02. Premier jour

525 27 52
                                    

Lénaya


Bip, bip, bip...

La sonnerie incessante du réveil de mon téléphone m'oblige à me lever pour l'éteindre. Sur le lit d'à côté, Adri vient elle aussi de se réveiller.

- Olá.

Elle se tourne vers moi avant de me répondre avec sa voix ensommeillée :

- Coucou meuf, ça va ?

- Oui, j'ai trop bien dormi. Je suis prête pour cette journée. On s'habille et on y va ?

- Tu ne veux pas dormir encore un peu ?

Je sais que si je lui réponds "oui", on va passer la journée dans nos lits.

- Non, on n'est pas venue ici pour dormir.

Je n'ai le droit qu'à un murmure pour réponse, mais je n'abandonne pas et sors de mon lit. Je tire les rideaux, laissant entrer la lumière du jour.

- Ferme ça, tu es folle ma parole, ronchonne ma meilleure amie en tirant sa couette sur son visage.

- Allez Adriii, on se lève !

Elle marmonne des paroles incompréhensibles, je crois qu'elle se demande pourquoi elle est venue avec moi.

Je relève sa couette avant de m'allonger de tout mon long sur son petit corps, mais ça ne suffit toujours pas à la réveiller alors je commence à chanter.

- Adriiiii, c'est l'heure de se leverrrrrrrr.

- Lé, tu chantes super-faux, arrête. Pense à mes petites oreilles qui souffrent.

- Adr...

Je n'ai pas le temps de finir qu'un oreiller arrive dans ma tête.

- CHUTT, je me lève, c'est bon, me répond-elle en rigolant.

Elle sort de son lit avant de me lancer un jean bleu clair accompagné d'un top simple blanc.

Ma meilleure amie et moi avons deux styles vestimentaires opposés. J'ai tendance à mettre des vêtements amples tandis qu'elle en met des courts.

Je m'habille, avant de me plaquer mes longs cheveux bouclés en un chignon haut, avec un effet coiffé-décoiffé et je finis par laisser quelques mèches pendre.

Je sors de la salle de bain dix minutes plus tard, et je rejoins Adri devant la porte de la chambre. Elle est habillée d'un jean, qu'elle a associé avec un bustier noir, je ne peux m'empêcher de la complimenter. Ses cheveux noirs tombent en cascade sur ses épaules, les lunettes de soleil posées sur ses yeux lui apportent un côté garce qui lui va à merveille.

J'attrape mon petit sac à main blanc que j'avais posé sur la table de chevet avant de rattraper Adriana devant les portes de l'ascenseur.

- On doit passer chercher la voiture de location au garage, me rappelle-t-elle.

Je hoche la tête en appuyant sur le bouton pour fermer les portes de l'ascenseur. La descente se fait rapidement pendant que je commande un taxi sur mon téléphone.

Je suis tellement contente de revenir dans ce pays qui m'a vu naître et grandir pendant douze ans. J'habitais à Cuiabà, une ville dans le sud-ouest du Brésil, proche de la frontière bolivienne avec mes parents et mes deux frères. On est partis de jour au lendemain, sans dire au revoir à ma famille maternelle, dans la précipitation.

- Lénaya ?

Je tourne la tête vers ma meilleure amie, elle ne m'appelle jamais par mon prénom entier, car elle sait que je le déteste.

SILENCIOOù les histoires vivent. Découvrez maintenant