Chapitre 2

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-Alex-


Jesuis maintenant arrivé chez papa, cela faisait bien deux mois que jene m'y étais pas rendu. L'état de sa maison s'était dégradé.

-Alors mon fils, comment tu vas ? m'interroge papa avec un sourire radieux.
-Bien.

Monpère n'est pas quelqu'un de méchant, au contraire. Vous me direzdonc « mais pourquoi ne vis-tu pas avec lui ? » etbien mon père est alcoolique. Les nombreuses bouteilles de bière,de vodka et de cidre éparpillées sur le sol du salon ne disent pasle contraire.

-Papa... dis-je en scrutant la pièce. Il faut que tu arrêtes de boire.
-Je sais mon fils... Je sais... s'excuse t-il.

Masituation familiale n'est effectivement pas la meilleure. Entre mamère horrible et homophobe, mon père alcoolique, et moi quiprésente une petite dépression et un TDAH. Je vous assure que rienn'est parfait. Rien.
Monpère me propose une bière que je refuse gentiment avant d'allernous asseoir sur le canapé pour discuter.

-Richard ! Tu es rentré ! Oh, Alex aussi ! s'exclame une voix féminine provenant de derrière nous.

Jela salue d'un vague mouvement de main tandis que papa va l'enlacer.
Britanny.Cette pétasse. Elleest avec papa juste pour son argent, mais papa s'en fout tant qu'ilpeut faire l'amour avec une fille. Après tout, qui voudraitpratiquer avec un alcoolique ? Je trouve toute cette histoireridicule. Richard Hoston, mon père, a cinquante-deux ans tandis queBritanny Holtz, elle, n'est âgée que de trente-huit ans.
Britannyest une jeune blondinette, souvent maquillée, 1m67 -a peu près lamême taille que papa-. Ses seins à peine couverts me dégoûtent.Britanny ressemble vraiment à une prostituée. Je ne sais pas ce que papa lui trouve, vraiment...

-Bon, je vais aller préparer à manger sinon on va tous crever de faim. Bri, tu voudrais bien montrer sa nouvelle chambre à Alex.

LaditeBrihoche doucement la tête et tandis que papa part cuisiner, nous, on monte à l'étage.
Ellem'emmène dans ma chambre qui, au lieu d'être délabrée, estmaintenant recouverte de mur d'une peinture blanc cassé, et mon litdouble aux draps gris demeure a milieu de la pièce. C'est nettement plus joli qu'auparavant.

-Il fait chaud ici, non ? demande Britanny.

Maintenantque j'y pense, c'est vrai. Le chauffage est allumé, mais venant deBritanny, c'est bizarre. Elle qui même en été se plaint tout letemps de mourirde froid, -commeelle dit-, elle, a maintenant froid ?
Jeme retourne vers elle, perplexe. Elle fait des gestes pour seventiler, sa tête est légèrement penchée en arrière, ellesoulève son t-shirt pour se faire de l'air.
Ducoup, je rectifie : Ma mère etBritanny sont les seulespersonnes à ne pas savoir que je suis gay.
Jedévisage Britanny de haut en bas. Qu'est-ce-qu'elle me fait là?

-Tu n'as pas chaud, toi ? continue-t-elle d'une voix plutôt sensuelle en se rapprochant de moi.

Aulieu de sentir mon entre-jambe gonflé, je sens le dégoût memonter. C'est écœurant. Après tout, je suis gay, ça doit être pour cette raison que rien ne m'attire chez cette femme.

-Britanny je-

Jen'ai même pas le temps de finir ma phrase que le doigt de Britannys'est posé sur mes lèvres pour me faire taire tandis qu'ellemurmure un léger « shh... » À peine audible. Et pour jene sais quelle raison, j'obéis et me tais.
L'indexde Britanny caresse lentement mes lèvres rosées tandis que ses yeuxlouchent dessus et que ses lèvres se rapprochent dangereusement desmiennes. C'est alors qu'elle s'élance pour m'embrasser.

-A TABLE !! crie papa.

Ouf,sauvé.

Britannyse recule et soupire donc.

-On reprendra ça plus tard.

Pardon ?

-Non, Britanny je... De un, je n'ai que dix-sept ans alors que tu en a trente-huit, tues trop âgée pour moi, et deuxièmement je suis gay, réponds-je froidement.

Jedéguerpis alors aussitôt de ma chambre et m'installe à table,suivit de Britanny, frustrée et légèrement choquée.

-La chambre te plaît ? demande papa tout sourire en nous servant.

Jehoche alors la tête, puis nous commençons à parler, quandsoudainement, Britanny nous interrompt en nous dévisageant tour àtour.

-Richard... Ton fils est... elle déglutit. Gay ?...

Monpère et moi, nous figeons, il tourne son regard vers moi et je faisde même.

-Et bien, oui ? rit nerveusement papa. Tu lui as finalement dit ?

Jesouris timidement et hoche la tête en guise de réponse et il memurmure un « bravo » du bout des lèvres.

Situ savais dans quelles circonstances papa.
Maisla grosse question que je me pose est, et si papa ne nous avait pasappelés pour manger, aurais-je laissé Britanny m'embrasser ?Et qu'aurait dit papa s'il l'avait su ?
Jene veux même pas imaginer ses lèvres sur les miennes. Beurk,affreux.

Britannya beau être une jolie femme, ça ne change pas que je reste gay. Jen'aime pas les filles et je ne les ai jamais aimer.
Enrevanche, je suis sortit avec une fille quand j'étais enquatrième. Elle s'appelait Tara Lainz, elle était gentille, mais jene l'aimais pas.
Àl'époque Chris et elle étaient les seuls à savoir que j'étaisgay. Tara m'avait entendu le dire lors d'une discussion avecChristopher.

Jen'avais pas fait mon coming out avant le second trimestre, enfin, jen'ai jamais fait mon coming out, quelqu'un l'a fait pour moi.

Leseul avantage est que je n'ai jamais eu besoin de lutter contre monstress pour pouvoir le dire, mais ne vous en faites pas, le stressest arrivé le jour suivant.

You'll be the oneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant