Espagne

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Lexie

11h Hôpital
Pendant mon séjour à l'hôpital, j'avais été complètement repliée sur moi-même. Je refusais tout contact, que ce soit avec le personnel médical ou les autres patients. La douleur de l'accident m'avait rendue encore plus insociable, encore plus méfiante envers le monde extérieur.

En sortant de l'hôpital, mes pas encore incertains témoignent de ma convalescence. La douleur interne persiste, mais je m'efforce de rester stoïque, déterminée à ne pas laisser transparaître la fragilité qui me ronge. Je commande un taxi, je dois passer à la maison pour me reposer et prendre mes affaires.

Le trajet en taxi fut silencieux, ponctué seulement par le bruit régulier du moteur et le doux murmure de la circulation. À travers la vitre, le paysage urbain défile. Je me sens étrangère à ce monde qui continue de tourner alors que le mien semble s'être arrêté net.

Finalement, le taxi s'arrête devant la maison de mon père. C'est un endroit chargé d'histoire, à la fois de souvenirs ressemblant à un champ de bataille et d'autres joyeux, même s'ils sont peu nombreux. Tout s'est arrêté lorsque mon frère et ma mère nous ont quittés.

Prenant une profonde inspiration, je paie le chauffeur et descends du taxi, mes pas résonnant sur le chemin de gravier menant à la porte d'entrée. Chaque pas est un défi, mais je refuse de fléchir. Je dois affronter mon père. Je toque à la porte, et Cristina, la femme qui s'est occupée de moi toute mon enfance, m'ouvre avec un regard de peur.

-Mon enfant, tu ne peux pas rester là, tu es censée déjà être partie, dit-elle en lançant des regards anxieux derrière elle.

-Mais tu ne peux pas me mettre à la porte... pas toi, dis-je, anéantie.

Cristina me regarde avec un mélange de compassion et de résignation. Ses yeux expriment la peine mais aussi une forme de fermeté.

-Lexie, tu sais que je t'aime comme ma propre fille, mais ton père... il ne veut pas te voir ici. Il dit que tu es ingérable, que tu causes trop de problèmes et que tu es devenue inutile.

Je baisse les yeux, me sentant rejetée une fois de plus. Ma propre famille ne veut pas de moi. Mais au fond de moi, je savais que Cristina avait raison. Mon père ne voulait pas de moi dans sa vie, pas après tout ce qui s'était passé.

-Je comprends,dis-je d'une voix faible, bien que mon cœur se serre dans ma poitrine. Je vais partir.

Elle me lance un dernier regard empreint de tristesse avant de fermer la porte. Je suis seule, sans autre choix que de quitter le pays.

Je fais demi-tour et remonte dans le taxi qui m'avait attendu. Je demande la direction de l'aéroport puis je m'assoupis le temps du trajet.

Je me réveille en sursaut, les souvenirs de mon père et de cette maison encore frais dans mon esprit.

-Papa... je te jure que ce n'est pas moi, je n'ai rien fait, dis-je à mon père, au bord des larmes.

-ARRÊTE DE MENTIR, tout est de ta putain de faute. Ta mère est morte par ta faute, dit-il en me traînant par les cheveux.

-C'est toi qui as tiré, papa, c'est toi.

-TU MENS ! Tu oses dire ça, tu vas le regretter, dit-il en ouvrant la porte. La lumière violette me brûla les yeux.

Je suis réveillée par le chauffeur qui me réclame son argent avec son accent britannique. Je lui donne la moitié de la somme et pars le plus vite possible. Je me dirige vers l'aéroport.

Mon téléphone vient de s'éteindre et mon chargeur doit déjà être en Espagne. Je cherche un voyageur qui ne soit pas de mauvaise humeur. Je vois un vieux couple assis, tout souriant.

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