VI

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Un mois.

Un mois, c'est long. Très long. Il évitait de me parler, m'évitait et me pestiférait presque. Je ne peux pas comprendre pourquoi il s'est refermé aussi brusquement après ce moment. Je suppose qu'il ne voulait pas être vu en pleine faiblesse. Vulnérable... Enfin, Dans un premier temps, c'était ce que j'avais en tête. Lorsque la tension effrayante entre nous deux dépassa deux semaines, j'ai commencé à me dire qu'il y avait nécessairement quelque chose de plus profond que ça. Plus important encore, je n'ai toujours pas reçu de réponse concernant la signification de ce qui s'est produit.


Je marchais vers le bungalow en torturant mon esprit. Bien que nous ne soyons pas si proches, je suis contrarié par le fait qu'une crevasse aussi profonde se soit maintenant creusée entre nous deux. Silencieusement, je pose ma main sur la porte du bungalow. En fait, je pense que ça m'embête plus que ça ne le devrait. En fin de compte, en y réfléchissant... Il y avait de nombreux points communs entre nous. Bien que je ne connaisse rien de sa famille, son alter est proche du mien, nous avons tous les deux un contrôle sur les autres. Ensuite, j'ai cru comprendre qu'il avait intégré la classe héroïque au cours de l'année. En d'autres termes, il avait probablement échoué au test d'entrée. comme moi. mon instinct me dit que si je faisais un peu de recherche, je trouverais davantage de similitudes entre lui et moi. Je crois bien qu'en fait, je me suis attaché à cet antisocial.


J'abaisse la poignet de la porte, légèrement apaisée par mes propres pensées. Cependant, quand je jette un coup d'œil à l'intérieur de la pièce qui se présente devant moi, j'ai été choquée avec une brutalité telle que ma vision est perturbée. Je m'accroche à la poignet pour ne pas vaciller alors qu'un frisson désagréablement glaçant s'écoule de mon front jusqu'à mes orteils. Il se trouve en face de moi, assis sur la banquette. les coudes sur la tables, tentant en vain de contenir ses larmes. Je me rue vers lui après avoir jeté mon sac sur le sol.


Tout ce repasses exactement comme il y à un mois, ou presque. Il me prit le poignet et la resserre dans sa paume, qui était encore bouillante de l'entraînement. Cependant, il ne me demande pas de partir cette fois-ci.


C'est donc cette expression qu'il avait cette nuit-là? Son front se pose sur mon épaule. Je me permet de l'interroger brièvement ce qui s'est produit. La réponse que j'ai reçue éclairant tout.


"Je fais toujours peur à quelqu'un avec mon alter".


Je m'immobilise pendant un instant tandis que mes idées éclairées se bousculent dans mon esprit. Il a passé tout ce mois à réfléchir. Il a pris du recul car il ne savait pas s'il devait se confier ou non. Je ne sais pas s'il avait tranché ou simplement craqué, mais il s'exprimait toujours, je crois.


Il manifestait une animosité envers son alter. Cet alter qui est si proche du mien, un alter où les autres sont hantés. Pendant mon enfance, j'ai également été stigmatisée, mais pour un héros, avoir un alter de vilain devait être très difficile.


Je me suis permis de placer ma main derrière sa tête. J'ai pris mon courage à deux mains pour murmurer la seule phrase qui tournait en boucle dans mon esprit, même si je savais qu'il n'y aurait pas de discussion.


"La possession des autres est mon alter . Je te comprends." Je ne sais pas si c'est bon signe ou non, mais cette phrase à fait mouche. Je le ressens.


Une fois de plus, nous sommes l'un contre l'autre, mais cette fois, c'est différent. C'est différent car il s'agit d'un calin cette fois-ci. C'est différent parce que je sais qu'il va continuer à me parler car sa respiration est douce et calme cette fois. C'est différent car je sais maintenant que nôtre relation a atteint un point culminant qu'elle n'avait jamais atteint auparavant.


Ce qui est différent cette fois aussi, c'est qu'il dort. En ma présence, il est si calme qu'il parvient à s'endormir. J'en suis émue. Je gagne à mon tour les bras de morphée.


Demain, il va certainement se passer beaucoup de choses.

qu'une seule nuit (Shinso x Reader)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant