J'ai été assassinée

Chapitre 3

Simon avait soigneusement préparé le coffre pour leur journée en extérieur, plaçant le panier de pique-nique rempli des délices choisis avec attention pour Eleonor, et une nappe douce pour leur confort. À côté, quelques bricoles pour parer à toute éventualité – de simples accessoires pour leur journée. Après avoir vérifié que tout était en place, il se dirigea vers Eleonor avec son sourire charmeur habituel, ouvrant la porte côté passager pour elle avec cette galanterie qui le caractérisait tant.

— Après vous, Madame Hofmann, proposa Simon, son regard empli d'une admiration sans bornes, laissant entrevoir une flamme qui ne s'était jamais éteinte au fil des années.

— Merci, Monsieur Hofmann, répondit-elle avec un sourire qui illuminait son visage, un sourire qui témoignait de l'amour profond et inébranlable qu'elle lui portait, un écho parfait à la passion qu'il exprimait par son regard.

Alors que le ronronnement du moteur de leur Bentley Continental se mêlait à l'air frais du matin, Eleonor ajusta sa ceinture de sécurité et se plongea dans la sélection de playlists, à la recherche de la bande-son parfaite pour leur escapade. Son choix se porta sur une mélodie douce, la célèbre « Clair de Lune » de Debussy, qui emplit l'habitacle d'une atmosphère à la fois mélancolique et apaisante. Aux premières notes de piano, elle se laissa aller contre le dossier du siège, laissant échapper un soupir de contentement. Avec une mouvement gracieux, elle retira ses mocassins, croisant ses jambes sur le coté pour adopter une posture plus confortable.

Le paysage défilant au-delà des fenêtres semblait tiré d'une carte postale, avec les rives du lac de Genève brillant sous un soleil naissant. Les eaux scintillantes sous les rayons du soleil matinal, les montagnes lointaines se découpant contre le ciel clair, tout contribuait à créer une toile vivante qui captivait son regard. Eleonor se laissa emporter par la beauté du paysage, réalisant, avec un sentiment proche de l'émerveillement enfantin, qu'elle ne se lasserait jamais de cette vue. Chaque détail du panorama, depuis le scintillement des vagues jusqu'aux voiliers au loin, semblait s'animer sous l'effet de la musique, créant une expérience presque cinématographique.

La beauté du décor, accentuée par les accords de Debussy, renforçait l'impression pour Eleonor d'être une spectatrice privilégiée d'une scène d'une tranquillité exceptionnelle. C'était dans ces moments, suspendus entre le rêve et la réalité, que Eleonor se sentait le plus connectée au monde qui l'entourait, une sensation de plénitude l'envahissant, comme si, dans le silence partagé avec Simon, tout était possible.

Alors que le flot de ses pensées se faisait de plus en plus diffus, bercée par la douceur de « Clair de Lune » et le paysage féérique qui défilait, Eleonor se laissa glisser dans un sommeil léger, le cœur encore plus et l'esprit flottant au gré de la musique. La transition était subtile, les images de sa réalité se fondant doucement dans les premières scènes d'un rêve qui semblait au début prolonger la tranquillité du moment.

***

— Rebe! T'abuses, je croyais qu'on s'était mise d'accord pour que tu ne quittes pas le groupe, surtout pas pour un mec qu'on connaît à peine! S'insurgea Sabrina, une pointe d'inquiétude teintant sa voix habituellement joyeuse. À ses côtés, Eleonor partageait son sentiment, l'expression tendue, un mélange de frustration et de préoccupation dansant dans ses yeux.

— Désolée, je pensais juste qu'il était sympa... Et puis, je n'étais pas si loin, tenta de se justifier Rebecca, son sourire espiègle peinant à masquer une once de culpabilité.

Les pavés des ruelles animées d'Espagne résonnaient sous leurs pas, la vie nocturne battant son plein autour d'elles. Le groupe, composé d'Eleonor, Sabrina, Lisa, et Marion, s'était aventuré loin de l'université de Genève pour une échappée belle sous le soleil ibérique. C'était une pause bien méritée, une bouffée d'air frais au milieu d'une année académique exigeante.