07 juin 2003

2 0 0
                                    

C'est une fille. Je me demande si elle me ressemblera, si elle lui ressemblera. Je me demande si on aura le même caractère.

Je ne me suis toujours pas fait à l'idée que je devrai la laisser, l'abandonner, comme lui l'a fait. Je ne veux surtout pas reproduire ce qu'il m'a fait subir. Je ne veux pas que sa vie soit entièrement constituée d'une répétition d'abandons. Je lui laisserai également une lettre où je ne dirai pas trois mots qui n'ont pas de signification. Je lui exprimerai les raisons de mon départ – mais pas du sien. Je ne veux pas lui faire subir ça. Je veux qu'elle ait une image positive de lui, comme celle que j'avais au début de notre relation.

Malgré moi, je reste optimiste quant au fait qu'il viendra un jour frapper à ma porte, m'embrasser puis me dire que tout ira bien. Je veux croire à cet idéal même si je sais que je devrais tourner la page.

Dans chaque endroit où je mets les pieds, je balaye mon regard de droite à gauche en le cherchant, espérant reconnaître sa silhouette ou entendre le son de sa voix. J'ai même cru le reconnaître dans un café à Hanoï. Je me suis assise à quelques tables de lui, essayant de déceler ce qu'ils se trouvaient derrière ses lunettes de soleil et son masque. Nos yeux se sont croisés.

Puis il est parti.

Un autre départ qui s'ajoute à la liste.

Toujours aucune réponse.

Un brouillard dans lequel notre enfant devra grandir.

Et chez toi, quel temps fait-il ? ☑Où les histoires vivent. Découvrez maintenant