaux d'assiettes dans la pièce, s'il me prends l'envie d'essayer de marcher, une coupure et je vais être encore plus infirme.
Par contre...j'ai vraiment envie d'aller au toilette... Me dîtes pas que cette pièce va être aussi ma « zone d'hygiène », s'en serait impropre.
Mais qu'en est-il de l'heure ? Tout ce noir est bien beau à voir, mais combien de temps suis-je ici ? Quel temps fait-il ? Ma mère va bien ?
Ma vision est restreinte, mais pourtant, j'essaie de me recroqueviller, non sans douleur, afin d'essayer de se sentir en sécurité. Rien n'y fait ; c'est un peu comme si un néant s'était installé autour de moi, toutes mes questions ne seront résolus, alors qu'elles s'enchaînent dans ma pensée.
Et aussi, pourquoi cette personne inconsciente s'est retrouvé dans les mains des Augmentés ? Qui est cet homme d'affaire ainsi que ses complices ? Pourra t'on les arrêter ? Ou bien, c'est impossible ? Surtout, qui sont-ils ?
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- Ah ah, monsieur...choix..
-Parfait, voici...somme...bien m'amuser.
La porte se rouvrit une fois de plus, ce même homme d'affaire avec un autre « client » qui vient asseoir sa colère primaire.
-Eh bien, sujet, quel porcherie ! C'est comme ça que l'on t'a appris à manger ? Disait d'une manière moqueur l'homme fin.
Je soupire un coup, désespéré de ce qui allait encore se passer sur mon corps.
-Il est bien, le gamin, il l'a ferme, parfait. disait l'homme d'une façon suspecte.
Je relève la tête en entendant sa voix, à lui, là, cette personne, comprenant qu'un sort pire allait m'être réservé.
-Bien entendu, monsieur, mais avant même que vous vous amusiez avec cet objet, il faut nettoyer. Disait le premier, toujours autant indifférent.
J'ai des sueurs froides tout à coup et tremble même à l'idée de ce qui pourrait se passer, faîtes que ce n'est pas ce que je crois, faîtes que ce n'est pas ce que je crois...
La porte se rouvre, des drones avec des balais s'occupent de nettoyer la zone, tandis qu'un me surveille.
- Ne bouge pas, sujet, il pourrait te donner un coup de balai en punition, comme tes parents ferait avec un martinet. Disait le finaud en rigolant, ses mains dans ses poches de pantalon.
Je me révulse, ce sentiment d'effroi est pire que la torture physique et suis complètement paralysé, alors que le robot et les deux autres me regardent indifféremment .
Aussitôt les balayeurs partis avec l'autre qui surveille, le vendeur s'approche de moi, s'agenouillant même, posant son coude sur sa cuisse, posant son visage sur sa paume de main et plaçant même sa main sur mon épaule, qui me fait déjà mal.
-Tu es une très belle source de profit, dommage que l'on soit tous éphémère dans la vie. Disait-il d'un ton calme.
Je tremble comme une feuille, alors que lui semble si serein à faire me faire souffrir, je ne veux pas être docile, mais, ils me terrifient tous ! Tous les clients venus, ce vendeur si froid et même cette femme ! Tous me donnent aucun espoir à sortir...
Ma respiration était déjà ardu, mais là, s'en devient plus difficile en étant épouvanté . Ce dernier rigole même de façon froide par rapport à ce qui va m'arriver, puis se relève et repart sans rien dire à ma personne.
-Bonne séance de défouloir, je dois m'occuper de certaines choses. Rétorqua t'il à l'homme venu.
-Merci~
La porte se referme...plus aucun échappatoire...J'arrive à peine bouger avec cette prison de douleur, mais aussi avec cette peur folle...Vais-je survivre à ce cruel endroit...S'il vous plaît...Un signe...
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Projet Redorim
Science FictionDans ce monde dystopique au gouvernement moyennement laxiste et aux diverses factions organiques , des factions se battent entre elles afin d'obtenir les primes de l'État, mais au conséquence néfaste sur la société elle-même... Abus, disparition, r...