La Citroën DS, véritable symbole de l'ingéniosité et du savoir-faire de l'ingénierie automobile française, glissait à pleine vitesse sur le tapis d'asphalte des vastes autoroutes de France, telle une navette spatiale traversant l'espace interstellaire. Depuis plusieurs heures déjà, Neven, avec une détermination inébranlable et inégalée, la dirigeait à travers le paysage français qui se déroulait devant lui comme un défilé de panoramas changeants, offrant un spectacle visuel de beauté naturelle.
Il avait franchi le péage qui marquait son entrée sur l'A6, cette route emblématique qui serpentait à travers le pays comme une artère pulsante, reliant les régions avec un rythme cadencé. Ce passage lui avait fourni une indication précieuse du temps qui lui restait à parcourir, comme un compte à rebours jusqu'à sa destination.
Avec cette information, il savait maintenant qu'il lui restait encore plusieurs heures de route avant d'atteindre la ville lumière, la capitale tant attendue, Paris. Cette ville, avec son mélange unique d'histoire et de modernité, était l'objectif final de son voyage.
Neven avait une façon particulière de voyager. Il ne se guidait jamais à l'aide d'un GPS, préférant se diriger uniquement à l'aide des panneaux routiers ou de son intuition du moment. L'idée d'être dirigé par un objet électronique le mettait mal à l'aise, comme s'il cédait une part de son indépendance à une machine. Il préférait de loin perdre son temps, et cela lui avait d'ailleurs permis de faire de nombreuses rencontres, toutes plus enrichissantes et mémorables les unes que les autres.
Le jour commençait lentement à se lever, baignant le monde dans une douce lumière dorée qui faisait légèrement plisser les yeux de Neven à la vue des premiers rayons de soleil. Cette lueur matinale, bien que belle, était suffisamment forte pour attaquer ses yeux fatigués et pourtant résilients. Pour se protéger de l'éblouissement croissant, il glissa une paire de lunettes noires sur son nez, un geste presque instinctif dès l'apparition de l'aube. Toute la nuit, il avait laissé sa fenêtre ouverte, permettant à l'air frais de la nuit de remplir l'intérieur de son véhicule, apportant une certaine sérénité et un répit face à la chaleur de l'été. Mais maintenant, avec l'arrivée du jour, il décida de fermer sa fenêtre, se coupant de l'air frais mais aussi de l'éclat du soleil.
Neven lâcha un court instant son volant, faisant confiance à son fidèle compagnon d'acier et de chrome, sa vieille automobile, pour continuer sa route sans sa surveillance constante. Il ramassa sa longue chevelure blonde et l'attacha délicatement, laissant ses boucles tombées en cascade dans le creux de son dos, libérant ainsi son visage de tous obstacles.
Un court soupire lui échappa des lèvres alors qu'il se rendait compte que la route se remplissait progressivement de monde. L'aube, avec son manteau de lumière dorée, apportait avec elle une armée d'automobilistes matinaux. Ces premiers voyageurs du jour étaient probablement en route pour le travail, les écoles ou d'autres tâches quotidiennes, signe indéniable du début imminent de l'agitation du jour. C'était une routine à laquelle il était bien trop habitué, une danse quotidienne qui commençait toujours à la même heure.
Neven savait qu'il allait devoir ralentir son rythme et se préparer mentalement aux potentiels bouchons qui l'attendaient en vue de son arrivée imminente sur la capitale. Il y avait une certaine tension dans l'air, un sentiment d'urgence qui se mêlait à l'excitation du début d'une nouvelle aventure qui s'offrait à lui. Au fond de lui, il espérait ne pas trop tarder sur la route, sentant très sérieusement une fatigue naissante s'installer en lui.
Après tout, il était sur la route depuis maintenant six longues et interminables heures, guidé par les phares de sa voiture qui déchiraient l'obscurité de la nuit. La perspective de trouver rapidement une chambre d'hôtel lui semblait de plus en plus attractive. Il se voyait déjà se glisser dans des draps propres après une douche brûlante bien méritée, cette douce idée le faisant frissonner d'impatience.
Afin de se donner un peu plus de courage pour affronter les centaines de kilomètres qui lui restaient à parcourir. Avec une détermination imprégnée de résignation, Neven attrapa d'une main ferme une bouteille en verre qu'il avait laissé sur le siège passager. Cette bouteille, enveloppée d'un tissu de soie ébène, semblait presque sacrée dans sa main. Il la débouchonna avec une certaine hâte, avide de savourer quelques gorgées de son contenu, qui promettaient un soulagement à sa gorge sévèrement asséchée.
Le liquide descendit, apportant un réconfort instantané, savourant le goût du breuvage dans sa bouche. Il claqua sa langue contre son palais en réalisant avec une pointe de désespoir que sa bouteille était maintenant vide. Un second soupir lui échappa, un son chargé de regret, le ramenant brusquement à la triste réalité qu'il allait devoir trouver une solution, et vite, afin de ne pas manquer trop longtemps de ce cher nectar.
Depuis de nombreuses années, il avait consommé cette boisson, initialement par pure gourmandise, plus que par nécessité. Cependant, ses circonstances actuelles avaient transformé ce qui était autrefois un simple plaisir en une nécessité vitale. Il avait intégré cette routine dans sa vie, la cherchant non seulement pour ses effets revigorants, mais aussi pour son goût unique et inimitable.
Il fit glisser doucement sa langue sur ses lèvres, veillant à ne perdre aucune goutte de ce précieux liquide. Le liquide avait la teinte d'un vin rouge profond, presque envoûtant et hypnotisant dans la lumière tamisée de l'endroit. Sa consistance était un peu épaisse, rappelant celle d'un nectar riche et sucré qui serait servi dans les banquets royaux. L'odeur quant à elle était un mélange unique et indéfinissable de différents alcools, créant une symphonie olfactive qui titillait les narines. Cependant, le goût ne ressemblait à rien de ce qui pourrait être attendu de tous ces éléments. Il avait un goût fort et ferreux, un goût si prononcé qu'il pouvait être imbuvable pour beaucoup de curieux non initiés à cette expérience sensorielle intense.
Maintenant, il se sentait suffisamment revigoré pour affronter le reste du voyage. De plus, il devait trouver une nouvelle proie afin assouvir sa gourmandise insatiable.
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Eaux-de-vie
VampireElio est un jeune homme qui se trouve dans une phase de sa vie où il n'éprouve plus de plaisirs et d'intérêt, se sentant perdu dans le grand océan de l'existence. À contrecœur, il décide de sortir de sa zone de confort en se rendant à une soirée org...