J'ai été assassinée

Chapitre 1.

Le soleil matinal filtrait à travers les voilages, dessinant des motifs lumineux sur le parquet de la chambre. Eleanor se réveilla doucement, bercée par la douce chaleur qui enveloppait la pièce.

« Coucou toi » murmura-t-il, essayant de doucement rompre le silence qui régnait dans la pièce. Il s'amusait avec une mèche de cheveux entre ses doigts, jouant distraitement avec, tout en la regardant d'un air pensif.

Elle n'avait pas besoin d'ouvrir les yeux pour reconnaitre son odeur. C'était celle qui l'habitait depuis maintenant plus de 8 ans. Celle qu'elle aimait retrouver chaque matin, et sur laquelle elle aimait s'éteindre chaque nuit. Elle aimait appeler son parfum, l'odeur de la maison à la maison. Un surnom qu'il s'était vu attribué au début de leur relation. Sa maison, son réconfort.

À ses cotés, sur le rebord du lit, son mari était assis, un sourire tendre aux lèvres. Son geste était empreint d'une affection familière. Une danse quotidienne entre eux, qui ne manquait jamais de réchauffer son coeur.

Elle s'étira lentement en ouvrant doucement les yeux afin de les habituer à la lumière, un sourire se dessinant sur son visage à la vue de son époux.

« Bonjour toi » répondit-elle, sa voix encore voilée par le sommeil. Il y avait une simplicité dans ces moments, un bonheur innocent et pur qui n'avait pas besoin de mots pour être exprimé.

Il déposa un léger baiser sur son front, un geste devenu rituel au fil des années, mais qui conservait toute sa douceur. « Quand es-tu rentré ? Je te croyais absent jusqu'à lundi » demanda-t-elle en se redressant lentement sur le lit.

- Nous avons signé le contrat plus vite que prévu, alors j'ai eu le droit de prendre congé. Je chamboule ton programme ? Dit-il avec humour et une moue boudeuse.

- Non, du tout. Je voulais te préparer un bon diner, mais j'imagine que ça tombe à l'eau.

- On pourra faire se faire ça une autre fois. J'ai pensé que nous pourrions aller pique-niquer aujourd'hui. Qu'en dis-tu ? proposa-t-il, l'enthousiasme dansant dans ses yeux.

Tandis qu'il se levait pour ouvrir grand les fenêtres, laissant entrer l'air frais et les sons de la ville qui s'éveillait, Nori s'immergea un moment dans la tranquillité de leur bonheur partagé. La vie leur avait offert son lot d'épreuves, mais dans le havre de leur amour, chaque jour effaçait les douleurs et promettait le bonheur. Elle regardait son époux avec une affection particulière.

Dernièrement, à chaque fois qu'elle posait les yeux sur lui, elle se remémorait leur rencontre, les fragments de leur histoire. Une de ces rencontres dignes d'un scénario de film, ou qu'on raconte à ses petits-enfants, leurs yeux pétillants d'admiration, aspirant à vivre une telle histoire. Elle-même aurait du mal à y croire si elle n'était pas le personnage principal de ce roman à deux cœurs. Simon avait réapparu dans sa vie en 2016, alors qu'ils s'étaient rencontrés lors de leurs études à l'Université de Genève en 2009. Elle étudiait les langues, lui était en relations internationales.

Bien qu'ils n'aient jamais réellement échangé, ils faisaient partie du même groupe d'amis. Ainsi, lorsque tous se retrouvaient, un sourire complice pouvait s'échanger. Après l'obtention de son master, elle avait décidé de prendre une année sabbatique, qui finalement s'était prolongée pendant cinq ans. Alors qu'elle patientait à l'aéroport de Suvarnabhumi en Thaïlande, attendant son vol pour Paris, elle l'avait aperçu. Assis, plongé dans la lecture d'un roman, au milieu de ce vaste hall. Elle s'était approchée de lui, incertaine s'il se souviendrait d'elle. Il leva les yeux vers elle lorsqu'il entendit son prénom prononcé à plus de 9'700 kilomètres de chez lui. Une fois la conversation entamée, les mots ne s'arrêtaient plus, emportant avec eux toute notion de temps et d'espace. Depuis ce fameux jour à l'autre bout du monde, ils ne s'étaient plus quittés. L'année suivante, ils se fiançaient. Deux ans plus tard, une fois tout organisé, ils échangeaient leurs vœux dans la demeure familiale de Simon, entourés de leurs proches.