Samedi 02 mars 2024
Le soleil se faufile au travers de mes rideaux réchauffant légèrement la peau de mon bras. Je commence doucement à me réveiller. J'aime sentir le soleil au petit matin. La météo a souvent tendance à influencer mon humeur. Si le soleil rayonne alors, moi aussi. Pas que je sois le genre de personne à être de mauvaise humeur, je ne ressens pas souvent la colère ni la frustration mais par exemple, la pluie me rend nostalgique et cette sensation, je connais très bien.
J'ouvre les yeux, me sortant immédiatement du monde dans lequel j'avais imaginé des dizaines de scénarios et les premiers rayons de soleil font leur effet sur mes iris profondément clairs. Je plisse les yeux et les referme immédiatement alors que dans un faible mouvement, je me recouvre le visage de mon drap. C'est tellement triste de ne pas pouvoir regarder une chose que l'on aime. C'est un peu comme ne pas pouvoir toucher une personne que l'on désire.
Le drap m'aide à m'adapter en absorbant la lumière et je réouvre les yeux dans la seconde. Je ne suis pas non plus le genre de personne qui reste des heures dans son lit à regarder son téléphone sans se rendre compte que le temps passe et qu'à peine elle lève ses yeux qu'il fait déjà nuit. Je pense que la vie est une chance que nous ne devons pas prendre à la légère. Il ne faut pas perdre de temps avec des subtilités alors lorsque je regarde l'heure sur l'écran de mon téléphone et que je vois qu'il est bientôt 9h30, je décide de me lever.
Malgré tous les rayons du soleil qui pénètre dans ma chambre, je sens quand même la fraicheur matinale me parcourir le corps. C'est donc avec une vague indésirés de frisson que j'effectue les quelques mètres qui me sépare de mon pull. C'est alors que j'entends brusquement les draps se froisser. Je panique lorsque je vois une jeune femme en sortir la tête. J'ouvre la bouche sans vraiment savoir quoi dire. Je ne suis pas non plus le genre de personne à coucher avec des inconnus et portant c'est bien une inconnue qui se trouve être dans mon lit. Elle scrute la pièce entièrement, sûrement à la recherche d'informations qui pourraient l'aider à comprendre ce qu'elle fiche ici. En voyant son visage me fixer, je sais instantanément que je n'ai jamais vu cette femme de ma vie. C'est alors que je commence une bataille acharnée contre ma mémoire et j'ouvre grand les yeux lorsque je me rappelle qu'effectivement, il se pourrait que je l'ai rencontré au bar du coin en retrouvant mes amis hier soir. J'ai du, à mon avis, un peu trop boire. Je pense qu'il est peu être inutile de préciser que je ne suis absolument pas le genre de personne à trop boire en soirée, à boire tout cour à vrai dire et depuis longtemps. Cela explique pourquoi je ne me suis pas souvenue tout de suite de la jeune femme qui dormait à côté de moi. Cette situation fait naitre en moi une impression de déjà vu et je n'aime pas ça. Je commence à me sentir oppressée et bizarrement triste et j'en oublierai presque la présence de cette femme qui doit d'ailleurs être très mal à l'aise.
« Écoutes, ne rendons pas ça encore plus gênant... que dirais tu de rassembler tes affaires et de rentrer chez toi ? »
Pour éviter toutes sortes de malentendus, je lui souris avec bienveillance. Je suis très bien entourée, j'aime ma famille et mes amis mais je vis seule depuis mon entrée à l'université et j'ai appris à apprécier ma solitude. Elle a l'air de comprendre au vu des mouvements qu'elle effectue pour trouver ses vêtements dans ma pièce. Je me sens un peu plus soulagée. Lorsque je la vois sortir du lit en s'entourant le corps de mon drap, je comprends qu'il faut que je sorte pour lui laisser un peu d'intimité, même si je crois qu'un peu plus tôt dans la nuit, elle ne s'en souciait pas. Je suis contente qu'elle n'ait pas essayé de créer une conversation, cela aurait été extrêmement gênant, pour ma part en tout cas.
Je me dirige rapidement dans la cuisine, passage obligatoire pour atteindre la porte, tout en me demandant comment j'ai fait pour oublier ce moment. Je me demande si je n'ai pas dit de choses qui ne concerne que moi sous l'emprise de l'alcool. Mes joues chauffent à cette idée et je pris faussement pour que ma langue n'est pas fourchée en dévoilant l'intégralité de ma vie. Je sais que j'en suis capable car c'est malheureusement déjà arrivé en première année de faculté. J'étudie la psychologie alors c'est vrai que de temps en temps, plusieurs fois par mois, il m'arrivait de sortir boire des verres avec Allyson. Elle est ma meilleure amie depuis des années. Nous nous sommes rencontrées au lycée. Elle est plus âgée de quelques mois mais elle a tout de même une année scolaire d'avance. Nous suivions le même cursus alors elle m'a était d'une grande aide lorsque l'école n'était plus vraiment ma priorité mais je me suis résolu à flouter ses quelques années parce qu'émotionnellement, elles ont été les pires de ma vie. C'est une trop longue histoire sans réelle fin et c'est surement ça le plus dur. Être confrontée à tellement de choses négatifs au cours d'une vie et en si peu de temps est éprouvant. J'en voulais au monde entier et c'est pour éviter de replonger dans une tristesse infinie que je m'interdit d'y penser.
VOUS LISEZ
This night
FanfictionLauren Harper, une brillante étudiante en psychologie est hantée par ses souvenirs troublants avec Camila, une amie de lycée qu'elle essaie d'oublier depuis plus de cinq ans. Alors qu'elle jongle entre les études et un travail dans une boutique pour...