Chapitre 8

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Plusieurs jours sont passés depuis que nous avons laissé la France derrière nous sans une once de regret, Grisha nous a mis au courant des dernières nouvelles concernant la petite Irina, je prendrais donc la première piste qui nous ramène au pays alors que Yliria ira fouiller du côté de la deuxième en Arabie Saoudite. Comme en France, la neige est aussi bien présente à Moscou, j’ai remarqué des gamins jouer dans celle-ci et des bonhommes de neige s’entasser le long de certaines rues.
Une fois de retour à la datcha et après avoir déposé nos affaires, nous sommes allés voir Ivan pour un débrief complet dans la salle de contrôle, nous nous mettons en place en attendant l'arrivée de mon grand-père. Dès que nous sommes tous réunis, nous pouvons démarrer.
—Comme vous le savez, j’ai réussi à craquer les dossiers cryptés, commence Ivan. J’ai découvert que ce cher Simon et sa bande ont tout un réseau bien ficelé dans le monde. Ils sont en relation avec plusieurs personnalités, allant d’un chef de pays en guerre aux sénateurs. Mais ce qui nous intéresse ici ce sont eux, nous montre-t-il en mettant deux photos sur le grand écran.
—Mais c’est Alyosha Pétrov, gronde desdushka.
Alyosha Pétrov, ce mec doit avoir l’âge de mon démon préféré, dans les trente-cinq ans, mais il est sadique, sournois, mon grand-père n’a aucune confiance en lui et ne fait par conséquent jamais affaire avec ce chien. Il a sollicité un nombre incalculable de fois ma main à dedushka, sans me demander d’abord (ouais monsieur se croit au siècle dernier encore), donc même si ça ne plaît pas à mon Incube je vais devoir y aller, alors que je n’en ai pas envie.
—Le deuxième est Said DalKadim, un "cheikh" si on peut dire, d’après la rumeur il aurait tué son cousin pour prendre sa place sur le trône de Kanahar, poursuit notre geek. Mais pas seulement, il aurait depuis sa prise de pouvoir forcé, construit un harem ou il y aurait de tout. Des enfants en bas âge en passant par les plus belles des femmes pouvant aller jusqu’à quarante ans. Il a trente-deux ans et comme vous pouvez l'imaginer c’est un sadique. Un collectionneur j’ai envie de dire.
—Donc ce bronzé fait des affaires avec la bande du mudak ? questionne Grisha. Je comprends pourquoi tu l’as mis en tête de liste probable. Du coup qui va où ?
—Je me rends à Saint-Pétersbourg, je me ferai une joie de lui faire cracher les réponses que je veux, annoncé-je.
—Pourquoi tant de hargne? me demande mon homme. Non pas que je m’en plaigne.
—Alyosha m’a réclamé il y a quelques années la main de Yéléna, chose qu’elle et moi avons refusée, précise mon grand-père. Je n’ai jamais apprécié cet homme, trop sournois et pas fidèle pour un sou. Mais ce mec est plus rusé, il trouve toujours quelque chose qui pourrait lui permettre un rapprochement avec elle.
J’aperçois Grisha serrer les poings jusqu'à ce que ses jointures en deviennent blanches, je pose l’une de mes mains par-dessus en dessinant des cercles pour l’apaiser. Il n’a franchement aucun souci à se faire, je n’ai jamais aimé Pétrov, ce n’est pas maintenant que ça va arriver. Je l’ai déjà vu à l’oeuvre, ce mec n’a aucune morale, il prend les femmes pour des boniches en plus de les traiter comme de la merde, et ça, avec moi impossible. Il se calme lentement, je le vois respirer à fond avant d’expirer doucement.
Nous passons une bonne heure à tout peaufiner, après la réunion nous rejoignons tous nos chambres, je me dirige vers celle de Lev avant d’aller me coucher parce que j’ai appris que mon grand-père avait signé une autorisation pour une sortie au musée historique et architectural de Kolomenskoïe ici à Moscou. Je l’aide à préparer ses affaires en lui filant aussi de l’argent pour qu’il puisse manger et se prendre des souvenirs s’il le souhaite. Je lui fais un énorme câlin et le laisse se glisser dans les draps car lui comme moi allons nous lever de bonne heure.
Revenue dans ma piaule, j’ai le plaisir d’y découvrir mon ténébreux amant, nous nous sourions et d’un seul homme on se jette sur l’autre. Un ballet de baisers se joue entre nous, nos vêtements finissent au sol et nous nous retrouvons nus dans mon lit, lui au-dessus de moi.
—Je ne pourrais pas attendre plus longtemps dorogoy, il faut que je sois en toi, s’exclame-t-il. Promis je me rattraperais mais là je vais te prendre vite, fort et profondément.
Je gémis et comme il l’a dit, comparé aux dernières fois, il ne cherche pas les préliminaires, on n’en a pas besoin de toute façon. Je suis déjà trempée alors que sa bouche vient à la rencontre de mon sexe, il se redresse rapidement et appuie sa longue verge bien dure contre mon entrée. Je geins de plaisir tandis qu’il commence un va et viens langoureux une fois à l’intérieur de moi. Il grogne et augmente la cadence, il ne me fait pas l’amour, là il me baise avec force, ses bourses claquent contre mes fesses sans jamais ralentir. Je ne gémis même plus à ce stade, je hurle de passion et de frénésie, je sens monter en moi un orgasme dévastateur, puissant, profond.
—Je… Je viens, merde con… Continue, crié-je en le griffant dans le dos.
—Merde, moi aussi, gronde-t-il.
Peu après nous jouissons de concert, cet orgasme est si fulgurant que nous en sommes épuisés et repus. Par l’enfer, je n’ai jamais joui aussi puissamment de ma vie
—Bon sang. Je n’ai jamais autant pris mon pied.
—Pareil, j’ai hâte de recommencer, articule-t-il en essayant de retrouver son souffle et en souriant.
Je rigole doucement alors qu’il me prend dans ses bras, je pose ma tête sur son pectoral gauche et m’endors sous les battements frénétiques de son cœur. Décembre étant déjà bien entamé, les aéroports sont presque tous fermés à cause des intempéries, sauf pour nous, nous avons mis en place un système dans notre aérodrome pour pouvoir décoller lorsque cela est nécessaire. Vive le sel et les pistes autochauffantes !
Le lendemain, je suis dans l’un des jets de l’organisation direction Saint-Pétersbourg, j’aime cette ville, moins que Moscou, mais les édifices sont tout aussi magnifiques et historiques pour la plupart. Je dois rencontrer Alyosha dans une boîte de nuit qui lui appartient dans la soirée. Bien sûr me connaissant maintenant, vous vous doutez bien que je ne prendrais pas les portes de service, niet, j’ai prévu de passer par le toit, plus discret. Sur place, il ne me reste qu’une heure pour aller à ce putain de rendez-vous, je regarde encore les plans du bâtiment que Ivan m’a envoyé sur mon téléphone. Elle comporte quatre étages, pour différents styles de musique je pense , il y a plusieurs caméras de vidéosurveillance dispersées un peu partout et notamment vers l’entrée. D’où l’idée d’emprunter le toit pour m’introduire vu qu’il n’y en a aucune dans cette zone. Je ne veux pas me faire avoir par ce fou, je n’ai pas besoin de ça, vraiment pas.
La porte qui mène à l’intérieur possède une serrure banale que je peux forcer facilement. Un escalier me fait face, j’entreprends de descendre les marches dans un silence total, restant cachée dans les ombres pour passer inaperçue. J’arrive rapidement à l’étage où se trouve le bureau de Pétrov, j’actionne la clenche et la porte s’ouvre devant moi, j’entre sur mes gardes.
—Je savais que ce vieux Dimitrov m’enverrait son meilleur chien de garde, annonce Alyosha amère mais avec un sourire en coin.
Ok, merci pour moi toujours plaisant de se faire traiter de clebs !
—Vous vous attendiez à qui Pétrov ? demandé-je sarcastiquement.
—À une créature sublime qui m’a foudroyée d’un coup d'œil. Et qui à pris mon coeur en otage, énonce-t-il théâtralement.
Et en plus il se fout littéralement de ma gueule ce connard de mes deux. Je soupire d’exaspération mais reprends vite mon sérieux.
—Vous savez pourquoi je suis là, n'est-ce pas ?
—Niet, j’avoue que je l’ignore totalement ma chère Morana, s’exclame-t-il en se levant de son fauteuil. Eclairez-moi, je vous prie.
Ses manières me filent la gerbe. Tout est faux chez lui, il se donne des airs d’aristocrates alors qu’il n’a rien à voir avec eux. Il s’approche du bar en me tournant le dos, ce geste  me prouve qu’il n’a pas peur de moi.
—Simon Vidal, l’informé-je sobrement.
—Un lointain associé, pourquoi ? demande-t-il en se servant un verre de vodka.
—Je ne vous pensez pas dans la traite humaine Pétrov, vous et vos manières de parfait gentleman laisse à penser tout le contraire.
Il hausse simplement les épaules, pas vexé pour un rouble par ce que je viens de dire.
—Je cherche des informations sur l’endroit où est retenue Irina Gourkine, petite fille de six ans, blonde, yeux bleus. Nous savons de source sûre qu’elle a été vendue par sa suka de mère.
—Et vous voulez savoir si c’est à moi que cette femme l’a vendue. Ai-je raison ou tort ?
Je ne réponds pas et le fixe dans les yeux, lui ne voit pas les miens mais ce n’est pas un souci. Nous demeurons ainsi pendant au moins cinq minutes, c’est à celui qui baisse le regard le premier qui perd, le problème c’est que je suis forte à ce jeu-là. Ce que je n’avais pas prévu par contre c’est les quatre gorilles qui sont entrés en force dans le bureau en me pointant avec des AK-47. Ce chien sourit de toutes ses dents, fier de son putain de coup. Je n’ai rien vu venir et pourtant je suis restée à l'affût de la moindre chose, du plus subtil des mouvements.
—Pour le savoir ma chère, je vous invite à rester un moment parmi nous, qu’en pensez-vous ?
—Je pense que je vais m’amuser à vous dépecer vivant espèce de chien, craché-je alors que ses hommes me dépouillent de mes armes.
J’essaie de leur résister un maximum, mais un coup de crosse à la base de ma nuque me fait perdre conscience quelques instants. La vache, ça fait un mal de chien !
—Ramenez là où vous savez, je viendrais quand j’en aurais fini. En vous souhaitant un agréable moment à l’hôtel Pétrov, me sort-il avec un rictus avant de m’assommer avec le manche de son flingue.
Une douleur aiguë investit mes tempes et mon cou, merde il m’a droguée ! J’ai aussi le temps de remarquer son sourire narquois et sournois tout en se penchant sur moi avant de sombrer dans l’inconscience.

Yelena l'amour dans le sang (en auto édition)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant