『 Dans le Berlin d'une ère nouvelle, Yuna Kim, une jeune médecin au futur prometteur, se retrouve mêlée à un dangereux trafic d'organes après avoir accidentellement échangé son sac avec celui d'un criminel.
Alors qu'elle tente de naviguer entre son...
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𝙿𝚁𝙾𝚅𝙸𝙽𝙲𝙴 𝙰𝙻𝙻𝙴𝙼𝙰𝙽𝙳𝙴 𝚓𝚘𝚞𝚛 ◯ ——
PRÉSENT
— Veuillez remplir le véhicule en allant jusqu'au fond, s'il vous plaît. Nous partons dans quelques secondes.
Zieutant l'état des sièges au fur et à mesure que j'avance, je ralentis le remplissage de ce car miteux. Ils sont tous plus crasseux les uns que les autres, mais j'espère encore tomber sur le moins pourri. Mon nez se plisse sous la lourde odeur de viande avariée qui traîne et caresse nos narines, tandis que ma main droite presse fortement mon abdomen taché de sang.
Je dépasse les siège sous les œillades insistantes de quelques passagers qui, intrigués par mon état, affichent les yeux ronds de surprise. Chaque pas que je fais dans cette allée m'arrache une grimace, et la moindre pression dessus me rappelle que je ne devrais probablement pas être là. Pourtant je suis bien là.
Tout ce que je sais, c'est qu'après mon réveil un car en direction de Berlin m'est tombé dessus alors que j'errais ensanglanté dans cette campagne perdue.
Au fond du bus, là où personne ne m'emmerdera, je balance mon gros sac noir par-dessus les têtes, et m'écrase enfin sur le première siège à peu près potable.
Enfin posé, je balance ma tête en arrière et respire un grand coup, la main déposée contre mon front recouvert par mon immense capuche. Pas plus soulagé qu'avant à cause cette vieille odeur me prenant encore à la gorge. Ma main retombe sur ma cuisse. Je me mets alors à observer son ton rougeâtre, pendant qu'une affreuse migraine bat dans ma tête.
J'essaie de trouver une position confortable, écartant mes jambes avec nonchalance. Mes muscles se relâchent, mais à peine. Tout semble étriqué ici. Et coincé entre la fenêtre et ce nouveau passager qui vient de coller ma côte droite malgré toute la rangée vide, je m'irrite sans ménagement.
Pas besoin de tourner ma tête pour sentir qu'il est trop proche.
— Eh, vous savez si y'a besoin d'un billet pour c'trajet ?
Son haleine similaire à la celle d'un clébard me fouette de plein fouet. Pourtant, mon masque épais comme un bœuf est vissé sous mes yeux. Trop épuisé, je reste muet en déposant ma tête contre la vitre dont le paysage maussade des provinces allemandes commence à défiler. Mais de son coté, la conversation, qu'il tient toujours seul, ne fait que débuté.
— P'tain mec, vous allez clamser dans quelques minutes avec tout le sang que vous perdez, on devrait signaler au chauffeur de s'arrêter, le bus est encore tout proche de la ga-...
