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-Il est temps d'ouvrir les yeux.

     En réalité, je ne dormais pas. Je faisais semblant depuis des heures déjà. J'essayais de faire en sorte qu'ils baissent la garde et qu'il parlent devant moi étant donné que j'étais « endormie » mais ils n'avaient repas lâché un seul morceau. Je ne savais toujours pas ce qu'il en advenait pour Lino.

Feliciano souriait grandement en me voyant ouvrir les yeux sans problème. Il savait.

-Bien dormi ?

Salaud.

-Qu'est-ce que tu me veux ? soufflais-je.

Tout ça devenait bien trop répétitif. Je n'avais plus l'angoisse ou la peur des autres fois. J'avais toujours cette appréhension, évidemment. Tout pouvait mal tourner. Mais cette fois, je n'étais plus effrayée par lui.

-Je vois que ton insolence ne s'améliore pas. Tu penses qu'être cheffe de famille te donne tous les droits ?

Je ne répondais rien. Je me contenais d'essayer de déterminer où nous étions mais c'était peine perdue. Tout était sombre et je n'avais aucun moyen de deviner le lieu.

Feliciano me regardait de haut, comme il savait si bien le faire. Il n'avait plus rien du « père effrayant » que j'avais connu. C'était maintenant un vieil homme balafré qui pensait être le roi du monde.
Je regrettais de ne pas avoir vérifié qu'il soit bien mort ce jour là. Je le voyais attraper quelque chose avant de revenir vers moi et je fronçais les sourcils en voyant une télécommande.

-Qu'est-ce que-

-Surprise, me coupait-il en appuyant sur un bouton.

Un de ses hommes ramenaient une télé et je me sentais devenir blême en voyant ce qui s'affichait.
    Je crois que c'était bien la première fois de ma vie que je ressentais une telle peur. Non, ce n'était pas de la peur. C'était de la terreur.

-Tu aimes ce que tu vois ?

    Ma bouche s'ouvrait mais aucun mot ne sortait. Mes yeux commençaient à s'embuer et je devais me mordre la langue de toute mes forces pour ne pas lui laisser le plaisir de voir couler une seule de mes larmes.

-Ne fais pas ça...

    Ma voix se brisait.
    À l'écran, Lino apparaissait. Non seulement il était en mauvais état, mais sa chemise auparavant blanche était maintenant écarlate. Il était pâle et je voyais qu'il tentait tant bien que mal de rester éveillé.
    Quelques secondes plus tard, un homme arrivait à mes côtés une caméra a la main.

-C'est quoi ce bordel, sifflai-je. Tu veux filmer ma mort ?

    Feliciano souriait à pleines dents et mon attention se reporter sur l'écran qui était maintenant plus bruyant.

-Serafina ?! Serafina, tu vas bien ?

    Le salaud me filmait en direct, moi aussi.

-Oui ! Je-

    Je n'eus pas le temps de finir ma phrase que Feliciano m'assenait une claque qui résonnait dans toute la pièce.

-Sale fils de pute. Retouche la et-

-Et quoi ? Qu'est-ce que tu vas faire ? ricanait le vieux. Continue à me provoquer et elle se prendra des coups à chaque mots que tu prononces.

THE WOLF ON THE LOOSE || TERMINÉE ||Où les histoires vivent. Découvrez maintenant