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/ 1 an avant   /

Une heure que je roule, une heure que je supporte April en train de chanter comme une folle. Cette imbécile avait décidé de se casser le poignet en faisant du surf, j'étais donc obligé de conduire, ce que je haïssais par-dessus tout. Mais bon, on n'a pas toujours ce qu'on veut.

April, en train de chanter "Love Story" de Taylor Swift ou plutôt de crier, s'arrêta d'un coup, y compris la chanson, et me montra mon téléphone qu'elle tenait dans ses mains.

- Miles, me dit-elle tout en déplaçant ses longs cheveux noirs pour laisser place à ses yeux bleus océan.

Miles, mon meilleur ami depuis la naissance, le deuxième à avoir toujours été là pour moi, comme un grand frère quand j'étais au plus mal, et inversement. Il était la première personne que j'aimais le plus au monde. En deuxième, il y avait Sean. Lui, c'est différent, vu que c'est mon cousin, le copain d'April, ma meilleure amie, et le meilleur ami de Miles. On était tous en quelque sorte reliés les uns aux autres.

Le regard d'April déviait maintenant vers son miroir pour appliquer son gloss. Je décrochai et me reconcentrai sur la route, April me tenant le téléphone.

- Allô, dit une voix grave.

- Oui Mickey, y a quoi ?

Je le surnommais comme ça car son nom me faisait penser à une souris, tandis que lui me surnommait :

- Ouais Mini, c'est ton cousin, il me saoule. Il veut savoir quand vous arrivez.

Il m'appelle comme ça car il dit que je ressemble à Mini dans "Skins". Aucune originalité.

- Là, on rentre chez ta mère, dit April.

Mon cousin intervint dans l'appel, moi, toujours le regard sur la route, je soufflai, exaspérée par leurs comportements.

- Va te faire foutre, April, et réponds à ma question, non ???

Mon cousin est plutôt du genre à s'impatienter, un peu comme moi, à vrai dire. Lui et Miles ont toujours été comme des grands frères pour moi. Malgré ses un ans de plus, nous étions très soudés, d'autant plus après la mort de ma mère en donnant naissance à ma petite sœur. À partir de cet instant, ma vie est devenue un cauchemar éternel.

April me coupa dans mes pensées quand elle répliqua :

- En tout cas, sûrement pas par toi. Et non, je souffre, j'ai trop mal au poignet, dit-elle en faisant semblant de gémir de douleur.

Cela me fit rire. Être avec l'un d'eux enlevait chaque problème qui prenait possession de mon corps. Je ne ressentais plus rien, que de la joie.

Les paysages qui défilaient sous mes yeux me rappelaient soudainement mes trajets en voiture avec ma mère. Cela faisait un moment que je n'avais pas été nostalgique de mon enfance, quand tout allait bien.

- T'es avec nous ? me dit April tout en claquant des doigts, ce qui me ramena instantanément à la réalité.

- Non, tu ne vois pas qu'il n'y a personne là ? dis-je en me montrant.

- Attends, donc personne ne conduit ? dit-elle apeurée.

Abrutie, cette enfant.

world breakOù les histoires vivent. Découvrez maintenant